La commission du 6 janvier: des mensonges, des mensonges éhontés

Par Paul Sperry
14 août 2022 01:56 Mis à jour: 14 août 2022 01:56

La commission restreinte chargée d’enquêter sur le 6 janvier a suspendu ses travaux pour une pause estivale bien méritée. Tromper le public est un travail épuisant.

Un examen minutieux des transcriptions officielles de ses huit longues audiences montre que la commission a, à plusieurs reprises, établi des liens qui n’existaient pas, sorti des événements et des citations de leur contexte, exagéré la violence des émeutiers du Capitole et omis des preuves disculpatoires essentielles qui auraient pu absoudre Donald Trump. Si dans certains cas, elle a menti par omission, dans d’autres, elle a menti purement et simplement. Elle a également formulé un certain nombre d’accusations non fondées à partir de récits de seconde main – des ouï‑dire – qui venait d’un témoin, une femme, qui manquait de tout pour être crédible.

Il ne s’agissait pas de remarques improvisées. Le jury n’a pas fait d’erreur en s’exprimant. Ses déclarations étaient soigneusement mises en scène, elles défilaient dans les téléprompteurs, qu’ils ont lus mot par mot.

En d’autres termes, la commission a délibérément diffusé de la désinformation à des millions de téléspectateurs, non seulement sur les chaînes câblées, mais aussi sur les trois grands réseaux de télévision – ABC, CBS et NBC – qui ont accepté d’interrompre les programmes habituels en journée et même aux heures de grande écoute pour diffuser les auditions dirigées par les démocrates. Ceux‑ci ont refusé toute voix dissidente au sein du jury ou tout contre‑interrogatoire des témoins. C’est pourquoi les téléspectateurs n’ont eu aucun point de référence pour comprendre comment les démocrates, ainsi que les deux républicains (détestant Trump) autorisés à siéger au comité, ont déformé la vérité.

Cette mascarade d’enquête honnête semble avoir eu l’effet escompté. Les sondages montrent que les audiences concernant le 6 janvier ont nui à Trump, qui prévoit de se représenter, auprès des indépendants. Les électeurs non affiliés sont toujours plus enclins à blâmer Trump pour l’émeute du Capitole et à soutenir les démocrates lors des élections de mi‑mandat, selon un nouveau sondage Morning Consult/Politico.

Les élections de novembre approchant à grands pas, les démocrates prévoient de tenir une autre série d’audiences le mois prochain, en espérant que les électeurs y prêtent encore plus attention. Dans cette optique, il est important d’examiner les fausses affirmations et les distorsions qu’ils ne manqueront pas de répéter. Elles sont légion. Voici la vérification des faits dont le public – et l’électorat – a été privé jusqu’à présent.

ALLÉGATION : Alors que le président de la commission, le député Bennie Thompson (Parti démocrate du Mississippi), reprochait à Trump de ne pas avoir rappelé plus tôt les émeutiers du Capitole, il a soutenu qu’ils « battaient et tuaient sauvagement les agents de la force publique », selon la transcription de ses remarques lors de l’audience du 21 juillet, diffusée en direct par les chaînes.

FAIT : Aucun officier de police n’a été tué pendant l’émeute.

ALLÉGATION : Au cours de la même audience, la députée Elaine Luria (Parti démocrate de Virginie), membre de la commission, a reproché à Trump son « silence flagrant » sur la « mort tragique de l’agent de police du Capitole Brian Sicknick, qui a succombé à ses blessures » subies pendant l’émeute.

FAIT : Le médecin légiste du D.C. a déclaré que Brian Sicknick était mort de « causes naturelles », et non de blessures, bien après l’émeute. Elaine Luria semble perpétuer les fausses rumeurs lancées par le New York Times selon lesquelles Sicknick aurait été frappé par un extincteur, une fable démentie à la fois par le médecin légiste et sa famille.

ALLÉGATION : Bennie Thompson a affirmé que Trump avait « convoqué » une foule « lourdement armée et en colère ».

