Hommes et femmes – Quelques vérités qui dérangent

Par Paul Adams
9 août 2019 23:50 Mis à jour: 4 novembre 2019 21:38

Les hommes et les femmes sont différents. Et les différences font une différence. Prétendre le contraire a des conséquences graves pour les deux sexes et pour une société libre ; car cela nie la réalité. Contraindre des hommes et des femmes à se comporter selon les exigences du politiquement correct et du progressisme, soi-disant pour nous libérer, nous rend en réalité moins libres.

Biologie et comportement :

Certains « progressistes » pensent qu’il n’y a pas de différences biologiques importantes entre les hommes et les femmes au-delà des « apparences ». Selon eux, les garçons et les filles devraient être élevés de la même manière ; les différences de normes et d’attentes sociales entre les hommes et les femmes devraient être éliminées.

L’hypothèse ici est que, d’après eux, la base biologique du comportement humain est à peu près la même pour les hommes et les femmes. Les différences frappantes que nous voyons dans toutes les sociétés, et dans toutes les époques, sont « juste culturelles ». La culture, implicite, est quelque chose de détaché de notre corps et de notre biologie, comme une feuille vierge sur laquelle les dirigeants et les élites culturelles peuvent écrire presque tout ce qu’ils veulent et peuvent obtenir l’accord ou la soumission de la population à celle-ci.

Il en résulterait, si on supprimait nos cultures, une diminution ou une disparition des différences sociales entre les sexes – par exemple, les contributions du mari et de la femme par rapport à un travail rémunéré et au travail domestique ne seraient plus les mêmes. La proportion de femmes qui deviendraient associées dans des cabinets d’avocats ou d’ingénieurs de premier plan ou membres de conseils d’administration deviendrait selon eux égale. Les femmes préféreraient comme partenaires des hommes du même âge et entièrement égaux à elles, avec des revenus égaux, voire inférieurs, et les hommes ne montreraient plus aucune préférence pour les femmes plus jeunes.

Rien de tout cela, cependant, ne se produit dans la vie réelle, du moins pas sans mesures coercitives ou incitations puissantes. De plus, on ne peut pas non plus réduire les hommes et les femmes à ce genre de comparaison. Même en mettant de côté notre culture, d’un point de vu biologique, la réalité est que les hommes et les femmes sont différents, ils ne peuvent pas être égaux, cela serait contre nature.

Dans les faits, que se soit culturellement ou génétiquement, les hommes et les femmes sont complémentaires.

Dans chaque domaine de notre quotidien, les hommes et les femmes ont des prédispositions différentes, c’est la nature de toute chose. Si des métiers sont davantage donnés aux hommes, et d’autres métiers davantage donnés aux femmes, ce n’est pas par souci d’inégalité, c’est avant tout une question de complémentarité.

Illustration – Pixabay

Même génétiquement, la différence entre les hommes et les femmes ne se résume pas aux chromosomes sexuels – X et Y chez les hommes, par opposition à deux chromosomes X chez les femmes -, il existe également des centaines d’autres gènes qui les différencient. Des recherches récentes suggèrent que même à l’intérieur des 20 000 gènes codant une protéine chez l’être humain, un tiers se comportent très différemment chez les hommes et chez les femmes.

Mais nous n’avons pas besoin de nous appuyer sur de telles recherches génétiques pour comprendre l’importance de ne pas formater les hommes et les femmes à être égaux en tous points. Il suffit simplement d’observer nos sociétés. D’ailleurs, les préférences des femmes elles-mêmes divergent de celles des hommes. Ironiquement, ceux qui prônent l’égalité des sexes en pointant du doigt les hommes, au final, ignorent également les besoins fondamentaux des femmes.

Illustration – Pixabay

Société de l’égalité :

Une étude récente, centrée sur le Danemark, suggère qu’à mesure que l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail est supprimée ou atténuée, les différences qui subsistent entre eux notamment dans leurs rôles de mères et de pères sont également affectées, et ces changements touchent la sphère des enfants, engendrant un effet appelé « la peine des enfants », comme les auteurs l’appellent.

