Une habitante de Pékin emprisonnée depuis une décennie pour avoir médité

10 juillet 2016 08:01 Mis à jour: 11 juillet 2019 10:01

Une habitante de Pékin a déclaré avoir été emprisonnée et torturée depuis neuf ans. Elle a également récemment été brûlée par une « substance chimique inconnue » qui a été versée sur sa tête par des fonctionnaires communistes chinois.

Elle a expliqué que la raison était le fait qu’elle pratiquait le Falun Gong, une discipline traditionnelle chinoise incluant de la méditation. Depuis 1999, les pratiquants de cette discipline sont victimes de la persécution menée par le régime chinois – ils sont torturés, emprisonnés, battus, on leur extorque de l’argent et, selon un nouveau rapport, ils sont soumis aux prélèvements forcés d’organes.

« Après le début de la persécution en juillet 1999, la police m’a arrêté plusieurs fois et a saccagé mon domicile.  Dans la plupart des cas les policiers n’ont jamais donné leurs noms ni présenté un mandat de perquisition », a confié Yang Jinxiang à Minghui.org, un site recueillant et publiant des informations sur la persécution du Falun Gong en Chine. En 2000, les policiers se sont introduits de force chez elle, l’ont arrêtée et lui ont volé environ 5 500 euros en espèces.

« Les policiers m’ont battu et m’ont donné des électrochocs avec des matraques électriques en essayant de me forcer à m’incriminer moi-même », a-t-elle écrit.

Au cours de la décennie qui a suivie, Yang Jinxiang a été incarcérée, privée de sommeil, arrosée d’eau froide en hiver et a eu ses « cils et poils pubiens arrachés ».

« Une fois, j’ai été attachée à un lit pendant tout un mois jusqu’à ce que du sang sorte de ma bouche », a précisé Mme Yang.

Elle a entamé une grève de la faim pour protester contre ses tortures et son traitement inhumain, mais les gardiens de prison ont répondu en ordonnant à d’autres « prisonniers d’ouvrir de force ma bouche et de me gaver ». Par la suite, elle a perdu plusieurs dents.

Yang Jinxiang (Minghui.org)

En donnant d’autres détails de ses tortures, Yang Jinxiang a écrit que « la nourriture a été poussée dans ma gorge avec le sang et le pus de ma bouche. Quand je suis devenue trop faible, ils m’ont  emmené à l’hôpital. Je refusais de les laisser m’injecter quoi que ce soit et je me battais avec eux. J’ai commencé à saigner aux endroits où ils introduisaient leurs seringues et j’avais des taches de sang partout. »

Cela n’allait pas mieux quand elle a été renvoyée de l’hôpital dans sa cellule de prison. « Ils ne me laissaient pas aller aux toilettes en me forçant à faire dans ma culotte. Les gardiens me faisaient passer devant d’autres prisonniers pour m’humilier », a-t-elle écrit.

Lorsqu’elle a été incarcérée, Yang n’a pas été autorisée à faire des appels téléphoniques ni avoir des visites ; quand sa mère de 80 ans est décédée, elle n’a pas été informée. Bien que Yang soit restée quelques années en liberté, la persécution a recommencé fin mai 2016. Elle a de nouveau été arrêtée.

« Pour me faire taire, ils ont versé sur ma tête une substance chimique inconnue. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux et je me suis presque étouffée », a-t-elle annoncé.

« Comme je n’arrêtais pas de crier, les policiers ont saisi ma tête et l’a cognée contre le bureau à plusieurs reprises. Ils ont même attaché une corde de tissus autour de mon cou », a précisé Mme Yang. Après cela, ils ont enfoncé un chiffon dans sa bouche.

Selon Mme Yang, les policiers ont essayé de prélever son sang pour l’utiliser lors de tests de compatibilité  avec des « receveurs potentiels d’organes» lors de la « vente [de leurs] organes à un bon profit ».

La simulation du prélèvement d'organes sur les pratiquants de Falun Gong en Chine présentée lors d'un rassemblement à Ottawa en 2008. (Epoch Times)
La simulation du prélèvement d’organes sur les pratiquants de Falun Gong en Chine présentée lors d’un rassemblement à Ottawa en 2008. (Epoch Times)

Un rapport publié le 22 juin dernier révèle que le régime chinois a bâti une énorme industrie de transplantation grâce aux prélèvements massifs d’organes sur les prisonniers de conscience, principalement des pratiquants de Falun Gong. Le rapport estime qu’environ 1,5 million de personnes ont été tuées pour leurs organes au cours des 16 dernières années.

Lors des examens médicaux, les policiers couvraient la bouche de Yang Jinxiang. « Ils couvraient ma bouche et serraient mon cou en poussant ma tête vers le bas. Mon bras était couvert de sang. Les médecins ont refusé de m’examiner dans de telles conditions, alors les policiers ont dû me ramener », a-t-elle déclaré.

La substance chimique déversée sur sa tête par les policiers a déteint sa veste blanche qui est devenue noire, là où était tombée la substance.« La peau sur mon visage a aussi noirci », a poursuivi Mme Yang. « Dès que j’ai été exposée aux rayons du soleil, mon visage a commencé à brûler. ».

Finalement, les responsables du centre de détention n’ont pas voulu d’elle sans les résultats de ses examens médicaux mais avec ses cris répétés. Elle a été renvoyée au poste de policeb de Yongning à Pékin mais, comme il n’y avait pas d’endroit pour la garder, elle a été envoyée chez elle.

Yang Jinxiang a mentionné qu’elle a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1996, affirmant que la pratique l’a aidé à se débarrasser de maladies de longue date.

Version anglaise : Beijing Woman Imprisoned for a Decade for Meditation, Later Burned With Chemicals

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