Jean-Michel Blanquer compare le sport à l’école et la réussite des athlètes aux JO de Tokyo, il se fait tacler par des médaillés

Par Emmanuelle Bourdy
12 août 2021 07:45 Mis à jour: 12 août 2021 07:46

Jean-Michel Blanquer n’a pas mesuré ses propos lorsqu’il a écrit sur Twitter : « Vive le sport collectif ! Vive l’EPS », faisant le parallèle avec la réussite aux Jeux olympiques de Tokyo des équipes françaises. Plusieurs athlètes médaillés ont réagi sur les réseaux sociaux.

Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a dû avoir les oreilles qui sifflaient après qu’il a encensé le sport collectif à l’école dans un tweet posté samedi dernier, tout en le mettant en lien avec le succès des équipes françaises aux Jeux olympiques de Tokyo. La publication du ministre de l’Éducation renvoyait à un lien vers un article du quotidien suisse Le Temps dans lequel les performances de la délégation française dans les sports collectifs étaient louées. Selon Jean-Michel Blanquer, ainsi qu’il l’a encore mentionné sur Twitter, ce succès était dû à « la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école », et le mérite en revenait au « travail des enseignants d’EPS et la bonne collaboration avec les fédérations ».

Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir un ancien rugbyman ainsi que des athlètes médaillés aux Jeux olympiques de Tokyo, notamment le basketteur Vincent Poirier et le handballeur Vincent Gérard.

« Les moyens ne sont pas là… »

L’ancien rugbyman du XV de France Maxime Mermoz a vivement réagi au tweet du ministre en lui demandant s’il n’avait pas « honte » de dire de telles choses. Il a interpellé Jean-Michel Blanquer en lui demandant quels « moyens » étaient « donnés au sport scolaire pour faire des champions de demain ». Pour lui, ce sont les « passionnés » qui font vivre les clubs sportifs, car ils « donnent tout pour nos jeunes », a-t-il mentionné.

Le gardien de but de l’équipe de handball française Vincent Gérard, qui vient d’être médaillé d’or aux JO de Tokyo, a lui aussi pointé des moyens insuffisants dans un cadre scolaire. « Heureux de voir que l’EPS est considérée sur les RS [réseaux sociaux]. Parce que dans la réalité… Comme le reste de l’enseignement d’ailleurs. Les moyens ne sont pas là… », a-t-il lancé.

« J’ai quand même rarement fait du basket à l’école »

Vincent Poirier a lui aussi réagi. « J’ai quand même rarement fait du basket à l’école », a déclaré le basketteur qui vient de remporter la médaille d’argent avec l’équipe de France au JO de Tokyo. « L’école ne forme pas de sportif de haut niveau, les clubs et fédérations, oui. Je ne vois pas en quoi l’EPS a une relation avec des médailles aux JO », a-t-il rétorqué aux internautes qui lui expliquaient avoir fait du basket à l’école.

Le sprinteur Christophe Lemaître, médaillé en 2016 à Rio, a surenchéri en déclarant qu’il ne devait pas sa réussite à l’EPS dans le cadre scolaire. De nombreux internautes ont par ailleurs manifesté leur soutien aux athlètes, pointant le fait que les plages horaires dédiées au sport à l’école étaient bien inférieures comparées aux autres matières enseignées.

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