FAIT : Pas une seule arme n’a été retrouvée dans l’émeute. D’ailleurs, la seule arme utilisée pendant la mêlée de quatre heures a été tirée par un officier de la police du Capitole, qui a tué une émeutière non armée, Ashli Babbitt – dont le nom n’a jamais été mentionné dans aucune des audiences. Malgré la diffusion d’innombrables séquences montrant des émeutiers pénétrant dans le Capitole et se battant contre la police, la commission a omis de montrer le lieutenant Michael Byrd de l’USCP tirant sur Mme Babbitt derrière une porte sans avertissement. Ceci constitue l’incident le plus violent de la journée.

ALLÉGATION : La commission a fait témoigner un ancien activiste d’extrême droite. Il a affirmé que les émeutiers avaient construit « une potence » pour pendre le vice‑président de l’époque, Mike Pence.

FAIT : Le témoin, Jason Van Tatenhove, n’était pas au Capitole ce jour‑là. Il n’avait aucune connaissance directe de l’objectif de la structure en bois fragile érigée en face du Capitole. Dans tous les cas, c’était un simulacre de potence et non une potence fonctionnelle. Même le New York Times a récemment reconnu qu’elle « était trop petite pour être utilisée ».

AFFIRMATION : Selon une déclaration de la vice‑présidente de la commission, la députée Liz Cheney (Parti républicain du Wyoming), juste avant l’audience (ce qui était également diffusé en direct et en primetime par les trois chaînes), la commission a des preuves que Trump aurait déclaré que Pence « méritait » d’être pendu. Si elle était vraie, cette affirmation ferait froid dans le dos. « Conscient des chants des émeutiers qui réclamaient la pendaison de Mike Pence », a‑t‑elle affirmé, « le président a répondu par cette opinion : ‘Peut‑être que nos partisans tiennent là une bonne idée, Mike Pence le mérite.’ »

FAIT : Sa « preuve » s’est avérée être un récit de seconde main de Cassidy Hutchinson, une assistante de la Maison Blanche fraîchement sortie de l’université qui a entendu une paraphrase de ce que Trump a pu penser des chants, et non une citation directe de Trump comme Liz Cheney l’a laissé entendre. Cassidy Hutchinson a ensuite témoigné que Trump avait dit « quelque chose comme » Pence « le mérite ».

Cassidy Hutchinson, ancienne assistante du chef de cabinet de la Maison Blanche sous Trump, Mark Meadows, lors de la sixième audience de la commission spéciale de la Chambre des représentants chargée d’enquêter sur l’attaque du 6 janvier au Capitole des États-Unis, dans le Cannon House Office Building, le 28 juin 2022 à Washington, DC. (Photo par Brandon Bell/Getty Images)

ALLÉGATION : Mme Hutchinson a également juré avoir écrit une note dictée par Mark Meadows, alors secrétaire général de la Maison Blanche, suggérant une réaction plus énergique de la Maison Blanche à l’émeute.

FAIT : L’ancien avocat de la Maison Blanche, Eric Herschmann, a insisté sur le fait que c’est lui qui a écrit la note, et non Mme Hutchinson, ce qui a sérieusement ébranlé sa crédibilité en tant que témoin principal de la commission. « La note manuscrite que Cassidy Hutchinson a déclaré avoir été écrite de sa main était en fait écrite par Eric Herschmann le 6 janvier 2021 », selon un porte‑parole de Me Herschmann. Il a précisé que Me Herschmann l’avait précisé à la commission dans sa déposition. La commission n’a jamais informé le public de la contestation de la déclaration de Mme Hutchinson .

ALLÉGATION : Sur la base du témoignage de Mme Hutchinson, la commission a également affirmé que l’ancien conseiller juridique de la Maison Blanche, Pat Cipollone, a déclaré que le projet de Trump de se rendre au Capitole entraînerait l’inculpation des membres de l’administration Trump pour « tous les crimes imaginables ».

FAIT : Pat Cipollone n’a pas corroboré cette affirmation dans sa déposition sous serment devant la commission.

