Explosions en Transdniestrie: la Moldavie réunit son conseil de sécurité nationale

Par Epoch Times avec AFP
26 avril 2022 13:36 Mis à jour: 26 avril 2022 13:36

La présidente de la Moldavie réunissait mardi son conseil de sécurité nationale après une série d’explosions dans la région séparatiste de Transdniestrie, appuyée par Moscou, qui fait craindre un débordement de la guerre en Ukraine.

Maïa Sandu « va tenir aujourd’hui une réunion du Conseil suprême de la Sécurité en lien avec les incidents dans la région de Transdniestrie », a indiqué la présidence dans un communiqué.

Cette réunion devait débuter à 10H00 GMT et être suivie d’une conférence de presse de la cheffe de l’Etat pro-européenne à 12H00 GMT, selon la même source.

Cette initiative illustre l’inquiétude qui règne en Moldavie, ex-république soviétique qui redoute d’être la prochaine cible de Moscou, après l’Ukraine, pays voisin où la Russie mène une offensive militaire depuis plus de deux mois.

Région séparatiste de Transdniestrie

Cette crainte s’est renforcée après une série d’explosions qui se sont produites lundi et mardi dans la région séparatiste de Transdniestrie, soutenue économiquement et militairement par la Russie.

Mardi, deux détonations ont endommagé une tour radio, mettant hors service deux « puissantes » antennes relayant les fréquences radiophoniques russes, a affirmé le ministère de l’Intérieur de cette « république » autoproclamée.

-La présidente moldave Maia Sandu, avec le président du Conseil européen Charles Michel dans le cadre du sommet du Partenariat oriental au bâtiment du Conseil européen à Bruxelles le 15 décembre 2021. Photo KENZO TRIBOUILLARD/POOL/AFP via Getty Images.

Les deux détonations se sont produites à Maïak, une localité située non loin de la frontière ukrainienne, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la « capitale » de la Transdniestrie, Tiraspol, a ajouté la même source.

La veille, les autorités de la Transdniestrie avaient affirmé que le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol avait été la cible d’une attaque au lance-grenades.

Renforcer les pouvoirs des forces de sécurité

Ces deux incidents n’ont pas fait de victime, mais le conseil de sécurité de Transdniestrie a décidé mardi de relever le niveau d’alerte « terroriste », ce qui permet de renforcer les pouvoirs des forces de sécurité.

« Le niveau de sécurité est reconnu comme critique. Décision a été prise d’introduire un niveau d’alerte +rouge+ à la menace terroriste », indique un décret du dirigeant pro-Moscou de la région séparatiste, Vadim Krasnosselski.

La Moldavie, petit pays d’Europe orientale de 2,6 millions d’habitants coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, subit déjà les conséquences de la guerre en Ukraine, avec l’afflux de plus de 400.000 réfugiés fuyant les violences.

Mais Chisinau redoute désormais d’être gagné par le conflit, alors que ses relations avec la Russie se sont tendues depuis l’arrivée au pouvoir en 2020 de Mme Sandu, une dirigeante pro-européenne.

Cette inquiétude s’est accentuée la semaine dernière après qu’un général russe eut affirmé que Moscou voulait s’emparer du Sud de l’Ukraine –frontalier de la Transdniestrie– afin d’avoir un accès direct à cette enclave séparatiste.

Respecter son « intégrité territoriale »

Le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, avait aussi estimé que la population russophone de Moldavie était victime d’« oppression », l’un des prétextes invoqués par Moscou pour intervenir en Ukraine afin de « défendre » la minorité russe.

La Moldavie a convoqué l’ambassadeur russe pour protester contre ces déclarations perçues comme des menaces, appelant Moscou à respecter son « intégrité territoriale ».

La Transdniestrie a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre civile dans la foulée de l’effondrement de l’Union soviétique. La région séparatiste a sa propre monnaie et ses propres forces de sécurité.

Ce territoire, qui compte environ 500.000 habitants, est fortement dépendant de la Russie qui lui fournit gratuitement du gaz et y a déployé 1.500 militaires.

La Transdniestrie n’est pas reconnue comme un Etat par la communauté internationale, y compris par Moscou qui la considère néanmoins comme une tête de pont non loin des frontières de l’Union européenne.

***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.