José s’éloigne de Saint-Martin et Saint-Barthélemy

10 septembre 2017 07:42 Mis à jour: 10 septembre 2017 06:35

Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, dévastées par le cyclone Irma, ont vu avec soulagement l’ouragan José passer samedi plus loin que prévu de ces deux îles antillaises, où la population meurtrie ne cache pas son exaspération face à l’action de l’État.

Le centre de José, ouragan de niveau 4 sur une échelle de 5, est passé à environ 135 km de Saint-Barthélemy et 125 km de Saint-Martin, qui avaient été placées en vigilance maximale violette, synonyme de confinement total pour les habitants.

Toutes les liaisons aériennes et maritimes avec les deux territoires français ont été interrompues le temps du passage de l’ouragan.

« Du fait d’un passage plus lointain que prévu, les effets en cours sur le territoire sont nettement moins marqués », a fait savoir Météo-France, le service français de prévision météorologique, avec des vents soufflant en moyenne à 35/40 km/h et de 60 à 80 km/h en rafales.

Les deux îles ont été épargnées par José, d’après les journalistes de l’AFP sur place. « Il n’y a même plus un nuage », selon l’une d’elle confinée dans la partie française de Saint-Martin, qui a été détruite à 95% par Irma.

Avant le soulagement de voir José s’éloigner, la tension était palpable à Saint-Martin. « La population est dans un état psychologique médiocre. La moindre rumeur fait qu’ils se pointent tous à un endroit en espérant être évacués », selon un capitaine de la Sécurité civile.

« Je suis en colère après Paris et sa gestion de crise », a déclaré Nicolas, un fonctionnaire installé depuis six ans sur l’île.

Certains se plaignent du manque d’information. « On ne sait pas comment se préparer, ni même ce qui nous attend », a dit Steeve, âgé d’une trentaine d’années. Seules les radios de la partie néerlandaise de Saint-Martin et de l’île d’Anguilla sont reçues à Saint-Martin.

Neuf abris capables d’abriter « 1.600 personnes » ont été ouverts à Saint-Martin, selon la ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, qui est restée dans l’île pour la durée de l’ouragan.

 

 

L’eau et la nourriture, « acheminées sur place et stockées », doivent « désormais être distribuées à la population dans des conditions d’acheminement difficiles » avec un « quadrillage » du territoire, a déclaré à Paris le Premier ministre Edouard Philippe.

« Il nous reste 12 bouteilles d’eau, pour trois, pour se laver et boire » alors qu’il fait « une chaleur torride », a témoigné au téléphone Olivier Toussaint, un habitant de Saint-Barthélemy.

Sur l’île, entre pillage et rumeurs d’évacuation, les forces de l’ordre n’arrivent pas à sécuriser tous les points.

Le chaos profite aux pilleurs qui ont dévalisé des magasins et des pharmacies. Jusqu’alors, il y a eu 11 interpellations, selon le ministère de l’Intérieur.

Marine Le Pen, présidente du parti d’extrême droite Front national (FN), a dénoncé des moyens « tout à fait insuffisants » et a évoqué des insulaires « obligés d’organiser leur propre défense ».

Le Premier ministre a répliqué samedi soir, après une réunion de crise à l’Élisée, en affirmant la « mobilisation totale de l’État » et en critiquant ceux qui « voudraient faire vivre telle ou telle polémique ».

Outre les 410 gendarmes et 80 policiers notamment déjà sur place, trois escadrons de gendarmerie mobile, soit « 240 gendarmes supplémentaires », vont être déployés dans les deux îles, a déclaré M. Philippe. Le dispositif sera complété rapidement par des moyens militaires, a-t-il dit.

Une interdiction de circulation s’apparentant à un couvre-feu est instaurée à Saint-Martin entre 19H00 et 07H00 jusqu’à mercredi.

Un premier coût des dommages a été évalué samedi à 1,2 milliard d’euros par la Caisse centrale de réassurance (CCR).

L’ouragan Irma a fait au moins dix morts et sept disparus dans les îles françaises, selon le dernier bilan.

Le total des personnes ayant trouvé la mort dans les Caraïbes est de 25, avec six décès dans les îles Vierges britanniques, quatre dans les îles Vierges américaines, deux dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, deux à Porto-Rico et un à Barbuda.

Après avoir causé de nombreuses destructions dans le centre et l’est de Cuba, Irma, avec ses rafales de plus de 200 km/h, se rapproche de la Floride, où plus du quart de la population est sous le coup d’un ordre d’évacuation.

 

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