ALLÉGATION : La commission s’est appuyée sur un autre récit de seconde main de Mme Hutchinson pour diffuser au monde une prétendue bombe : à savoir que Trump aurait tenté de réquisitionner physiquement la limousine des services secrets pour se rendre au Capitole. Lorsque le président est monté dans « ‘The Beast’, il pensait qu’ils allaient au Capitole », a témoigné Mme Hutchinson, relayant ce qu’elle avait entendu d’un responsable de la sécurité qui l’avait entendu d’une autre source. Mais lorsqu’on lui a dit qu’il devait retourner à la Maison Blanche, a‑t‑elle poursuivi, Trump s’est mis « en colère ». Il a dit « quelque chose du genre ‘Je suis le président [juron], emmenez‑moi au Capitole maintenant’ », et a tenté de « s’agripper au volant ». Elle a affirmé qu’il s’était même « jeté » sur un agent des services secrets à l’intérieur du véhicule.

FAIT : Ce jour‑là, Trump était dans un véhicule différent (une voiture de sport, et non la fameuse limousine Cadillac), et plusieurs agents des services secrets ont nié toute altercation physique. Ceci jette un doute supplémentaire sur la fiabilité de Mme Hutchinson en tant que témoin clé (les dossiers montrent qu’elle a continué à travailler pour Trump dans son bureau post‑présidentiel pendant neuf semaines après son départ de la Maison Blanche, bien qu’elle ait affirmé avoir été « écœurée » [par Donald Trump] suite à ce qui s’était passé le 6 janvier. Selon elle, tous ces événements résultent d’ « un mensonge » colporté par Trump, à savoir que l’élection a été volée. Après un recul des services secrets, la commission a annoncé à CNN qu’un officier de police de Washington avait « corroboré » le témoignage de Mme Hutchinson. Mais lorsque le sergent Mark Robinson de la DCPD a témoigné lors de l’audience finale, il n’a pas pu corroborer le récit selon lequel Trump aurait agrippé le volant ou se serait jeté sur un membre de sa garde rapprochée. « Le seul signalement que j’ai reçu est que le président était contrarié et tenait absolument à se rendre au Capitole et qu’il y a eu une discussion animée à ce sujet », a témoigné Mark Robinson.

ALLÉGATION : Tout au long des audiences, la commission a cité le discours de Trump à l’Ellipse comme l’étincelle qui a déclenché l’émeute. « Il ne fait aucun doute que [Trump] a ordonné à une foule, une foule qu’il savait lourdement armée, violente et en colère, de marcher sur le Capitole pour essayer d’arrêter le transfert pacifique du pouvoir », a affirmé Bennie Thompson lors de la dernière audience. Appuyé par la députée Luria : « Donald Trump a convoqué une foule violente et a promis de conduire cette foule au Capitole. »

FAIT : Alors que Trump a exhorté ses partisans à « marcher » avec lui jusqu’au Capitole après le rassemblement, il leur a spécifiquement demandé de le faire « pacifiquement ». La commission a laissé cette phrase clé à décharge en dehors des audiences. Elle n’a jamais diffusé les images ou la transcription de ses propos : « Je sais que tout le monde ici va bientôt marcher vers le Capitole pour faire entendre sa voix de manière pacifique et patriotique. » Si cela avait été le cas, cela aurait ruiné le narratif soigneusement élaboré selon lequel Trump a incité à la violence. Cette omission est essentielle.

ALLÉGATION : Lors de l’audience d’ouverture, Liz Cheney a lu à haute voix un tweet que Trump a envoyé pendant l’émeute, dans lequel il dit : « Ce sont les choses et les événements qui se produisent lorsqu’une victoire écrasante sacrée est arrachée sans cérémonie et de manière vicieuse à de grands patriotes qui ont été mal et injustement traités pendant si longtemps. » Elle a affirmé que Trump justifiait davantage de violence.

