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Blanchiment d’argentKebabs, épiceries, barber shops : comment les réseaux de drogue blanchissent l’argent via les commerces de proximité
Une note de la police judiciaire, révélée par Europe 1, met en lumière l’utilisation croissante de commerces de proximité pour blanchir l’argent issu du trafic de stupéfiants. De l’épicerie de quartier au restaurant plus structuré, ces circuits, observés « sur l’ensemble du territoire », inquiètent les autorités.

Illustration.
Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images
La police a identifié deux grands types de commerces exploités par les réseaux criminels. Ceux-ci servent soit à gérer des transactions en liquide, soit à faire transiter de l’argent via des circuits bancaires en apparence réguliers.
Deux types de commerces exploités par les réseaux criminels
Dans le détail, les points de vente informels — épiceries, bars à chichas, réparateurs de téléphones, ongleries — sont principalement utilisés pour les paiements en espèces, selon la note de la police judiciaire dévoilée par Europe 1. Ils peuvent également servir de lieux de stockage pour des produits illicites ou des armes. Quant aux commerces plus structurés — kebabs, restaurants, boulangeries, bars PMU —, ils permettent aux réseaux de faire circuler des recettes fictives, via des comptes bancaires légitimes, donnant ainsi l’apparence d’une activité normale.
Ces commerces sont fréquemment dirigés par des personnes issues de diverses communautés étrangères, notamment du Maghreb, du sous-continent indien ou d’Afrique subsaharienne. Ils restent par ailleurs ouverts quasiment tous les jours et parfois en continu.
Le mécanisme de blanchiment
La police judiciaire illustre le mécanisme économique en expliquant qu’il suffit d’injecter 5000 euros par mois de chiffre d’affaires fictif dans une quinzaine de commerces, pour blanchir 900.000 euros en une année. Cette méthodologie, relativement simple à mettre en œuvre, explique la progression rapide du phénomène.
Les enquêteurs identifient deux phases particulièrement sensibles. Lors de la création de l’activité, des dépenses de travaux peuvent servir à dissimuler des transferts douteux. La seconde phase survient pendant l’exploitation, lorsque le chiffre d’affaires est volontairement surévalué et les charges réduites au minimum. Pour atteindre ces objectifs, les gérants ont généralement recours au travail dissimulé.
Ces pratiques rendent leur détection plus difficile et imposent aux autorités une vigilance constante.

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