Comment acheter un pull qui durera vraiment longtemps ?

Dites non à la mode rapide, bon marché, inconfortable et éphémère

Par Ileana Alescio
24 février 2024 12:47 Mis à jour: 24 février 2024 12:47

Qu’il nous tienne chaud et nous mette à l’aise lors de nos aventures en plein air ou que nous prenions une tasse de café en regardant la neige tomber dehors, tout le monde mérite d’avoir un pull qu’il aime.

Mais tous les pulls ne sont pas égaux. Si, traditionnellement, les pulls étaient entièrement fabriqués en laine ou en coton, au XXIe siècle, les fibres synthétiques telles que le polyester et l’acrylique sont devenues plus courantes et dominent le marché de masse. Ces fibres ont rendu les pulls plus abordables et plus faciles à laver, mais aussi de moins bonne qualité et moins durables.

Pour nous aider à trouver le pull idéal, qui ne tombera pas en lambeaux à la fin de la saison, découvrons les facteurs les plus importants à prendre en compte pour évaluer la qualité d’un pull.

Les fibres

« Si je devais faire une hiérarchie, j’opterais d’abord pour le type de fibre », explique Imran Islam, professeur adjoint de développement et de marketing textile à l’Institut de technologie de la mode (FIT) de New York. Pour acheter un bon pull, la règle de base est d’opter pour des fibres naturelles, telles que la laine, le cachemire ou le coton.

Saffron King, styliste en chef d’une boutique de vêtements est du même avis.

« Non seulement elles sont durables, mais elles vieillissent bien », dit-elle. « Éviter les mélanges synthétiques, car ils ont tendance à se déformer. »

Optez pour des pulls en fibres naturelles. Même s’ils demandent plus d’efforts à laver et à entretenir, ils dureront longtemps. (mama_mia/Shutterstock, Freepik)

La laine

La laine est, de loin, la fibre la plus courante et la plus traditionnelle utilisée dans les vêtements tricotés. La nature a doté certains animaux d’un manteau isolant, déperlant et souvent antimicrobien, autant de qualités qui se retrouvent dans un pull en laine.

La laine mérinos est l’une des plus recommandées par les experts. Elle provient du mouton mérinos, une race qui produit des fibres longues et fines et qui est tondue depuis au moins le XIIe siècle. Un pull en laine mérinos est non seulement doux, mais il possède également de nombreuses autres qualités qui en font un vêtement idéal pour les amateurs de plein air – ou pour ceux qui doivent faire face à un métro bondé.

Par exemple, la laine mérinos est non seulement résistante à l’eau et hygroscopique, ce qui signifie qu’elle absorbe et retient l’eau au cœur de la fibre tout en gardant la surface sèche, explique Imran Islam, mais elle est également résistante au feu, c’est-à-dire qu’elle résiste au contact d’une étincelle ou d’un mégot de cigarette, mais, bien sûr, pas à un véritable incendie. Elle est également dotée d’une protection naturelle contre les UV et est antimicrobienne, ce qui signifie qu’on peut la porter plusieurs jours d’affilée sans qu’elle ne sente, même s’il est recommandé de la laisser s’aérer entre chaque port.

Toutes les laines ne sont pas aussi douces que la laine mérinos. Certaines laines moins chères sont fabriquées avec des fibres plus courtes et plus épaisses, ce qui peut provoquer une sensation typique de grattement ou de picotement.

Toutes les laines ne sont pas égales. Le plus doux vient du mouton mérinos. (John Carnemolla/Shutterstock, Lukas/Pexels)

Cachemire

Le cachemire est un autre choix populaire lorsqu’il s’agit de trouver un pull de bonne qualité. Dans ce cas, la fibre provient de chèvres cachemire, il ne s’agit donc pas techniquement de laine, mais de poils. Sa popularité tient à sa douceur et, bien qu’il ne soit pas aussi durable que la laine mérinos, il est beaucoup plus chaud et plus léger.

Bien sûr, un pull 100% cachemire est un article de luxe et on devra le payer en conséquence. C’est l’une des raisons pour lesquelles un mélange de cachemire et de laine est un choix populaire.

