Les États-Unis récompensent les mères de Tiananmen qui cherchent encore à obtenir justice pour les membres de leur famille assassinés

Par Ella Kietlinska
8 juin 2020 15:42 Mis à jour: 8 juin 2020 15:42

En ce 31e anniversaire de la répression sanglante par le régime communiste chinois de la manifestation étudiante de la place Tiananmen à Pékin, également connue sous le nom de « Massacre de la place Tiananmen« , le secrétaire d’État adjoint américain Stephen Biegun a décerné le prix honorifique International de Femmes de courage aux « Mères de Tian’anmen ».

« Je suis honoré, au nom du département d’État, de reconnaître les mères courageuses de ces victimes, connues sous le nom de ‘mères de Tiananmen’, qui ont consacré leur vie à démasquer le PCC [Parti communiste chinois] et à demander justice pour les personnes décédées », a déclaré M. Biegun lors de la cérémonie de remise du prix honorifique qui s’est tenue le 4 juin à Washington.

Le mouvement des « mères de Tian’anmen » (ou Tienanmen, Tiananmen, Tian An Men) a été lancé par le professeur Ding Zilin, qui a perdu son fils lors de la manifestation et qui a fait croître le groupe jusqu’à former un chœur de centaines de mères cherchant à retrouver leurs fils et leurs filles disparus, a déclaré M. Biegun.

M. Biegun a été rejoint par liaison vidéo par Mme Tong Yi de Californie, qui était l’une des principales organisatrices de la manifestation des étudiants à Tian’anmen en 1989 et un témoin du massacre.

Tong Yi a accepté le prix au nom des Mères de Tian’anmen qui, a-t-elle déclaré, ont inlassablement demandé au régime chinois « le droit de pleurer publiquement leurs morts », de mettre fin à la persécution des familles des victimes, de libérer « toutes les personnes emprisonnées pour des raisons liées aux manifestations de 1989 » et de demander des comptes aux auteurs du massacre.

CHINE : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Tong Yi a fait part de son ressenti sur la tragédie qui s’est produite il y a 31 ans.

Elle a dit qu’elle se tenait au milieu d’une foule de manifestants qui occupaient une avenue menant à la place Tian’anmen. Au milieu des tirs de mitrailleuses que l’on pouvait entendre de loin, les gens dans la rue ont commencé à rassembler les bus de l’autre côté de la rue et à y mettre le feu, a-t-elle dit.

Après un certain temps, les chars sont arrivés et les soldats ont tiré au hasard dans la foule. Tong Yi a vu deux personnes être touchées par des balles, mais heureusement, elles ont été emmenées à l’hôpital par des automobilistes qui passaient.

Le fils de Ding Zilin, Jiang Jielian, 17 ans, qui se tenait dans une autre section de la même avenue que Tong Yi, a été abattu pendant la manifestation, a déclaré Tong Yi.

À la suite de sa mort, Ding Zilin, « au péril de sa vie, a commencé à s’exprimer et à mobiliser d’autres personnes qui avaient perdu des membres de leur famille dans le massacre », a déclaré Tong Yi.

Ding Zilin et les Mères de Tiananmen ont fait face à « une surveillance gouvernementale et un harcèlement incessants » de la part du régime, et il leur est toujours interdit de « pleurer publiquement leurs morts et de recevoir et offrir de l’aide humanitaire », a déclaré Tong Yi

Traduction du post sur Twitter : « Ce matin, les mères de Tian’anmen étaient au cimetière de Wan’an à Pékin. »

Le régime chinois considère les victimes du massacre comme des criminels, a déclaré Tong Yi.

Stephen Biegun a ajouté que leur sort et leur lieu de repos final restent inconnus à ce jour.

Ding Zilin, qui a maintenant 83 ans, est pratiquement assignée à résidence par le PCC, a déclaré M. Biegun.

Le régime chinois n’a jamais répondu aux demandes des Mères de Tian’anmen. De plus, après l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, la répression des Mères s’est aggravée, a déclaré Tong Yi.

LE MASSACRE DE LA PLACE TIAN’ANMEN

Les Hongkongais arrivent pour une veillée aux chandelles pour commémorer le massacre de la place Tian’anmen (ou Tiananmen), dans le parc Victoria, à Hong Kong, le 4 juin 2020. (Song Bilung/The Epoch Times)

La répression des manifestations pacifiques en Chine a commencé le 4 juin 1989, lorsque les chars de l’Armée populaire de libération (APL) du Parti communiste ont commencé à arriver, écrasant les gens et les objets sur leur chemin, tandis que les soldats tiraient à balles réelles sur les manifestants non armés.

C’est Jiang Zemin qui avait été promu secrétaire général du Parti communiste chinois quelques jours avant la répression, qui a proposé le massacre au dirigeant du PCC de l’époque, Deng Xiaoping.

En 2017, un câble diplomatique britannique secret récemment déclassifié a affirmé qu’au moins 10 000 personnes avaient été tuées lors du massacre de la place Tian’anmen, citant une source anonyme de haut niveau au sein du régime chinois.

Des documents américains déclassifiés en 2014 avaient estimé, sur la base des informations fournies par des sources au sein de l’armée chinoise, que plus de 10 000 personnes avaient été tuées et 40 000 blessées lors du massacre.

Le régime chinois a déclaré fin juin 1989 que 200 civils et plusieurs dizaines de membres du personnel de sécurité étaient morts à Pékin alors que les forces de sécurité faisaient face à des « émeutes contre-révolutionnaires ».

En 2008, Zhang Zhongshun, un professeur de l’université de Yantai, a été condamné à trois ans de prison pour avoir montré à sa classe une vidéo du massacre qu’il avait obtenue sur un site internet étranger.

Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.