Gard : un imam soupçonné d’escroqueries aux prestations sociales et aux aides de l’État

Par Paul Tourège
7 décembre 2020 18:33 Mis à jour: 7 décembre 2020 18:33

Un imam nîmois faisant l’objet d’une enquête pour fraudes et escroquerie au préjudice de l’État et de plusieurs organismes sociaux a été placé en garde à vue le jeudi 3 décembre.  

Hocine Drouiche, imam de la mosquée de la rue Nationale à Nîmes (Gard), a été appréhendé et placé en garde à vue le jeudi 3 décembre dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour fraudes et escroquerie au préjudice de l’État et de plusieurs organismes sociaux.

Âgé de 45 ans, M. Drouiche – qui fait partie de la Conférence nationale des imams dirigée par Hassen Chalghoumi, imam de Drancy (Seine-Saint-Denis) – est soupçonné d’avoir perçu plusieurs prestations sociales de manière indue.

Les sommes concernées s’élèveraient « pour l’instant » à 30 000 euros selon une source policière citée par Le Point.

D’origine algérienne, M. Drouiche a obtenu la nationalité française par mariage. Père de huit enfants, il aurait affirmé être parent isolé dans le cadre de déclarations faites auprès d’organismes sociaux pour recevoir des allocations, alors que l’enquête de police a établi qu’il vivait avec son épouse.

L’imam de Nîmes est également soupçonné d’avoir touché frauduleusement des aides mises en place par l’État dans le cadre de la crise sanitaire liée au virus du Parti communiste chinois (PCC)*, connu sous le nom de coronavirus.

Selon Le Point, il se serait en effet attribué la qualité de gérant d’un commerce de fruits et légumes sur les marchés afin de toucher une aide de 1500 euros à plusieurs reprises.

« Ce n’est pas quelqu’un de foncièrement mauvais, mais il est instable »

Pendant son audition par la police, M. Drouiche a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, rapporte l’hebdomadaire. S’il a finalement été laissé libre dans la soirée du jeudi 3 décembre, les investigations se poursuivent néanmoins.

Au mois d’avril 2020, le quadragénaire a fait un appel aux dons afin de récolter des fonds pour la mosquée de la rue Nationale. L’imam affirmait à l’époque avoir besoin de 5000 euros « pour sauver » le lieu de culte.

« La comptabilité de la mosquée de la rue Nationale est inexistante et la police s’interroge sur l’utilisation de la quête », écrit La Gazette de Nîmes.

Le journal local souligne également que M. Drouiche aurait reçu de l’argent de la part de fidèles dans le cadre de l’organisation de pèlerinages à La Mecque. Des voyages qui n’auraient cependant jamais eu lieu.

Passé par différentes mosquées gardoises, l’imam a fait l’objet de controverses ces dernières années. En 2016, le conseil régional du culte musulman lui avait notamment demandé d’abandonner le titre de responsable des imams du Gard qu’il s’était arrogé, l’accusant « d’usurpation », soulignent nos confrères du Point.

« Ce n’est pas quelqu’un de foncièrement mauvais, mais il est instable », conclut le président d’une association qui assure la gestion d’un lieu de culte où Hocine Drouiche a prêché l’islam.

* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie de la Covid-19, comme le «   virus du PCC  », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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