« Il est recommandé d’acheter des pulls contenant un mélange de cachemire et de laine, mais en gardant le cachemire comme fibre dominante, parce qu’il est doux et qu’il tient chaud », explique Liz Wendler, conseillère en matière de style. « C’est luxueux et confortable. On n’a pas trop chaud, on n’a pas trop de démangeaisons parce que le cachemire garde la laine douce ».

Le cachemire provient de chèvres cachemire et constitue la fibre la plus douce et la plus luxueuse. (Nouvelle Afrique/Shutterstock)

Le coton

Le coton est la troisième grande alternative parmi les fibres naturelles pour les pulls. Il peut s’agir d’un choix plus économique et plus facile à entretenir, bien que le coton ne soit pas conçu pour conserver la chaleur comme les fibres animales. Le coton est donc une excellente option pour les temps chauds, en particulier lorsque l’on a peu de chances d’être mouillé, car le coton n’est pas résistant à l’eau comme la laine.

Le coton est une matière respirante mieux adaptée aux températures chaudes. (YANNA2560/Shutterstock)

Fibres synthétiques

Il y a ensuite les fibres synthétiques, telles que le polyester et l’acrylique, que l’on doit éviter si l’on veut un pull douillet et durable. Le polyester fait partie de la famille des polymères, molécules dérivées du pétrole. Sa technique de fabrication est donc un procédé chimique. L’acrylique est une fibre synthétique chimique obtenue à partir d’huile minérale ou d’autres hydrocarbures. Comme les autres fibres synthétiques, l’acrylique est dérivé du pétrole. Un des usages les plus connus de l’acrylique est la peinture, mais elle est aussi de plus en plus utilisée dans l’industrie textile.  « Elles confèrent une certaine solidité et une certaine capacité d’isolation, mais elles ajoutent également un niveau supplémentaire de problèmes », explique Imran Islam.

Par exemple, les fibres synthétiques ont tendance à s’étirer et à se déformer davantage que leurs équivalents naturels. Elles sont également hydrophobes, ce qui signifie « qu’elles sont extrêmement sèches, qu’elles génèrent de l’électricité statique et qu’à un moment donné, on ressentira un peu d’inconfort parce qu’elles ne gèrent pas bien l’humidité », a ajouté Imran Islam. Pour l’utilisateur, cela signifie que les fibres synthétiques le laisseront plus transpirant et plus malodorant.

De nos jours, de nombreux pulls, y compris ceux des marques haut de gamme très onéreux, peuvent contenir un pourcentage élevé de fibres synthétiques ; veiller donc à lire attentivement l’étiquette avant d’acheter.

Le travail à la main

La matière dont est fait le pull est un aspect essentiel lors de l’achat, mais la façon dont le pull a été fabriqué est également importante. Imran Islam ajoute que la fabrication du pull et l’épaisseur du fil sont d’autres points essentiels à prendre en considération.

« Tout est lié », a-t-il déclaré. « C’est le test ultime de la qualité d’un pull. »

Saffron King recommande d’inspecter de près les coutures et les bords.

« Les pulls de qualité doivent présenter des coutures sûres et nettes, sans effilochage. Les marques d’un tricot entièrement façonné sont un bon signe, car elles indiquent que le pull a été tricoté en forme, et non pas coupé et cousu », a-t-elle déclaré. Les vêtements tricotés entièrement façonné « fully fashioned« , (on façonne la pièce entièrement par tricotage, il n’y a aucune couture), ont une finition plus soignée et sont considérés comme étant de meilleure qualité que les pièces coupées et cousues , »cut and sew« , (consiste à découper les différentes parties de la pièce dans un grand pan de tricot puis à les coudre ensemble.)

La taille du fil est une bonne indication de la qualité de votre pull. (Sûrène Palvie/Pexels)

Un autre facteur est la taille du fil. Un fil plus épais conservera mieux sa forme et apportera plus de confort. Par exemple, un pull peut être « 100 % cachemire », mais si le fil est trop fin, il n’aura pas la même sensation que les fibres individuelles plus épaisses.

