« Dieu d’abord » : le survivant d’un avortement raté avec des membres sous-développés est un champion de natation

« J'ai de la peine pour les bébés avortés parce que c'est dommage qu'ils deviennent des victimes »

Par Louise Bevan
24 janvier 2022 17:30 Mis à jour: 24 janvier 2022 17:30

Un Philippin né avec un bras et des jambes sous-développés a trouvé sa passion dans l’océan en apesanteur et est devenu un champion international de natation. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il a dû surmonter l’adversité.

Ernie Gawilan, âgé de 30 ans, de Island Garden City, dans la région de Samal Davao, aux Philippines, a survécu à une tentative d’avortement.

« Je n’ai pas de doigts à ma main gauche et je n’ai pas de pieds », a confié Ernie à Epoch Times. « Parfois, je suis blessé parce que je suis toujours victime d’intimidation, mais maintenant je peux utiliser mon handicap pour montrer que le handicap n’est pas un obstacle pour [réaliser] l’impossible. »


Ernie Gawilan, âgé de 30 ans, a survécu à une tentative d’avortement. (Avec l’aimable autorisation d’Ernie Gawilan)

Ernie raconte que sa mère, une femme mariée, a cherché à se faire avorter après être tombée enceinte d’un autre homme ; la tentative d’interruption de la grossesse n’a pas abouti et il est né dans la campagne de Mindanao.

Cependant, son père a abandonné la famille après avoir appris la vérité. Plus tard, la mère d’Ernie est morte du choléra alors qu’il n’avait que 5 mois.

« Au début, je ne savais pas ce que serait ma vie à cause de mon handicap, a-t-il dit, mais remercions le Seigneur, car il ne m’a pas laissé seul. Ma grand-mère a pris soin de moi. »

Ernie Gawilan, de l’équipe des Philippines, se prépare à participer au 400 m de nage libre hommes lors de la cinquième journée des Jeux paralympiques de Tokyo 2020, le 29 août 2021. (Buda Mendes/Getty Images)

Selon le site philippin SPIN.ph, lorsqu’Ernie avait 9 ans, il a été repéré par l’homme d’affaires Vicente Ferrazzini, qui a persuadé les grands-parents du garçon de l’envoyer dans un centre pour enfants handicapés à Davao City. Sous la tutelle des sœurs de Maryknoll de Saint-Dominique au centre de formation Our Lady of Victory, Ernie a découvert l’océan et son amour pour la natation, dans lequel sa différence physique n’avait pas d’importance.

L’entraîneur de natation Mark Jude Corpuz a vu son potentiel. Ernie a commencé à nager professionnellement en 2004.

Sa détermination l’a fait connaître lors du Festival olympique philippin 2008 à Cagayan de Oro City, lorsqu’il a oublié son maillot de bain et a supplié les officiels de l’autoriser à concourir en pantalon cargo. Il a résisté au poids du tissu lourd pour terminer à la deuxième place.

Ernie Gawilan au départ de la manche 2 du 100 m nage libre hommes – S8 au stade olympique aquatique lors des Jeux paralympiques de Rio de Janeiro, au Brésil, le 11 septembre 2016 (SIMON BRUTY FOR OIS/IOC/AFP via Getty Images)

À ce jour, il a participé cinq fois aux Jeux paralympiques asiatiques et est deux fois champion.

Ernie est devenu le premier Philippin médaillé d’or en natation aux Jeux paralympiques asiatiques de 2018. Concourant aux Jeux paralympiques de 2021 à Tokyo, il a porté le drapeau de son pays lors de la cérémonie de clôture des Jeux. « Mes grands-parents sont mon inspiration parce qu’ils m’ont élevé quand ma maman et mon papa n’étaient plus là », a-t-il dit.

Après avoir été nageur pendant près de 18 ans, Ernie affirme que l’aspect le plus difficile de ce mode de vie est l’entraînement. « Mais il faut être en forme physiquement et mentalement pour surmonter les défis de la vie », insiste-t-il.

Aujourd’hui, Ernie a plus d’une dizaine de médailles internationales à son actif. Il a même été la star éponyme de « Gawilan », un court-métrage de 2017, et milite pour l’égalité de rémunération des athlètes handicapés.

(Avec l’aimable autorisation d’Ernie Gawilan)

Parlant de l’avortement, il a souligné : « J’ai de la peine pour les bébés qui sont avortés, car c’est dommage qu’ils deviennent des victimes. C’est difficile d’avoir été privé de la possibilité d’être normal. Sans le sport, je ne sais pas ce que je ferais. »

« Il y a toujours de l’espoir dans la vie, tant qu’on vit. J’ai la foi en Dieu ; je place Dieu en premier, avant toute autre chose. »

« Il suffit d’avoir confiance en Dieu et en ses propres capacités et de toujours avoir un état d’esprit positif, car les jours ne sont pas tous difficiles. Les saisons et les jours sont différents. »


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t.me/Epochtimesfrance

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