À la base, et de manière naturelle, les femmes passent moins de temps sur le marché du travail et plus de temps avec leur famille. Elles préfèrent aussi les carrières axées sur les personnes, bien que moins bien rémunérées, comme l’enseignement, que, par exemple, l’ingénierie. Dans les professions hautement rémunérées comme le droit ou la médecine, les femmes choisissent presque exclusivement des domaines plus axés sur les personnes et surtout sur les enfants (mais aussi moins bien rémunérés), comme le droit de la famille plutôt que le droit des sociétés, et la pédiatrie ou la santé en général plutôt que la chirurgie.

Ainsi, même à mesure que les nations deviennent plus « égalitaires » et que le statut des femmes augmente, on constate que l’écart entre les sexes dans le choix des domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) s’accroît malgré tout. Même lorsque les « progressistes » veulent et poussent les femmes à faire comme les hommes, les femmes évitent en général ces hauts domaines STEM.

Cela vaut aussi pour les jeunes femmes qui ont fait d’excellentes études, qui sont bien encadrées et qui se joignent à des cabinets d’avocats de premier plan où elles travaillent dur ; celles-ci ont finalement tendance à abandonner en cours de route ou à la fin de la vingtaine. Elles veulent et choisissent une vie plus orientée vers les enfants et la famille. Linda Hirshman, avocate et professeure à la retraite, a rédigé un manifeste reconnaissant et déplorant ce phénomène et reprochant à ces femmes le gaspillage ingrat de leur éducation, de leur carrière et de leur vie.

Pas moins frustrant pour les féministes, d’autres recherches montrent que les femmes, y compris les féministes, préfèrent les hommes chevaleresques – ou, dans le terme idéologique des psychologues libéraux, les hommes qui ouvrent des portes aux femmes, les « sexistes bienveillants ». Les femmes préfèrent ces hommes « bienveillants et sexistes » à ceux qui sont « non sexistes » et « politiquement corrects ». Elles préfèrent aussi que ce soit les hommes qui apportent plus d’argent qu’elles.

Illustration – Pixabay

Linda Hirshman et l’étude danoise ont également constaté un problème – une fois les autres obstacles à l’égalité éliminés – dans le résultat des choix des femmes elles-mêmes. Plutôt que d’accepter que ces choix aient été les leurs et devaient être respectés en tant que tels, elles ont blâmé les autres femmes et leurs mères pour avoir perpétué des attitudes qui nuisaient à la réussite des femmes et à l’égalité dans la population active.

Ça signifie que cette approche cherche à changer les préférences des femmes, qui sont de leur point de vue perçues comme étant en retard sur celles des élites éclairées. C’est une réponse courante chez les progressistes et les féministes voulant se faire une place dans la société. Leur approche subordonne systématiquement, et presque sans y réfléchir, la famille au profit du marché du travail et les besoins des enfants aux objectifs des employeurs et aux pressions des féministes.

Certaines politiques visent à harmoniser le travail et la famille au moyen de mesures « favorables à la famille » comme la garde des jeunes enfants, le travail parental, les horaires flexibles, etc. D’autres le font en adoptant des mesures « neutralisantes » qui visent à modifier les rôles traditionnels des hommes et des femmes – par exemple, en modifiant la division du travail entre les parents pour que les pères s’occupent davantage de l’éducation des enfants et des travaux ménagers, tandis que les femmes peuvent travailler plus tôt et plus longtemps dans la vie active, leurs modèles d’emploi étant moins « interrompus » par les enfants.

Dans les deux cas, l’objectif est de réintégrer le plus tôt possible les mères au marché du travail, peu importe qu’elles reçoivent des aides sociales ou qu’elles poursuivent une carrière à haut rendement. Ils favorisent les femmes qui commencent leur carrière tôt et qui travaillent sans interruption jusqu’à la retraite, ou avec un minimum d’interruption pour élever leurs jeunes enfants.

Leur objectif est d’harmoniser le travail et la famille non pas pour créer une harmonie mais pour subordonner cette dernière à la première. De telles politiques ne sont pas basées sur ce que les femmes veulent, mais plutôt sur ce que les élites « éclairées » féministes ou progressistes pensent qu’elles devraient vouloir.

Paul Adams est professeur émérite de travail social à l’université d’Hawaii et a été professeur et doyen associé des affaires universitaires à la Case Western Reserve University. Il est co-auteur de Social Justice Isn’t What You Think It Is (la justice sociale n’est pas ce que vous en pensez), et a écrit de nombreux articles sur les politiques de protection sociale et l’éthique professionnelle.

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