En couvrant les événements autour de Jeffrey Epstein, les médias « officiels » peuvent-ils aller plus loin ?

Par Brian Cates
13 novembre 2019 21:39 Mis à jour: 30 novembre 2020 17:26

La semaine dernière, Project Veritas de James O’Keefe a publié une vidéo d’une dénonciatrice à l’intérieur d’ABC News, montrant la présentatrice Amy Robach décrivant en détail comment son histoire sur Jeffrey Epstein n’a pu être diffusée il y a 3 ans.

Jeffrey Epstein faisait souvent la une des journaux depuis plusieurs mois, et le terme « EpsteinCoverup » a instantanément généré un buzz massif sur les médias sociaux. Mais ABC a déclaré que l’entrevue de Mme Robach avec une accusatrice clé de J. Epstein ne satisfaisait pas aux normes d’ABC parce qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves corroborantes.

J. Epstein a depuis été arrêté pour trafic sexuel en juillet, après que le procureur du district sud de New York (SDNY) Geoffrey S. Berman eut levé les scellés d’un acte d’accusation contre lui.

Il est intéressant de noter que les poursuites contre J. Epstein étaient menées par l’Unité de la corruption publique du SDNY plutôt que par l’une des divisions qui auraient dû s’occuper du trafic sexuel, comme la division du crime violent et organisé.

J. Epstein lui-même n’a jamais exercé de fonction publique, alors quels fonctionnaires actuels ou anciens ont été la cible de l’enquête ?

En 2008, J. Epstein a réussi à obtenir une entente amicale des fonctionnaires fédéraux qui le poursuivaient pour avoir dirigé ce qui était essentiellement un réseau international de trafic sexuel. Un dossier hermétique a été abandonné contre lui et il a obtenu un accord d’assignation à résidence extrêmement indulgent, tandis que tous ses complices ont été autorisés à rester ni inculpés, ni désignés.

Il est rapidement devenu clair après son arrestation qu’il n’y aurait pas d’accord pour J. Epstein cette fois-ci. Les autorités fédérales n’avaient littéralement pas besoin de lui pour leur donner quoi que ce soit, parce qu’ils avaient déjà tout.

Finalement, le 10 août, Jeffrey Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule du Metropolitan Correctional Center à New York, d’un suicide apparent.

Malgré la mort de J. Epstein, le procureur général William Barr et le procureur Berman ont tous deux déclaré que l’Unité de la corruption publique du SDNY poursuivrait les affaires qu’elle était en train de monter, confirmant une fois de plus que J. Epstein lui-même n’était pas la cible principale de l’enquête.

La mort de J. Epstein a été suivie d’intenses spéculations sur la question de savoir s’il s’était réellement suicidé ou s’il avait été victime d’un homicide. Au début, certains espéraient que la vidéo promise par James O’Keefe traiterait de la controverse entourant la disparition de J. Epstein.

La vidéo sur ABC

Dans la vidéo diffusée par Project Veritas le 5 novembre dernier, Amy Robach, co-animatrice de l’émission 20/20, se plaint aux autres employés d’ABC News qu’il y a trois ans, ses supérieurs de la chaîne ne l’ont pas laissée divulguer l’histoire d’Epstein, après avoir accumulé une quantité incroyable de preuves, comme elle le dit.

Mme Robach fait un commentaire éloquent au sujet des carnets d’avion montrant que Bill Clinton, le professeur de droit et rédacteur américain Alan Dershowitz et d’autres se sont rendus sur l’île privée de J. Epstein. « C’était incroyable ce qu’on avait… on avait Clinton, on avait tout. »

Le Clinton auquel Mme Robach fait référence est sans aucun doute l’ancien président Bill Clinton, qui, selon les registres de vol, a voyagé au moins 26 fois dans l’avion d’Epstein.

Plus loin dans la vidéo, Mme Robach dit : « Il y avait beaucoup d’hommes dans ces avions, beaucoup d’hommes qui ont visité cette île, beaucoup d’hommes puissants qui sont venus dans cet appartement. »

Les téléspectateurs de la vidéo ont immédiatement compris l’implication des mots de Mme Robach. Il y a trois ans, c’était en 2016, dans le feu de l’élection présidentielle, lorsque l’épouse de Bill Clinton, Hillary Clinton, se présentait à la présidence des États-Unis contre Donald Trump.

Toutes les personnes auxquelles l’accusatrice d’Epstein a fait allusion dans l’entrevue avec Mme Robach ont nié tout acte répréhensible ou toute implication dans les inconduites sexuelles présumées d’Epstein.

