Le 26 octobre, le premier ministre chinois Li Qiang a déclaré que la Chine « soutiendrait fermement » l’Iran dans la sauvegarde de sa « souveraineté étatique, de son intégrité territoriale et de sa dignité nationale » face à la guerre entre Israël et le Hamas.
M. Li a fait ces remarques lors de sa rencontre avec le premier vice-président iranien, Mohammad Mokhber, en marge du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai à Bichkek, la capitale du Kirghizstan, le 26 octobre.
Il a fait l’éloge du « partenariat stratégique global » entre la Chine et l’Iran, affirmant que les deux pays ont maintenu leurs liens bilatéraux pendant plus de 50 ans malgré « les fluctuations internationales ».
M. Li a réaffirmé le soutien de la Chine à l’Iran et a déclaré que son pays « s’opposait résolument à toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures de l’Iran », selon un communiqué publié par l’ambassade de Chine en Inde.
« Les deux parties devraient mettre en œuvre le plan de coopération global qui unit les deux pays, faire progresser leur coopération sur la Ceinture et la Route, renforcer les relations mutuellement bénéfiques qui les unissent dans divers domaines, les échanges entre leurs peuples, leurs échanges culturels, notamment dans les domaines de l’éducation, la culture, le tourisme, les groupes de réflexion, et ils devraient œuvrer pour de nouvelles réalisations durables dans la coopération sino-iranienne », peut-on lire dans le document.
M. Li s’est également engagé à renforcer la coordination avec l’Iran au sein des organisations internationales, mais il n’a fait aucune mention de l’escalade des tensions au Moyen-Orient, alimentée par la guerre entre Israël et le Hamas.
Le rôle de l’Iran dans l’attaque du Hamas
Bien qu’il n’y ait aucune preuve tangible que l’Iran ait été directement impliqué dans les attaques terroristes sans précédent menées par le Hamas contre Israël le 7 octobre, le régime islamiste a toujours été le principal soutien du Hamas.
Le lendemain de l’attaque surprise du Hamas contre Israël, Abu Obaidah, porte-parole des Brigades Al-Qassem, l’aile militaire du Hamas, a remercié l’Iran d’avoir rendu ce massacre possible.
« Nous remercions la République islamique d’Iran, qui nous a fourni des armes, de l’argent et d’autres équipements », a-t-il déclaré dans une vidéo. « Elle nous a donné des missiles pour détruire les forteresses sionistes et nous a aidés avec des missiles antichars standard. »
Selon un rapport du département d’État américain datant de 2020, le Hamas et d’autres groupes terroristes palestiniens ont reçu collectivement jusqu’à 100 millions de dollars par an de l’Iran.
Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a révélé l’année dernière à Al-Jazeera que l’Iran avait versé 70 millions de dollars pour aider le groupe à mettre au point des missiles et des systèmes de défense. Il a désigné l’Iran comme étant le principal donateur, tout en précisant que d’autres pays apportaient également leur contribution.
La Chine fournit à l’Iran des investissements dans les infrastructures
Entre-temps, le Parti communiste chinois (PCC) s’est abstenu de condamner l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi qualifiant le conflit de « choix majeur entre la guerre et la paix » le 24 octobre.
Gabriel Noronha, membre du groupe de réflexion de l’Institut juif pour la sécurité nationale des États-Unis, a souligné que le PCC « avait fourni une bouée de secours économique » à l’Iran en lui achetant du pétrole brut pour une valeur estimée à 30 milliards de dollars l’année dernière et qu’il « s’apprêtait à en acheter encore plus en 2023 ».
Selon lui, cette initiative est essentielle pour permettre à l’Iran de se protéger des effets induits par les sanctions imposées par les États-Unis.
« Le régime iranien cherche à s’isoler des sanctions américaines et occidentales en renforçant ses liens économiques avec la Russie et la Chine », a expliqué M. Noronha dans son témoignage écrit devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants, le 26 octobre.
Selon M. Noronha, l’Iran a fourni plus de 20 milliards de dollars pour soutenir des groupes terroristes étrangers au Moyen-Orient et fournit au Hamas environ 93% de son budget militaire.
Une grande partie de cet argent provient des ventes de pétrole à la Chine. Selon un rapport de 2022, la Chine a commencé à importer une quantité record de pétrole iranien après l’imposition des sanctions internationales.
Le régime a cessé de publier les données relatives à ses importations de pétrole iranien à la mi-2022. Néanmoins, un rapport des services de renseignement suggère que la Chine importe actuellement du pétrole à un rythme jamais atteint depuis dix ans, selon Bloomberg.
Andrew Thornebrooke et Petr Svab ont collaboré à la rédaction de cet article.
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