D’improbables amis unis par l’Holocauste ont diffusé un message de tolérance et d’acceptation

Un juif polonais et un soldat afro-américain, réunis des décennies après la Seconde Guerre mondiale, ont raconté leur histoire

9 août 2018 22:45 Mis à jour: 5 avril 2019 19:51

Qui sait à côté de qui on se retrouve lorsqu’on réserve un billet d’avion ! Pour le savoir, il faut se risquer à parler à son voisin de siège.

Certaines personnes ont des histoires surprenamment intéressantes. C’est ce que Lauri Gwilt a découvert, il y a quelques années, lorsqu’elle a quitté le Nebraska, États-Unis.

Alors que Lauri voyageait, elle a remarqué que son voisin avait une carte d’embarquement affichant « Vancouver », elle a pensé qu’il était inhabituel de se rendre à Omaha, au Nebraska, depuis cet endroit.

Elle lui a demandé ce qu’il faisait à Omaha et il a répondu : « Je suis un survivant de l’Holocauste ».

Lauri a été stupéfaite par la réponse de l’homme et a voulu en savoir plus long. En poursuivant la conversation, elle a appris qu’il s’appelait Romek Waisman et qu’il avait 81 ans.

« J’étais dans le camp de concentration de Buchenwald [lorsque j’étais âgé] de 11 à 14 ans », a-t-il dit à Lauri Gwilt, qui a ensuite partagé l’histoire avec Positive Outlooks.

« Nous nous sommes rendus au Nebraska pour raconter notre histoire aux écoliers, pour les inspirer à choisir la paix, la tolérance et l’acceptation. »

Pendant les huit heures qui ont suivi, Lauri Gwilt et Romek Waisman ont bavardé. Lauri était totalement immergée dans la conversation, car, elle aussi, entretenait un lien personnel avec l’Holocauste.

« J’ai été élevé dans les années 1960 par une mère célibataire », a-t-elle écrit. « Le jour, alors que ma mère enseignait, une ancienne infirmière en Allemagne pendant la guerre, Ella, s’est occupée de moi jusqu’à l’âge de 7 ans. »

« Bien qu’elle m’aimait et qu’elle se soit inconditionnellement occupée de moi, les traces de cette expérience étaient évidentes. »

Ella est décédée quand Lauri n’avait que 12 ans. À l’époque, d’innombrables questions sont restées sans réponse,  mais, des décennies plus tard, elle a pu parler à un homme ayant eu un vécu similaire.

La libération

Romek Waisman avait dit « ‘nous’ étions au Nebraska pour raconter notre histoire’ ». Qui était donc l’autre personne ?

Il s’agissait de Leon Bass, son collègue Afro-Américain. Leon et Romek s’étaient rencontrés pour la première fois à un moment qu’aucun des deux n’oubliera jamais.

« J’avais 14 ans lorsque nous avons été libérés de Buchenwald, le 11 avril 1945 », a relaté Romek Waisman à Lauri. « En fin d’après-midi, j’ai vu des soldats noirs américains arriver. »

Parmi les soldats se trouvait Leon Bass, âgé de 20 ans. Romek Waisman n’avait jamais vu une personne noire auparavant et a tendu la main pour le toucher. « Je n’étais pas sûr si Léon était réel, ou si j’étais mort et que c’était à cela que ressemblaient les anges », a dit Lauri.

À l’époque, Romek ne parlait que le polonais, de sorte qu’il n’avait aucun moyen de communiquer avec Leon Bass qui était anglophone. Pourtant, malgré la barrière de la langue, les deux hommes n’oublieront jamais leur première interaction.

Des décennies plus tard, alors que Romek vivait au Canada et travaillait à l’Université de la Colombie-Britannique, un collègue lui a montré une photo du jour de sa libération, en 1945. Sur cette photo, se trouvait nul autre que Leon Bass.

C’est alors que Romek Waisman a été impatient de renouer avec Leon Bass, d’autant plus qu’ils parlaient maintenant une langue commune. Une fois qu’ils se sont retrouvés, ils ont décidé de parcourir le monde pour partager leur histoire à d’autres personnes.

Romek Waisman relatait son expérience de jeunesse pendant l’Holocauste alors que Leon racontait sa vie de soldat noir dans les années 1940 ainsi que des horreurs dont il avait été témoin pendant la guerre. Ensemble, ils ont partagé un message de paix, d’amour et de tolérance.

En 2015, Leon Bass est décédé à l’âge de 90 ans. Selon The Inquirer, il avait continué à donner des conférences jusqu’à quelques mois avant de décéder.

« [Romek Waisman] n’ignore pas le mal, mais il ne reste pas non plus centré sur cela, il concentre volontairement son attention sur le bon », a écrit Lauri Gwint. « Il m’a appris que ce ne sont pas les circonstances qui conditionnent comment nous entrevoyons le monde, mais plutôt comment nous choisissons d’y répondre. »

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