Femme enceinte tuée en forêt – La bénévole mordue par le chien d’Élisa Pilarski se confie : « Ces cicatrices, je les aurai à vie »

Par Paul Tourège
27 janvier 2020 11:25 Mis à jour: 27 janvier 2020 11:25

Quatre jours après la découverte du corps sans vie d’Élisa Pilarski, une bénévole du refuge où le chien que promenait la victime le jour du drame avait été placé s’est fait agresser par l’animal.

Bénévole au sein du refuge de la Fondation Clara, à Beauvais (Oise), une femme de 40 ans est revenue dans les colonnes du Parisien sur l’agression dont elle a fait l’objet le jeudi 21 novembre.

Ce jour-là, elle a été mordue par Curtis, le chien que promenait Élisa Pilarski lorsqu’elle a été retrouvée morte sur un chemin forestier de la commune de Saint-Pierre-Aigle (Aisne) le 16 novembre dernier.

D’après les résultats de l’autopsie réalisée par l’institut médico-légal de Saint-Quentin, la jeune femme enceinte de six mois a succombé à « une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête, certaines morsures étant ante mortem et d’autres post mortem ».

Quelques heures après la mort tragique de sa maîtresse, Curtis s’était retourné contre Christophe Ellul, le compagnon d’Élisa Pilarski, pendant que celui-ci était entendu par les gendarmes et l’avait mordu à la jambe.

Il avait ensuite fait l’objet d’une réquisition judiciaire avant d’être placé dans le refuge de la Fondation Clara.

Si la quadragénaire mordue par Curtis le 21 novembre a accepté de revenir sur l’agression dont elle a été victime, c’est d’abord pour réagir aux propos de Christophe Ellul.

Invité à s’exprimer sur le comportement du chien par les journalistes du Parisien, le conjoint d’Élisa Pilarski avait en effet douté de l’aptitude de la bénévole de la Fondation Clara « à s’occuper d’un tel animal ».

« Quand je l’entends dire ça, j’ai envie de répondre la même chose, car lui aussi a été agressé. Et aptitude ou non, une chose est sûre, son chien m’a mordue », rétorque la bénévole.

« Ces cicatrices, je les aurai à vie »

Le 21 novembre, la quadragénaire promène Curtis en laisse, « comme tout autre chien ».

« Tout était normal, il était calme », précise-t-elle. « Je devais l’emmener chez le vétérinaire qui est présent une fois par semaine pour faire un point sur les animaux. »

C’est dans la salle où se trouve le vétérinaire que les choses se gâtent : « Il m’a sauté dessus au niveau de la poitrine. Je le repousse et c’est à ce moment qu’il m’attaque au niveau de la jambe et ne veut pas me lâcher. »

« Je ne sais pas combien de temps ça a duré. La seule chose dont je me souvienne, c’est d’avoir hurlé et de m’être dit qu’il allait me tuer. La douleur était vraiment intense », ajoute la bénévole.

Le vétérinaire parviendra finalement à la libérer de l’emprise de Curtis. Elle sera alors prise en charge par les pompiers qui l’évacueront vers le centre hospitalier d’Amiens (Somme). Les examens ne révèleront pas de ligament sectionné ni d’os fracturé.

« C’est, entre guillemets, superficiel », poursuit la quadragénaire. Elle sortira toutefois de l’hôpital avec une douzaine de points de suture et sera arrêtée pendant deux mois avec la visite quotidienne d’une infirmière : « Je n’ai pas pu poser le pied pendant 15 jours, conduire pendant un mois. C’était très dur car je n’aime pas être dépendante et surtout rester chez moi. »

« Ces cicatrices, je les aurai à vie », ajoute-t-elle.

« Il y a eu une faute quelque part »

Au moment de son agression, la bénévole ne connaissait pas l’identité du chien en question. Elle ne l’apprendra que le lundi suivant, le 25 novembre.

« Je me suis mise à pleurer. On se dit forcément que si c’est lui qui a attaqué sa propre maîtresse, il aurait pu me faire la même chose », souligne la quadragénaire.

D’après elle, aucun des membres du refuge n’était au courant de l’identité de l’animal jusqu’à un coup de téléphone de Christophe Ellul.

« Sinon, il aurait été placé dans un box pour mordeur et il n’y aurait pas eu d’accident. Il y a eu une faute quelque part », observe la bénévole de la Fondation Clara.

Plus de deux mois après les faits, elle ne comprend toujours pas ce qui a pu pousser Curtis à s’en prendre à elle : « Est-ce un mouvement que j’ai fait ? Une odeur que je dégageais ? Le fait que je le repousse quand il m’a sauté dessus ? Honnêtement, je n’en sais rien. »

Si elle continue à aider le refuge de la Fondation Clara, elle ne s’occupe plus désormais que des chats ou de l’accueil des visiteurs : « C’est simple, je ne peux plus approcher un staff. Quand j’en vois un, je change de trottoir. »

Elle espère néanmoins pouvoir de nouveau travailler avec les chiens. « Je vais faire un stage de deux jours avec un éducateur pour me remettre d’aplomb et reprendre progressivement confiance », explique-t-elle.

Malgré l’incident, la quadragénaire assure n’éprouver « aucun ressentiment » vis-à-vis de Curtis. « Il ne faut pas que les gens mettent tous ces chiens dans le même panier », conclut la bénévole.

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