Toutefois, un fil plus fin peut être acceptable lorsque le tissage est serré, car il rendra le pull plus durable. Lors des achats, essayer d’enfoncer l’avant-bras dans la manche pour vérifier si le tissage est serré – quelle partie du bras est visible à travers les trous du tricot – et si la peau est confortable en termes de démangeaisons, suggére Mme Wise.

« Les tricots plus lourds et plus serrés sont généralement de meilleure qualité », déclare Saffron King. « Toutefois, le poids doit correspondre à l’usage – plus léger pour la superposition, plus lourd pour une utilisation autonome.

Le bon entretien

Nous avons abordé les principaux aspects du choix d’un pull-over de bonne qualité. Mais une fois que l’on a trouvé « le bon », il faut en prendre soin et bien l’entretenir.

Entretenir vos pulls implique de les ranger correctement. (Free)

Lavage et séchage

En général, le pull est accompagné d’une étiquette indiquant les instructions de lavage, qu’il convient de suivre attentivement. De nombreuses étiquettes indiquent « nettoyage à sec« , ce qui n’est pas la même chose que « nettoyage à sec uniquement » : la première mention est une suggestion, la seconde une obligation.

Si la mention « nettoyage à sec » est une suggestion, on peut laver le vêtement à la main. En règle générale, ne jamais mettre un pull composé à 100% de fibres animales naturelles dans la machine à laver.

Suivez attentivement les instructions de lavage de votre pull. (Anakumka/Shutterstock)

Même si on lave son pull à la main, il faut le faire avec délicatesse. Le fait de le laver à l’envers permet d’éviter l’usure et les bouloches. Utiliser une lessive pour textiles délicats ou, mieux encore, une lessive pour la laine. Ne surtout pas utiliser d’eau de Javel ou de détergents fantaisistes contenant des enzymes, qui décomposent les fibres.

L’eau froide est préférable, bien que certains pulls puissent supporter des températures chaudes ou froides – vérifier encore une fois l’étiquette. Faire tremper le pull-over pendant environ 30 minutes et le pétrir ou le faire tourner doucement dans l’eau ; ne pas le frotter ou le presser, car cela étirerait les fibres.

Éviter le sèche-linge, surtout s’il est réglé sur une température élevée, afin de ne pas rétrécir le pull. La meilleure façon de sécher le pull est de le placer entre deux serviettes et d’essorer l’eau de cette façon, plutôt que de l’essorer avec les mains. Ensuite, le faire reposer à plat sur une serviette sèche pour finir de le sécher. Un support en filet peut être très utile pour accélérer le séchage à l’air libre.

Une fois que le pull est sec, Liz Wendler recommande de ne pas le suspendre, sous peine de le déformer ou d’avoir des bosses sur les épaules. La meilleure façon de ranger les pulls est de les plier dans un tiroir. Attention aux mites, qui adorent manger les fibres naturelles des pulls. Un morceau de bois de cèdre dans le tiroir peut éloigner les mites, selon Liz Wendler.

Pliez vos pulls en une pile soignée afin qu’ils ne se déforment pas. (Kateryna Hliznitsova/Unsplash)

Boulochage

Le boulochage est un autre problème auquel on doit prêter attention. Les pulls de qualité supérieure boulochent moins, mais il faut rester vigilant. Il est conseillé d’investir dans un outil de boulochage, et certaines marques recommandent de laisser le pull s’aérer pendant au moins 24 heures entre deux utilisations pour permettre à l’humidité de se dissiper et d’éviter le boulochage. Cela devrait prolonger la durée de vie du pull.

Pliez vos pulls en une pile soignée afin qu’ils ne se déforment pas. (Kateryna Hliznitsova/Unsplash)

Stockage hors saison

Lorsque les beaux jours arrivent et que l’on doit ranger ses pulls jusqu’à la prochaine saison froide, il est bon de les laver. Cela permettra d’éviter la formation d’odeurs désagréables pendant l’été, ce qui attirera les mites et rendra l’odeur plus difficile à éliminer lors de la réutilisation du pull.

Placer le pull dans un conteneur ou un sac en plastique ou en tissu. Ne pas oublier d’ajouter le bois de cèdre ou un autre produit antimite, et le tour est joué ! Ce cher pull restera en parfait état jusqu’à ce qu’il ressorte de l’armoire.

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