Gaza: des dizaines de milliers de civils fuient les combats acharnés entre Israël et le Hamas

Par Vincent Solacroup
9 novembre 2023 17:30 Mis à jour: 13 novembre 2023 18:04

Des dizaines de milliers de civils palestiniens démunis ont une nouvelle fois pris le chemin du sud de la bande de Gaza jeudi, fuyant à pied le nord du territoire en ruines où les combats au sol, accompagnés de bombardements, font rage entre l’armée israélienne et l’organisation terroriste du Hamas.

Après plus d’un mois de frappes israéliennes meurtrières, en représailles à l’attaque terroriste sanglante menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre, plusieurs centaines de milliers de civils, selon l’ONU, se trouvent dans une situation humanitaire désastreuse dans le nord de la bande de Gaza.

Nouveau couloir humanitaire d’évacuation

Israël a annoncé avoir ouvert pendant plusieurs heures un nouveau « couloir » d’évacuation, après le départ mercredi de 50.000 personnes. Jeudi, comme la veille, une foule d’hommes et de femmes à pied, portant leurs enfants dans les bras, les mains vides ou emportant de petits baluchons, ont envahi la route menant vers le sud, selon un journaliste de l’AFP.

Israël a déclaré sur X (anciennement twitter) : « Il n’y a pas de cessez-le-feu. Il y a des pauses tactiques, locales, pour l’aide humanitaire aux civils de Gaza. Ces pauses tactiques sont limitées dans le temps et dans l’espace. Nous fournissons également des couloirs humanitaires permettant aux civils de Gaza de se déplacer temporairement vers le sud, dans des zones plus sûres où ils peuvent recevoir une aide humanitaire. Notre guerre est contre le Hamas et non contre la population de Gaza. »

L’armée israélienne a déclaré avoir pris le contrôle la veille, « après dix heures de combats », d’une « place forte » du Hamas à Jabaliya, un camp de réfugiés du nord de Gaza. Lors de ces combats, les soldats ont « saisi de nombreuses armes, découvert des entrées de tunnels dont l’un, adjacent à un jardin d’enfants, conduit à un vaste réseau souterrain », a ajouté l’armée. Au fur et à mesure son avancée, l’armée diffuse de nombreuses vidéo sur la proximité entre des lieux de vie, écoles, mosquées, hôpitaux, etc… , et des abords utilisés à des fins terroristes.

Israël bombarde sans répit le petit territoire depuis le 7 octobre et a juré « d’anéantir » le mouvement terroriste islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza. L’armée y mène aussi depuis le 27 octobre une opération terrestre, resserrant son étau sur la ville de Gaza, dans le nord, où se trouve, selon Israël, le « centre » de l’infrastructure du Hamas. Quelque 130 entrées de tunnels ont été découvertes depuis le début de cette opération, qui a coûté la vie à 34 soldats selon l’armée. Mercredi, l’AFP a pu s’approcher de l’épicentre des combats dans le nord de Gaza lors d’une incursion organisée par l’armée israélienne. Palmiers brûlés, lampadaires tordus, panneaux de signalisation déformés témoignaient de l’intensité de l’offensive le long de la route côtière, en ruines, qui relie le nord au sud du territoire.

Mahmoud al-Masri, un agriculteur de 60 ans, a enterré à la hâte ses trois frères et ses cinq neveux dans son verger, avant de fuir sa maison de Beit Hanoun, dans le nord-est de la bande de Gaza, près de la barrière de séparation avec Israël. « Nous avons été contraints de les inhumer dans le verger car le cimetière se trouve dans la zone frontalière où les chars effectuent des incursions et la situation y est très dangereuse. Je transférerai les corps après la guerre », a raconté à un journaliste de l’AFP cet homme réfugié avec sa famille dans un hôpital de Khan Younès, une ville du sud de la bande de Gaza.

« Situation humanitaire désastreuse »

Un chirurgien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Tom Potokar, a décrit une situation « catastrophique » à l’Hôpital européen de Khan Younès. « Durant les dernières 24 heures, j’ai vu trois malades avec des asticots dans leurs blessures », a-t-il raconté à l’AFP.

De multiples appels à une trêve ont été lancés en vain pour permettre d’acheminer de l’aide à la population du territoire de 362 kilomètres carrés privée d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre. La situation humanitaire s’aggrave de jour en jour, selon les ONG, alors que l’aide internationale arrivant depuis l’Égypte est insuffisante.

Dans le nord de la bande de Gaza, des centaines de milliers de personnes se trouvent toujours au nord du Wadi Gaza, le cours d’eau qui traverse le territoire d’est en ouest, « dans une situation humanitaire désastreuse », « luttant pour obtenir les quantités minimales d’eau et de nourriture nécessaires à leur survie », selon le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha).

Israël refuse un cessez-le-feu tant que le Hamas ne libère pas les otages. Mais « il existe des pauses tactiques pour l’aide humanitaire destinée aux civils de Gaza, qui sont limitées en temps » écrit Tsahal sur X eex-Twitter).

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