Hyperthyroïdie : soulagez-la naturellement avec l’acupression de l’oreille

Photo: marina_eno1/Shutterstock
Un gonflement du cou, accompagné de tremblements des mains, de palpitations cardiaques et d’insomnie, peut révéler bien plus qu’un simple inconfort passager : il pourrait s’agir d’une hyperthyroïdie.
Si la médecine conventionnelle repose généralement sur les médicaments ou la chirurgie, la médecine traditionnelle chinoise (MTC) propose une alternative douce et non invasive : l’acupression de l’oreille. Cette technique ancestrale pourrait aider à apaiser les symptômes, à réguler les hormones et à rétablir naturellement l’équilibre de l’organisme.
Comprendre l’hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie se produit lorsque la glande thyroïde produit une quantité excessive d’hormones, accélérant le métabolisme et provoquant des symptômes comme un cœur qui bat trop vite, des tremblements des mains et des troubles du sommeil. Aux États-Unis, environ une personne sur cent âgée de 12 ans ou plus est concernée, les femmes et les personnes âgées étant plus à risque.
En France, l’hyperthyroïdie touche environ 0,5 % de la population adulte, avec une prédominance féminine (8 femmes atteintes pour 1 homme). Cette estimation signifie qu’environ 300.000 personnes pourraient être concernées, compte tenu de la population adulte française.
L’iode est un micronutriment essentiel à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Autrefois, l’augmentation du volume de la thyroïde était souvent attribuée à une carence en iode, et l’on recommandait d’accroître la consommation d’aliments riches en iode, comme le varech ou les algues. Mais avec la diversité des régimes alimentaires actuels et l’usage répandu du sel iodé, cette carence est devenue rare. Aujourd’hui, de nombreux cas de goitre sont liés à l’hyperthyroïdie. Dans ce contexte, un apport supplémentaire en iode pourrait stimuler excessivement la production d’hormones thyroïdiennes et aggraver la maladie.
Le point de vue de la MTC
La MTC adopte une approche holistique de la santé thyroïdienne. Plutôt que de considérer la thyroïde comme une glande isolée en dysfonctionnement, elle l’intègre à un réseau énergétique plus vaste régi par les méridiens — des canaux par lesquels circule l’énergie vitale, ou « qi ». Dans cette vision, l’hyperthyroïdie traduit un déséquilibre entre le yin et le yang, souvent marqué par un excès de chaleur interne, un esprit (« shen ») perturbé et un dysfonctionnement des méridiens du cœur et du foie.
Selon les principes de la MTC, la surstimulation de la thyroïde peut découler d’une chaleur interne excessive, d’un stress émotionnel ou d’une stagnation du qi. En activant certains points d’acupuncture — notamment ceux de l’oreille, qui reflètent l’ensemble du corps —, les praticiens cherchent à réguler la circulation du qi, à calmer le système nerveux et à restaurer l’harmonie intérieure.
Une revue scientifique publiée en 2018 a également indiqué que l’acupuncture pouvait être efficace dans le traitement des troubles thyroïdiens, qu’il s’agisse d’hyperthyroïdie ou d’hypothyroïdie.
La thérapie d’acupression auriculaire
Dans une émission américaine produite par la chaîne sœur d’Epoch Times, NTD, le docteur Wu Tung-Yi, directeur de la clinique de médecine chinoise Tai Xin à Taïwan, expliquait qu’une stimulation régulière de certains points de l’oreille pouvait soulager les symptômes de l’hyperthyroïdie. En MTC, l’oreille est perçue comme un microcosme du corps tout entier : chaque partie correspond à un organe ou à un système. Stimuler ces points permettrait d’activer les voies nerveuses et les canaux énergétiques influençant la production d’hormones, d’apaiser le cœur et de favoriser le sommeil — trois aspects souvent perturbés par l’hyperthyroïdie.
Le Dr Wu recommande de masser les points auriculaires suivants :
• Point Er Shenmen (Porte de l’esprit de l’oreille) : situé dans la fosse triangulaire de la partie supérieure de l’oreille ; sa stimulation calmerait l’esprit, atténuerait les palpitations et soulagerait l’inconfort lié à l’hyperthyroïdie.
