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Comment augmenter naturellement le taux de GABA

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Photo: nobeastsofierce/Shutterstock

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Durée de lecture: 6 Min.

Le principal neurotransmetteur inhibiteur du cerveau est le GABA. Il ralentit l’activité nerveuse et vous apaise.

« Le GABA est le reflet de notre repos, de notre rythme et de notre régulation », explique à Epoch Times Mpho Tshukudu, nutritionniste fonctionnelle.

Un faible niveau de GABA est associé à l’anxiété et à des troubles du sommeil. La bonne nouvelle, c’est que le GABA n’est pas figé : c’est une substance que l’on peut soutenir et augmenter grâce à nos choix quotidiens.

Pourquoi le GABA est important

Le GABA, abréviation de gamma-aminobutyrate ou acide gamma-aminobutyrique, joue un rôle clé dans la régulation de l’activité cérébrale. Il agit comme le principal système de freinage du cerveau.
Les cellules et substances cérébrales liées au GABA aident à contrôler les circuits de stress et d’anxiété dans l’amygdale, chez les personnes en bonne santé comme chez celles présentant une pathologie. Il améliore également le sommeil en calmant l’activité cérébrale et en favorisant la relaxation. Le GABA contribue à réguler le cycle du sommeil, en accompagnant les transitions délicates entre sommeil paradoxal (REM) et sommeil non paradoxal (non-REM).

Qu’est-ce qui provoque le déséquilibre de ce neurotransmetteur apaisant ? Une variété de facteurs — stress chronique, traumatismes, inflammation persistante, carences nutritionnelles et déséquilibres intestinaux — peuvent intervenir.

« Un taux élevé d’hormones de stress en circulation ne réduit pas seulement la production de GABA — en interférant avec les enzymes et en atrophiant les neurones producteurs de GABA —, mais il diminue aussi la sensibilité et le nombre de récepteurs du GABA », précise à Epoch Times le Dr Priyal Modi, médecin en médecine intégrative et praticienne avancée en respiration. Les traumatismes non résolus peuvent aggraver le problème.

« Dans un état de stress activé de façon chronique, le système nerveux reste en alerte maximale », ajoute le Dr Modi.

Le traumatisme suractive l’amygdale, centre de la peur dans le cerveau, et réduit le fonctionnement du cortex préfrontal, la partie responsable de la pensée apaisée et de la régulation émotionnelle. Cette diminution perturbe la transmission du GABA et modifie l’expression des récepteurs du GABA dans le cerveau, poursuit-elle.

L’inflammation chronique peut elle aussi perturber le système GABA, interférer avec son fonctionnement et provoquer un déséquilibre.

Stimuler naturellement le GABA

« Le microbiote intestinal influence la production de GABA et l’expression des récepteurs », explique à Epoch Times Jodi Duval, médecin naturopathe.

Certaines bactéries intestinales, comme Bifidobacterium et Lactobacillus, sont spécifiquement connues pour produire du GABA. On les trouve notamment dans les aliments fermentés.
Les régimes riches en fibres, en prébiotiques, en polyphénols issus d’aliments complets et colorés, et en produits fermentés favorisent la diversité microbienne et encouragent la croissance des bactéries productrices de GABA, indique-t-elle.

Des études animales ont montré que les prébiotiques combinés à des suppléments d’enzymes peuvent augmenter les niveaux de GABA dans le cerveau — en particulier dans des zones comme le cortex et l’hippocampe — impliquées dans l’atténuation de l’activité cérébrale.

Certains aliments fournissent également les matières premières nécessaires à la synthèse du GABA. Le glutamate en est le principal élément constitutif, et des aliments comme le brocoli, le riz complet, les épinards ou la patate douce en sont des sources naturelles, précise Mpho Tshukudu.

Le magnésium et certaines plantes peuvent également soutenir le GABA. Le magnésium favorise la production et le bon fonctionnement des récepteurs du GABA, tandis que des plantes comme la valériane et le magnolia peuvent stimuler son activité.

Quel que soit le type d’alimentation, le modèle le plus favorable au GABA est celui qui repose sur des aliments non transformés, des graisses saines, des fibres et des phytonutriments, tout en limitant le sucre raffiné et les ingrédients ultra-transformés.

Rééquilibrer le GABA avec la pleine conscience

« L’équilibre du GABA n’est pas figé — il peut être développé », souligne le Dr Modi.

Tout comme l’alimentation influence les niveaux de GABA, nos expériences jouent également un rôle, surtout celles qui régulent le système nerveux. Le cerveau peut se reconfigurer en fonction des expériences répétées, un phénomène appelé neuroplasticité. Lorsqu’elles sont pratiquées régulièrement, les techniques qui apaisent le système nerveux peuvent renforcer sur la durée la production et la transmission du GABA.

La méditation, par exemple, a montré qu’elle augmente la taille et la fonction du cortex préfrontal — une région associée à la régulation émotionnelle et à une production plus élevée de GABA. Les exercices de respiration peuvent stimuler le nerf vague et le système nerveux parasympathique, contribuant à améliorer la variabilité de la fréquence cardiaque, ce qui équilibre différents neurotransmetteurs dans le cerveau et augmente le GABA, selon le Dr Modi.

Des pratiques comme les exercices de respiration, la méditation, les thérapies somatiques, le tai-chi ou le yoga, une bonne hygiène du sommeil, l’activité physique et une gestion du stress tenant compte des traumatismes agissent conjointement pour restaurer l’équilibre du système nerveux, précise-t-elle.

« Dans mon expérience clinique, conclut le Dr Modi, combiner ces pratiques et changements de mode de vie crée les améliorations les plus profondes et durables en matière de calme et de clarté, et augmente les niveaux de GABA dans le cerveau. »

Zena le Roux est journaliste santé (MA) et coach certifiée santé & bien-être, spécialisée en nutrition fonctionnelle. Elle est également formée en nutrition sportive, en alimentation consciente, en systèmes familiaux internes et en théorie polyvagale appliquée. Elle travaille dans un cabinet privé et est éducatrice en nutrition pour une école de santé basée au Royaume-Uni.

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