La Russie est prête à jouer un rôle de médiateur dans les hostilités en cours entre Israël et l’Iran et à gérer le problème de l’uranium de Téhéran, a déclaré lundi le Kremlin.
Avant les frappes israéliennes contre l’Iran la semaine dernière, la Russie a déclaré qu’elle était prête à retirer l’uranium hautement enrichi du pays, dans le but de contribuer à faire progresser les négociations entre les États-Unis et l’Iran concernant le programme nucléaire de ce dernier.
« Cette proposition reste sur la table et reste d’actualité. Cependant, la situation s’est considérablement compliquée avec le déclenchement des hostilités », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon l’agence de presse officielle russe TASS.
Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche que la paix serait bientôt instaurée et a suggéré la possibilité que le président russe Vladimir Poutine puisse contribuer à y parvenir.
« Le président Poutine m’a appelé ce matin pour me souhaiter très gentiment un joyeux anniversaire, mais surtout pour parler de l’Iran, un pays qu’il connaît très bien », a écrit Trump sur Truth Social.
Il a ensuite déclaré à ABC News, en réponse à une question sur le rôle de M. Poutine comme médiateur entre le régime islamique et l’État juif : « Il est prêt. Il m’a appelé à ce sujet. Nous en avons longuement parlé. Nous avons davantage parlé de cela que de sa situation. Je crois que cela va se résoudre. »
M. Peskov a déclaré à propos de cet entretien téléphonique : « La Russie reste prête à fournir ses services de médiation, y compris les propositions précédemment présentées par le président Poutine lors de son entretien avec le président Trump. À cet égard, la Russie demeure résolument prête et disposée à le faire. Si nécessaire, tout cela pourra être mis en œuvre. »
Kirill Dmitrev, PDG du Russian direct investissement fund (RDIF) et confident de Poutine, a fait écho aux sentiments exprimés par le Kremlin, écrivant sur X dimanche que « la Russie peut jouer un rôle clé dans la médiation du conflit Israël-iran ».
M. Peskov a également souligné que la réaction de la communauté internationale au déclenchement des hostilités militaires entre Téhéran et Jérusalem était « une bonne leçon pour tout le monde ».
« Nous constatons que la communauté internationale en général est désormais divisée, en termes d’évaluation des développements actuels, entre le camp de ceux qui ont condamné le début de ce qui se passe et le camp de ceux qui l’ont soutenu et tenté de le justifier », a-t-il déclaré, selon TASS.
Téhéran affirme avoir le droit de se doter d’une énergie nucléaire pacifique, mais son programme d’enrichissement d’uranium suscite des craintes parmi les pays occidentaux et arabes qu’il cherche à développer une arme nucléaire.
Au vu des hostilités qui ont éclaté la semaine dernière, le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé lundi qu’un projet de loi qui pourrait pousser le pays à se retirer du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était en cours d’élaboration.
« À la lumière des récents développements, nous prendrons la décision appropriée », a déclaré le porte-parole du ministère, Esmaeil Baghaei, lors d’une conférence de presse, interrogé sur une éventuelle sortie de Téhéran du TNP. « Le gouvernement doit appliquer les projets de loi du Parlement, mais une telle proposition est en cours d’élaboration, et nous nous coordonnerons ultérieurement avec le Parlement. »
Le TNP, ratifié par Téhéran en 1970, garantit aux pays le droit de se doter de l’énergie nucléaire civile en échange de l’abandon des armes atomiques et de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU.
Entre-temps, l’Iran a tiré de nouveaux missiles sur Israël aux premières heures de lundi, le conflit ne montrant aucun signe d’apaisement. Les services d’urgence faisant état d’au moins 5 morts et 87 blessées.
Le service d’urgence israélien, Magen David Adom, a déclaré dans un communiqué publié le 16 juin sur X que deux femmes et deux hommes, tous septuagénaires, ont été tués ainsi qu’une autre personne dans des attaques de missiles qui ont frappé quatre sites dans le centre d’Israël.
Le ministère iranien de la Santé a déclaré qu’au moins 224 personnes ont été tuées dans le pays depuis vendredi, dont le commandant des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri, et le chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), le général de division Hossein Salami.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.