La vidéo du Projet Veritas de James O’Keefe a immédiatement été diffusée, recueillant plus de 2 millions de vues en seulement cinq jours. Les représailles d’ABC News pour avoir été exposé par cette fuite de vidéo ont été rapides et brutales. Et, il se trouve que c’est très probablement la mauvaise personne qui a fait l’objet d’une enquête.

Après avoir vérifié les dossiers d’accès vidéo, ABC a communiqué avec CBS News pour l’aviser qu’Ashley Bianco, une productrice de nouvelles qui venait de quitter ABC pour venir travailler pour eux, était le présumé dénonciateur d’ABC. CBS News a alors promptement congédié Ashley Bianco, qui a ensuite été interviewée par Megyn Kelly.

Ashley Bianco nie avoir jamais rencontré James O’Keefe ou lui avoir donné la vidéo d’Amy Robach.

En réponse au licenciement de Mme Bianco, James O’Keefe a insisté à plusieurs reprises sur le fait que non seulement Mme Bianco n’est pas la dénonciatrice, mais qu’il affirme également que la personne qui lui a donné la vidéo de Mme Robach est toujours employée par ABC. En fait, M. O’Keefe prétend avoir d’autres vidéos qu’il va bientôt sortir.

James O’Keefe a ensuite diffusé publiquement une lettre censément écrite par le dénonciateur.

Le 9 novembre, quatre jours après la publication de l’article, ni CNN ni CBS n’ont dit un mot de ce scandale à leurs téléspectateurs, ce que James O’Keefe n’a pas hésité à souligner sur son compte Twitter.

« Si vous lisiez le New York Times et regardiez CNN, vous ne sauriez RIEN de l’histoire d’ABC News, de l’étouffement de l’affaire Epstein, d’Amy Robach, ni de CBS News qui a viré une femme innocente. Ils n’en ont pas parlé.

Pas une seule fois.

Réfléchissez-y une minute.

Maintenant, dites-moi pourquoi nous ne devrions faire confiance qu’aux organismes de news ‘légitimes’ ? »

Alors, que devons-nous faire de ce scandale fascinant et continu qui est en train de se développer ? Voici ma première prise de vue.

Le camouflage de l’affaire Epstein est un scandale médiatique massif parce qu’il démontre clairement ce qu’est devenue la nature réelle des médias grand public. Et cette nature est de protéger à tout prix l’élite puissante, quels que soient les crimes qu’elle a commis, tout en traquant et persécutant les innocents, sur la base de ce qui s’avère souvent être des mensonges.

Alors que les allégations bien documentées contre Jeffrey Epstein ne répondaient pas aux normes de reportage d’ABC News, comment se fait-il que les allégations de la Cour suprême contre le juge Brett Kavanaugh, formulées sur ce qui serait arrivé il y a 40 ans, lors de ses audiences de confirmation des charges en 2018, n’aient pas respecté ces mêmes normes ?

Avant que la folie des médias pendant la bataille de confirmation du juge Kavanaugh n’ait pris fin, nous avions tous vu des histoires diffusées et publiées, dans lesquelles M. Kavanaugh avait été ridiculement accusé d’avoir orchestré des viols collectifs.

Jesse Watters de Fox News a tenu des propos durs, mais bien mérités envers ABC News à la lumière du contraste frappant entre sa non-couverture d’Epstein et la façon dont ils ont tenté de détruire Kavanaugh et sa famille.

« Quelles sont les normes éditoriales d’ABC News ? ABC a enduit le juge Kavanaugh de ouï-dires de 40 ans. Sans témoins corroborants, sans preuves, sans photos, rien. »

Et pendant qu’ils protégeaient des élites puissantes comme Harvey Weinstein, Matt Lauer, Bill Clinton et d’autres, nous avons vu les médias se déchaîner sur des citoyens, des gens comme Carpe Donktum, un cariste, ou une femme qui a simplement publié quelque chose sur sa page Facebook.

Quel que soit le nom que vous leur donniez – les médias grand public, les faux médias d’information, le complexe médiatique de la DNC – cela est en train de mourir.

On ne peut ni respecter ni faire confiance aux gens qui font ce genre de choses. C’est pourquoi le scandale de J. Epstein ne fera que grandir.

Brian Cates est un écrivain du sud du Texas et l’auteur de Nobody Asked my Opinion… But Here is it Anyway ! (personne ne m’a demandé mon avis… mais le voici quand même !).

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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