Des avancées vers la ville intelligente de demain

19 octobre 2015 10:46 Mis à jour: 24 octobre 2015 12:20

C’est peut-être là le coup d’envoi d’une nouvelle ère énergétique et du développement des villes intelligentes de demain. En cette veille de COP 21, la planète se retrouve face à elle-même et nombreuses sont les interrogations sur le devenir des pratiques actuelles. Le remplacement des énergies fossiles étant l’un des axes majeurs évoqués par tous, des solutions sont proposées afin d’amorcer une transition énergétique qui conduirait vers des pratiques tournées vers les énergies renouvelables.

Les routes solaires pour alimenter la ville de demain

Colas, une entreprise française filiale du groupe Bouygues et leader mondial de la construction de routes, est à l’origine d’un projet qui pourrait résolument inverser la donne. Mardi 13 octobre, la société spécialisée dans l’entretien des infrastructures a dévoilé son projet de route solaire, consistant à produire de l’électricité grâce à des cellules photovoltaïques placées sur la chaussée et capables de résister aux chocs des plus gros engins.

Fruit du labeur de quatre années de recherche avec l’Institut national de l’énergie solaire (Inés), ces dalles « Wattway » renferment des cellules photovoltaïques de 15 cm de côté qui sont « enrobées dans un substrat multicouches composé de résines et de polymères, suffisamment translucides pour laisser passer la lumière du soleil et assez résistants pour supporter la circulation de poids lourds », explique Colas sur son site. Les dalles Wattway pourront être posées sur les routes, autoroutes, pistes cyclables ou encore sur les parkings, destinées autant aux collectivités qu’aux particuliers.

Cette chaussée solaire pourra dès lors être raccordée au réseau de distribution électrique afin d’alimenter des équipements de tous types, aussi variés que l’éclairage public, les feux de signalisation, les enseignes lumineuses, les tramways, les logements et les bureaux, ou même recharger les véhicules électriques à l’arrêt, par induction. 20 m2 de chaussée Wattway suffiraient à alimenter un foyer en électricité (hors chauffage) et 1 km linéaire de route équipée apporterait l’énergie nécessaire à l’éclairage d’une ville de 5000 habitants.

« Le procédé est à l’évidence un élément constitutif de la ville intelligente des pays développés, mais nous visons aussi les villes et villages des pays en voie de développement qui sont éloignés des réseaux électriques », précise ainsi Hervé Le Bouc, responsable chez Colas.

Ce projet, proposé sur des sites pilotes de collectivités ou d’entreprises, devrait être commercialisé dès janvier 2016 et constituerait une pierre de plus à l’édifice des smart cities, ces villes « intelligentes » écoresponsables, durables et connectées. En effet, selon Colas, cette nouvelle technologie constituera « une énergie renouvelable au plus près des lieux où la consommation d’électricité est la plus élevée et où la demande est en croissance constante. »

De la route au lampadaire intelligent

« On veut être des villes plus vertes et avoir une empreinte carbone réduite », a déclaré Laurent Ferrari, directeur clients et territoires d’ERDF, lors d’une interview avec BFMTV le 19 septembre dernier à propos des villes françaises.

L’exemple du lampadaire, élément clé de la ville, évolue également avec les technologies. Si celui-ci était enclenché « à la main » par des allumeurs de réverbères jusqu’au début du XXe siècle, le lampadaire se décline maintenant dans de nombreuses formes physiques et énergétiques.

À Toulouse, on teste par exemple des éclairages de rue à détecteur de mouvement. « Le premier objectif est d’avoir un lampadaire intelligent, c’est-à-dire communicant. Il doit être intégré au réseau et acteur du smart grid. Sans être nécessairement 100% autonome, il peut produire de l’électricité et l’injecter au réseau », précise Franck Simard, ingénieur chercheur chez EDF.

Ces lampadaires, une centaine au total, ont été placés dans un quartier de Toulouse présentant une mobilité fréquente et diversifiée (piéton, automobilistes, cyclistes, etc.). Avec un éclairage public qui représente près de 40% de la facture d’électricité des communes, ce type d’installation pourrait constituer une économie financière et énergétique substantielle. « Un système optimisé devrait permettre des économies annuelles de l’ordre de 50 à 60%. Pour l’Hexagone, l’économie d’énergie correspondrait à environ 30% de la production d’un EPR comme Flamanville », nuance Franck Simard.

Autre exemple à Nice, le lampadaire offre plus que la lumière : des capteurs placés sur les lampadaires de l’un de ses boulevards vont non seulement moduler l’éclairage, mais aussi gérer les places de stationnement ou adapter la collecte des déchets.

So Mobility à Issy-Les-Moulineaux

Avec des villes de plus en plus congestionnées par un trafic dense, facteur de pollution et hautement chronophage, la mobilité est devenue l’un des challenges principaux à relever pour les smart cities.

Dans la lignée de la ville intelligente de demain, la ville d’Issy-les-Moulineaux a été choisie afin d’expérimenter So Mobility, projet de développement et de concrétisation d’usages innovants dans le domaine de la mobilité.

Un accord de consortium a été conclu entre la ville d’Issy, Cisco, Bouygues Immobilier, Colas, Engie et Transdev afin d’agir de concert pour apporter des solutions durables à la mobilité en ville. À travers une approche transversale, des domaines tels que l’urbanisme, la circulation ou l’environnement vont être traités conjointement afin d’apporter une nouvelle dynamique des transports dans la ville, un modèle sûrement pour de futurs projets de ville durable.

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