• Point thyroïdien : localisé le long du bord supérieur de l’antihélix ; le stimuler aiderait à améliorer la fonction thyroïdienne.
• Point endocrinien : placé sur la partie inférieure de l’antihélix ; il contribuerait à réguler le système endocrinien et à maintenir l’équilibre hormonal.
Mode d’emploi : utilisez le bout des doigts ou un petit instrument à extrémité arrondie pour exercer une pression sur les points ciblés pendant cinq à dix minutes. Il est aussi possible de poser des graines auriculaires sur les zones correspondantes pour une stimulation continue, dans le cadre d’une routine de bien-être quotidienne.
Le massage régulier des oreilles peut activer le système nerveux parasympathique, responsable du calme, du ralentissement du rythme cardiaque et de l’amélioration du sommeil — des effets précieux pour apaiser les symptômes de l’hyperthyroïdie.

Localisation du point d’acupuncture Er Shenmen, du point thyroïdien et du point endocrinien. (Epoch Times)
Le lien corps-esprit : le soutien parasympathique
Au-delà de la théorie des méridiens, la stimulation auriculaire pourrait aussi activer le nerf vague, un acteur clé du système nerveux parasympathique. Ce système de « repos et digestion » contrebalance l’état d’alerte permanent provoqué par un excès d’hormones thyroïdiennes.
En apaisant le système nerveux, l’acupression auriculaire peut ainsi réduire les palpitations, ralentir le cœur, améliorer le sommeil et diminuer l’anxiété — procurant un soulagement à la fois physique et émotionnel.
Les symptômes de l’hyperthyroïdie
Les symptômes les plus courants de l’hyperthyroïdie incluent des tremblements des mains, des palpitations cardiaques et des difficultés à dormir — des troubles qui peuvent, dans certains cas, mener à des complications cardiaques, précise le Dr Wu.
D’autres signes possibles sont une perte d’appétit, un amaigrissement ou encore un affinement des cheveux.
Chez les femmes, des irrégularités menstruelles peuvent survenir, tandis que les hommes peuvent constater une baisse de la fonction sexuelle. Une étude transversale menée en 2024 a par ailleurs montré que les adultes âgés de 60 à 80 ans atteints d’hyperthyroïdie présentaient près de trois fois plus de risques de développer de l’arthrose que les personnes non concernées. Face à ce risque accru, il est essentiel que les seniors souffrant d’hyperthyroïdie surveillent la santé de leurs articulations.
Les dangers d’une hyperthyroïdie non traitée
Sans traitement, l’hyperthyroïdie peut entraîner une complication grave appelée « tempête thyroïdienne » : une affection potentiellement mortelle liée à une libération massive et soudaine d’hormones thyroïdiennes. Elle est souvent déclenchée par une infection, une opération chirurgicale ou un stress physique ou émotionnel important.
Cette tempête thyroïdienne peut sérieusement affecter la fonction cardiaque, provoquant une accélération du rythme, une hausse de la tension artérielle et une fibrillation auriculaire. Dans les cas graves, elle peut évoluer vers une insuffisance cardiaque.
La maladie peut aussi toucher le système digestif, causant nausées, vomissements et diarrhées.
Quand faut-il envisager une ablation de la thyroïde ?
Un gonflement de la thyroïde n’indique pas forcément un cancer ni la nécessité d’une chirurgie immédiate. Dans bien des cas, il s’agit de nodules calcifiés ou de kystes bénins qui ne requièrent qu’une surveillance régulière, souligne le Dr Wu.
Une intervention chirurgicale n’est envisagée que lorsqu’un nodule devient trop volumineux pour des raisons esthétiques ou lorsqu’une malignité est confirmée.
Le Dr Wu insiste sur le fait que l’ablation de la thyroïde ne devrait être pratiquée qu’en dernier recours. Une fois la glande retirée, l’organisme ne peut plus produire naturellement d’hormones thyroïdiennes, rendant indispensable un traitement hormonal substitutif à vie. Sans ce traitement, les symptômes de l’hypothyroïdie — fatigue, intolérance au froid, vertiges — apparaissent rapidement.
« L’équilibre est la clé », conclut le Dr Wu. « Plutôt que de se précipiter pour retirer la glande, demandons-nous : comment rétablir l’harmonie du milieu intérieur du corps ? »
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