Enquête : à la suite de la loi sur la sécurité de Pékin imposée à Hong Kong, environ 35% des entreprises envisagent de se délocaliser

Par Frank Fang
15 juillet 2020 13:25 Mis à jour: 15 juillet 2020 13:25

Selon une étude publiée le 13 juillet, davantage d’entreprises envisagent aujourd’hui de quitter Hong Kong qu’il y a un mois, en raison de la loi sur la sécurité nationale mise en œuvre par le régime de Pékin.

Le 30 juin, Pékin promulguait officiellement par des votes cérémoniels la nouvelle loi à Hong Kong criminalisant les individus pour tout acte de subversion, de sécession, de terrorisme et de collusion avec des forces étrangères contre le Parti communiste chinois (PCC), avec des peines maximales d’emprisonnement à vie.

Du 6 au 9 juillet, la Chambre de commerce américaine (Amcham) de Hong Kong a interrogé 183 de ses membres, soit 15 %. Parmi les sondés, 98 sont des entreprises dont le siège social est situé aux États-Unis, 65 ont leur siège à Hong Kong et 13 sont basés en Europe.

Environ 30 % disent vouloir déplacer leurs actifs ou leurs opérations commerciales hors de la ville à plus ou moins long terme, alors qu’environ 5 % songeaient le faire à court terme. Le pourcentage combiné connaît une nette augmentation d’environ 6 points sur le précédent sondage de l’AmCham publié le 3 juin, où environ 29 % des 180 sondés ont fait savoir qu’ils envisageaient un déménagement.

Dans le sondage actuel, un membre non identifié s’est dit « préoccupé par la libre circulation de l’information et l’intégrité des données, ainsi que par la sécurité personnelle ».

Un autre membre non identifié a cité un risque politique « fortement accru » pour justifier une réduction des activités commerciales dans la ville.

Lorsqu’on leur a demandé s’ils envisageraient de quitter personnellement Hong Kong à la lumière de la loi sur la sécurité nationale, 48 % ont répondu par l’affirmative à moyen ou long terme, tandis que près de 4 % souhaitent le faire dans le court terme. Cependant, dans le sondage de juin, seulement 38 % des sondés avaient indiqué vouloir personnellement quitter la ville.

Le sondage de juin a été réalisé quelques jours seulement après que l’Assemblée nationale populaire qui approuve automatiquement les décisions prises a adopté la loi lors d’un vote de cérémonie symbolique le 28 mai.

Plus de la moitié, soit 56 % des personnes interrogées, estimaient que la loi draconienne était plus stricte qu’attendue, alors qu’environ 40 % ont souligné que la loi correspondait à peu près à ce qu’elles attendaient.

Un répondant également anonyme suspecte qu’une définition trop générale risque également de faire problème : « Presque toutes les clauses sont trop généralisées, avec un équilibre des pouvoirs incontrôlé en faveur du PCC. »

Environ 78 % des sondés se disent soit quelque peu préoccupés, soit extrêmement préoccupés par la loi. Lorsqu’on leur a demandé d’énumérer leurs préoccupations, 65 % ont révélé être préoccupés par « l’ambiguïté dans la portée et l’application de la loi », près de 61 % ont précisé qu’ils s’inquiétaient de l’effet de la loi sur l’indépendance du système judiciaire de Hong Kong et 51 % ont prédit que la loi « mettait en danger le statut de Hong Kong en tant que centre d’affaires international ».

Un membre sous le couvert de l’anonymat s’est montré particulièrement inquiet de « la perte de la liberté d’expression et de parole », tandis qu’un autre note que la loi « accélère le passage de Hong Kong d’un centre d’affaires international à un centre d’affaires axé sur le continent ».

Plus de la moitié (51 %) ont déclaré que l’application de la loi leur donne l’impression de se sentir moins en sécurité pour vivre et travailler à Hong Kong, alors que seulement 26 % disent que grâce à la loi, ils se sentent plus en sécurité.

« Beaucoup moins en sécurité. L’État de droit est en train de disparaître », a déclaré un membre anonyme.

« Bien que je sois détenteur d’un passeport étranger, la loi pourrait être appliquée chez moi et je n’ai pas confiance en la protection des tribunaux », a soumis un autre répondant.

Près de 49 % des sondés affirment que leurs entreprises seront affectées négativement par la loi, contre environ 13 % qui prévoient un effet positif. Par ailleurs, environ 64 % envisagent que l’effet de la loi sur leurs perspectives commerciales sera négatif, contre 22 % qui perçoivent la loi comme positive.

Plus des deux tiers (67 %) sont pessimistes quant aux perspectives commerciales globales de la ville.

Un répondant anonyme a exprimé sa crainte quant à la perte de la liberté de la presse et de la liberté d’expression.

« Les membres de mon personnel seront-ils renvoyés à cause de ce qu’ils ont publié sur les plateformes de médias sociaux ? Serai-je encore capable de lire les nouvelles ou simplement la propagande chinoise ? » craint-il.

Une autre personne interrogée souligne : « Hong Kong n’est plus un marché libre, transparent et équitable, avec des systèmes juridiques et judiciaires indépendants » en raison de la « mort de ‘un pays, deux systèmes' ».

« Un pays, deux systèmes », soit « un État, deux systèmes » pour parler plus précisément, est le cadre par lequel Pékin a promis de préserver l’autonomie de Hong Kong lors du transfert de la souveraineté de la ville du Royaume-Uni à la Chine en 1997, conformément à l’accord de transfert de 1984, soit la déclaration conjointe sino-britannique.

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