Des panneaux solaires dans le monde entier sont liés au travail forcé des Ouïghours, selon une enquête

Par Trevor Marshallsea
19 mai 2021 22:07 Mis à jour: 20 mai 2021 19:40

Des chercheurs britanniques affirment que la production mondiale de panneaux solaires est alimentée par le travail forcé des musulmans ouïghours, dans la province chinoise du Xinjiang.

Une enquête menée par l’université de Sheffield Hallam révèle que 45 % de l’approvisionnement mondial en polysilicium – un composant clé des panneaux – provient du Xinjiang et découle d’un vaste système coercitif impliquant la minorité ethnique ouïghoure.

Le rapport du Helena Kennedy Center pour la justice internationale, nommé In Broad Daylight, indique que les quatre plus grands fabricants de panneaux dans le monde utilisent le polysilicium entaché par le travail forcé, et exhorte les producteurs de panneaux à s’approvisionner ailleurs.

Elle cite un rapport officiel du gouvernement chinois publié en novembre, qui documente le « placement » de 2,6 millions de citoyens « minorisés » dans des emplois sur les fermes et les usines du Xinjiang et ailleurs dans le pays, dans le cadre d’initiatives de « main-d’œuvre excédentaire » et de « transfert de main-d’œuvre » parrainées par l’État.

« Le gouvernement (chinois) affirme que ces programmes sont conformes à la loi de la République populaire de Chine et que les travailleurs sont engagés volontairement, dans le cadre d’un effort concerté soutenu par le gouvernement pour réduire la pauvreté », indique le rapport.

« Cependant, des preuves significatives – provenant en grande partie de sources gouvernementales et d’entreprises – révèlent que les transferts de main-d’œuvre sont déployés dans la région ouïghoure dans un environnement coercitif sans précédent, sous la menace constante de rééducation et d’internement. »

« De nombreux travailleurs autochtones ne sont pas en mesure de refuser ou de quitter ces emplois, et ces programmes équivalent donc à un transfert forcé de populations et à un asservissement. »

Le rapport indique que le problème est exacerbé par le fait que 95 % de tous les modules solaires reposent sur du polysilicium de qualité solaire, extrait du quartz miné.

Le rapport indique que tous les fabricants de polysilicium de la région ouïgoure ont « signalé leur participation à des programmes de transfert de main-d’œuvre et/ou sont approvisionnés par des entreprises de matières premières qui l’ont fait ».

Les auteurs du rapport ont déclaré qu’ils avaient « enquêté sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des modules solaires, du quartz jusqu’aux panneaux », afin de mieux comprendre dans quelle mesure le travail forcé au Xinjiang touchait les chaînes d’approvisionnement internationales de panneaux solaires, dans le but de « fournir aux parties prenantes une base de données probantes permettant de juger du risque d’implication dans le travail forcé ».

La Chine s’est attirée une condamnation internationale croissante en raison du traitement qu’elle réserve aux musulmans ouïghours, notamment des allégations de détentions massives et de violations des droits de l’homme, dont le travail forcé et la stérilisation forcée des femmes.

En mars, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et l’Union européenne ont imposé des sanctions à des responsables chinois jugés coupables de violations des droits de l’homme au Xinjiang.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a déclaré que les mauvais traitements infligés aux musulmans ouïghours du Xinjiang constituent « l’une des pires crises des droits de l’homme de notre époque » et que la communauté internationale « ne peut pas simplement détourner le regard ».

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