FAIT : Liz Cheney a coupé la ligne suivante où Trump appelait à la « paix » et demandait à ses supporters de quitter le Capitole. « Rentrez chez vous avec amour et en paix », disait le reste du tweet. Mme Cheney a empêché des millions de téléspectateurs de voir l’image complète.

ALLÉGATION : Liz Cheney, qui fait face à un challenger soutenu par Trump dans sa course primaire du 16 août, a donné le coup d’envoi de l’audience avec une accusation audacieuse : « Le président Trump a convoqué une foule violente et lui a ordonné de marcher illégalement sur le Capitole des États‑Unis. » Elle a promis de montrer des « preuves » pour étayer ses propos. Bennie Thompson a dit qu’ils allaient prouver que Trump était « au centre » d’une « conspiration séditieuse ».

FAIT : Non seulement ils n’ont pas réussi à fournir de preuves tangibles que Trump avait ordonné aux émeutiers d’attaquer le Capitole dans le cadre d’une conspiration, mais ils ont également commencé à se contredire au fur et à mesure des audiences. M. Thompson a déclaré par la suite que Donald Trump n’avait fait que « stimuler » la foule et « énergiser » les extrémistes, ce qui est très différent de les diriger. Dans une révélation involontaire, un de leurs témoins a présenté une chronologie qui indique que les instigateurs des violations du Capitole s’étaient déjà dirigés vers le Capitole avant que Trump ne prenne la parole à l’Ellipse. Le documentariste Nick Quested a déclaré que les Proud Boys s’étaient dirigé vers le Capitole à 10 h 30, ce qui signifie que Trump ne pouvait pas les avoir incités. « Dans une certaine mesure, je ne comprenais pas pourquoi nous nous éloignions du discours du président », a avoué M. Quested, qui était intégré aux Proud Boys

Le représentant américain Bennie Thompson (Parti démocrate-Mississippi), président de la commission spéciale chargée d’enquêter sur l’attentat du 6 janvier au Capitole, et la vice-présidente, la représentante Liz Cheney (Parti républicain-Wyoming), lors de l’ouverture d’une audience sur l’enquête du 6 janvier, le 9 juin 2022, au Capitole à Washington, DC. (Photo par Drew Angerer/Getty Images)

Bien qu’elle ait recueilli plus de 1000 dépositions et plus de 140.000 documents, la commission n’a jamais trouvé de preuve irréfutable de l’implication de Trump dans l’organisation de l’émeute. Il n’y a pas eu de coordination ou de conspiration, ce qui correspond à ce que le département de la Justice de Biden a trouvé. Sur les 874 poursuites pénales engagées par les procureurs contre des partisans de Trump lors de l’émeute du 6 janvier, aucune ne désigne Trump comme co‑conspirateur qu’il faut inculper.

L’ancienne sénatrice démocrate Heidi Heitkamp, ancienne procureure générale de l’État, a déclaré à l’émission « This Week » d’ABC News que la commission n’a pas réussi à prouver la conspiration.

« Ils n’ont pas encore de lien [entre Trump et les émeutiers du Capitole] », a‑t‑elle affirmé.

L’analyste juridique principale de CNN, Laura Coates, a en outre déclaré que la commission « n’a pas réussi à établir très clairement que Donald Trump a donné un ordre cohérent qui a ensuite été suivi » pour prendre d’assaut le Capitole, ajoutant qu’elle a présenté des « insinuations » mais aucune preuve d’une « conspiration ».

Personne n’excuse les véritables crimes commis ce jour‑là. Mais les citoyens Américains méritent d’avoir une image plus complète de ce qui s’est passé, au lieu de l’image déformée telle que lue par la commission du 6 janvier. Celle-ci était officiellement charger de présenter tous les faits, et pas seulement ceux qui pourraient nuire aux républicains ou destituer d’avance Trump en 2024.

Si la commission avait vraiment des preuves contre Trump, elle n’aurait pas éprouvé le besoin de tromper le public à ce point, avec toutes ces fioritures, exagérations, témoignages douteux, omissions et mensonges purs et simples. Pourquoi n’a-t-elle pas simplement jouer franc jeu ?

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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