Défense: Macron exhorte à «une industrie en mode économie de guerre» pour les besoins de l’Ukraine et de la sécurité européenne

Par Vincent Solacroup
19 janvier 2024 18:25 Mis à jour: 20 janvier 2024 14:38

« Notre devoir est de rendre leur (Russie ndlr) victoire impossible » a déclaré vendredi Emmanuel Macron. Dans ce but, le secteur de la défense doit passer « en mode économie de guerre » afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’Ukraine et de la sécurité européenne. Les industriels devront « gagner en rapidité, en volume et en innovation », en sortant d’une « forme d’engourdissement » qui avait gagné le secteur avant l’invasion de l’Ukraine.

« Nous devons amplifier la transformation commencée » afin de répondre plus vite aux besoins de l’Ukraine dans la guerre contre la Russie, a lancé le chef de l’État aux industriels, lors de ses voeux aux Armées sur la base navale de Cherbourg.

« Une industrie en mode économie de guerre »

« On ne peut laisser penser la Russie qu’elle peut gagner » a déclaré Emmanuel Macron, sinon quel serait « le lendemain européen ? » « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais notre devoir est de rendre leur victoire impossible », a-t-il ajouté. Il en va de la sécurité européenne. Ainsi, la France continuera son aide à l’Ukraine en poursuivant les formations, en l’équipant dans les domaines de l’artillerie, de la défense sol air, et des frappes à distance. Pour cela, « la France à rendez-vous avec son industrie de défense, une industrie en mode économie de guerre » martèle-t-il.

« Je demande à chaque patron d’être totalement concentré sur les enjeux de production et d’approvisionnement. Il ne faut plus jamais se satisfaire de délais de production qui s’étalent sur plusieurs années », a-t-il insisté. « Ce qui est attendu de chacun, c’est au fond de gagner en rapidité, en volume, en innovation », a fait valoir M. Macron afin d’atteindre les objectifs d’«une industrie en mode économie de guerre ».

« Une forme d’engourdissement »

Le chef de l’État a notamment évoqué les « années confortables » qui, parfois, ont provoqué « une forme d’engourdissement satisfait qui nous permettait de conserver un très haut niveau de qualité, très élevé mais cher, coûteux à petit flux, à petite innovation ». Mais « ce monde ne le permet plus », a-t-il argué.

Le président a notamment délivré un satisfecit à l’amélioriation des cadences de production du canon Caesar, du missile Mistral, de l’avion Rafale ou des radars de Thales. Mais « d’autres ont tardé à comprendre le changement de contexte stratégique, l’importance de pouvoir livrer vite » et « ont, depuis un an et demi, manqué parfois des contrats et je le regrette », a-t-il glissé. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu avait lui aussi épinglé jeudi « des mauvais élèves », comme pour la production de missiles de défense sol-air Aster par MBDA.

« Le pilotage par les délais est vital », a martelé M. Macron, appelant à ne « plus compter en années mais en mois et semaines ». « Le choix et la maîtrise des coûts est un impératif », a-t-il aussi fait valoir, invoquant le « devoir de citoyen » qui incombe à chacun car « chaque euro de la LPM (loi de programmation militaire, ndlr) doit être utile. »

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