Cultiver du thé en Normandie, c’est possible : une nouvelle filière pour l’agriculture régionale en France ? ?

Par Nathalie Dieul
18 février 2022 01:05 Mis à jour: 18 février 2022 01:11

Saviez‑vous que le théier ne pousse pas qu’en Asie, mais que le camelia sinensis pousse aussi très bien en Normandie, tout comme un peu partout en France ? C’est ce qu’a découvert Gaëlle Rousseau, qui vient de commencer une plantation de thé dans le pays d’Auge (Calvados) et espère convaincre d’autres agriculteurs de se lancer.

« J’ai eu une révélation quand j’ai appris que le thé c’est en fait du Camélia. Un arbre qui pousse ici très bien avec de l’humidité et de l’ombre », s’exclame la nouvelle agricultrice lors d’une interview pour France 3. Seule l’acidité n’est pas assez élevée dans le sol normand pour les plantations de camelia sinensis, mais grâce à sa formation agricole récemment complétée, cette quinquagénaire devrait arriver à relever le défi.

La reconversion de Gaëlle Rousseau vers le domaine agricole en Normandie est une véritable surprise pour elle‑même : « Si on m’avait dit avant le Covid et le confinement que j’irai vers ça, je ne l’aurais pas cru ! », s’exclame‑t‑elle.

« J’étais en charge de l’innovation numérique au ministère de l’Économie », explique‑t‑elle à nos confrères du Parisien. C’est pendant le premier confinement, que la Parisienne a passé dans sa maison de Normandie, que le déclic s’est fait. « J’ai compris que ce que je voulais profondément, désormais, c’était rester au plus près de la nature », remarque Gaëlle Rousseau.

1 000 théiers plantés

Son cheminement l’a naturellement amenée à se lancer dans la culture du thé, puisqu’elle a une véritable passion pour cette boisson qui est la plus bue au monde après l’eau.

Après un an à se former à la culture des plantes aromatiques dans un lycée agricole et les recherches d’une terre, la quinquagénaire s’est lancée au cœur d’un écodomaine à Saint‑Pierre‑Azif (Calvados), tout près de Deauville. En 2021, elle a planté 1 000 théiers qui commencent à arriver à maturité même si la production est encore très faible. Elle ne peut pas encore espérer en vendre avant quelques années.

Son projet, appelé Jardins de thé, vise à avoir une petite production de thé cultivé sans pesticide, tout en organisant des visites et des ateliers pour faire connaître cette culture, expliquer ce qu’est le thé. « Je voudrais aussi inciter ceux qui en ont envie à ouvrir des jardins de thé », espère Gaëlle Rousseau.

Des projets de plantation de thé dans toutes les régions

En France, même si les plantations de thé ne sont pas courantes, elles commencent à se développer, principalement dans les Pyrénées et en Bretagne, où deux producteurs ont de l’avance sur la plantation de l’agricultrice normande. Il y a par exemple Michel Thévot qui produit un thé bio au pays de l’artichaut, dans le Finistère.

« Il y a de nombreux projets de plantations de thé en France actuellement. Je dirai au moins un dans chaque région », précise la quinquagénaire, qui espère qu’il s’agit du début d’une nouvelle filière.

Alors, en plus d’avoir à choisir entre du thé du Darjeeling, de Ceylan ou un thé vert japonais, nous pourrons bientôt boire un thé du Calvados ou un thé du Finistère. Vous reprendrez bien une petite tasse de ce petit Calvados ?

Pour rejoindre Gaëlle Rousseau ou suivre son aventure, rendez‑vous sur sa page Facebook ou son compte Instagram.

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