Grippe aviaire: la vaccination, c’est l’«optimisme retrouvé» se réjouit Marc Fesneau

Par Epoch Times avec AFP
2 octobre 2023 15:35 Mis à jour: 2 octobre 2023 15:44

La vaccination des canards, c’est « un moment d’optimisme retrouvé », s’est réjoui lundi le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, en visite dans les Landes et le Gers à l’occasion du début de la campagne d’immunisation de masse des palmipèdes contre la grippe aviaire.

« C’est un moment à la fois d’espoir et d’optimisme retrouvé même si tout n’est pas gagné », a déclaré le ministre, accueilli dans un élevage de canards à Labarthète (Gers), qui avait été touché au printemps par le dernier épisode d’influenza aviaire.

Vaccination obligatoire à partir du 1er octobre

Face à la répétition des crises d’influenza aviaire, communément appelée grippe aviaire, la France a décidé de rendre obligatoire la vaccination préventive dans les élevages de plus de 250 canards (hors reproducteurs) à partir du 1er octobre. Ces palmipèdes – élevés pour le foie gras ou la viande – sont ciblés car très sensibles au virus. Ils l’excrètent dans l’environnement avant même de présenter des symptômes, ce qui favorise la propagation.

La grippe aviaire, qui sévit plus largement en Amérique, en Europe, en Afrique et en Asie, a touché la France de 2015 à 2017 puis quasiment en continu depuis fin 2020. Le virus, qui arrivait auparavant dans le sillage des oiseaux migrateurs, est devenu endémique en Europe, décimant les colonies d’oiseaux marins et perturbant la production locale d’œufs et de viande de volaille.

Les mammifères peuvent aussi être infectés : des cas ont été recensés dans 26 fermes d’animaux élevés pour la fourrure en Finlande, rapportait jeudi l’agence sanitaire européenne Efsa. En proie à la plus grave épizootie de grippe aviaire de son histoire, l’Afrique du Sud, l’un des premiers producteurs de volailles du continent africain, craint de manquer de poulets et d’œufs. Aucun foyer n’a été recensé dans les élevages français depuis juillet.

Quand un cas se déclare, les volailles sont abattues, des euthanasies préventives sont décidées dans les élevages à proximité, la production est durablement perturbée et les pertes économiques s’accumulent. C’est ce cycle que le gouvernement espère enrayer avec le vaccin.

« De bons espoirs que l’on ait une saison plus sereine »

« Je suis très heureux qu’on puisse faire ça et qu’on fasse ça dans les délais, ça permet pour les éleveurs qui ont été beaucoup impactés d’être plus sereins », a déclaré M. Fesneau, ajoutant : « on sait que le vaccin fonctionne, on sait que ça va amoindrir les chocs ». « Il ne faut jamais être arrogant et trop sûr des choses, mais (…) on peut nourrir de bons espoirs que l’on ait une saison plus sereine », a-t-il encore affirmé.

À la tête de l’exploitation visitée par le ministre et qui produit chaque année quelque 30.000 canards, Damien Dubos accueille l’arrivée du vaccin comme un « soulagement ». « Ça devenait impossible de travailler dans ces conditions », a-t-il expliqué. « Pour nous, ce n’était pas compliqué, si le vaccin n’arrivait pas, c’était fini ».

« On a déjà reçu des vaccins dans nos cabinets. », a déclaré à l’AFP le vétérinaire Jocelyn Marguerie. « La pression du virus reste forte mais la vaccination devrait permettre de rester sur des cas ponctuels et d’éviter le raz de marée » dans les élevages, ajoute le président de la commission aviaire de l’association de vétérinaires SNGTV.

Une soixantaine de millions de canards à vacciner

La profession a estimé à une soixantaine de millions le nombre de canards à vacciner d’ici l’été 2024, à raison de deux doses par palmipède. Quatre-vingt millions de doses ont été commandées au laboratoire Boehringer Ingelheim. Un nouvel appel d’offres devra être lancé.

La première dose est injectée chez des canetons de 10 jours. Les premiers vaccinés seront pleinement immunisés en décembre, sachant que l’épizootie est susceptible de frapper avant. « Il aurait fallu vacciner dès juin » pour se prémunir au maximum, observe une éleveuse du sud-ouest. Favorable au vaccin, elle préfère rester anonyme car des clients « appellent pour dire qu’ils ne veulent pas de canard vacciné ».

Les professionnels de la volaille surveillent la réaction des marchés à l’export, souvent méfiants à l’égard d’un pays qui vaccine au motif que le virus pourrait continuer à circuler à bas bruit. Un responsable du ministère japonais de l’Agriculture a indiqué à l’AFP que Tokyo suspendrait les importations des produits avicoles français quand la vaccination débutera.

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