La Cour internationale de Justice ordonne à Israël d’augmenter le nombre de passages terrestres pour l’acheminement de l’aide à Gaza

La CIJ a exhorté Israël à prendre des mesures pour remédier aux "conditions de vie catastrophiques" des Palestiniens de Gaza, avertissant que "la famine est en train de s'installer".

Par Aldgra Fredly
31 mars 2024 04:06 Mis à jour: 31 mars 2024 04:06

La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné jeudi à Israël d’augmenter le nombre de voies terrestres pour l’acheminement de l’aide à Gaza, où la population est au bord de la famine du fait de la guerre entre Israël et le Hamas.

Les juges de la plus haute juridiction des Nations unies ont demandé à Israël, dans une décision, de « prendre toutes les mesures nécessaires et efficaces » pour faciliter l’acheminement de l’aide à Gaza et pour remédier aux « conditions de vie catastrophiques » des Palestiniens dans l’enclave.

La CIJ a averti que « les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine mais que la famine est en train de s’installer », avec au moins 31 personnes, dont 27 enfants, qui sont déjà mortes de malnutrition et de déshydratation.

La Cour a déclaré que « si les voies aériennes et maritimes sont utiles dans les circonstances actuelles, rien ne remplace les voies terrestres et les points d’entrée d’Israël à Gaza pour assurer l’acheminement effectif et efficace de la nourriture, de l’eau, de l’aide médicale et humanitaire ».

La CIJ a également exhorté Israël à veiller à ce que « son armée ne commette pas d’actes constituant une violation de l’un quelconque des droits des Palestiniens de Gaza en tant que groupe protégé par la convention sur le génocide, notamment en empêchant, par quelque action que ce soit, l’acheminement de l’aide humanitaire dont le besoin se fait sentir d’urgence ».

L’ordonnance de jeudi est intervenue après que l’Afrique du Sud a demandé des mesures provisoires supplémentaires dans le cadre de son action en justice, qui accuse Israël d’actes de génocide dans sa campagne militaire lancée après les attaques du 7 octobre 2023 par le Hamas.

La Cour a demandé à Israël de faire un rapport dans un mois sur la mise en œuvre des ordonnances.

Israël répond à la CIJ

Israël, qui nie les accusations de génocide, a déclaré qu’il « n’impose aucune limite à la quantité d’aide humanitaire qui entre dans la bande de Gaza » et qu’il « ne souhaite aucun mal à la population civile ».

« Israël continuera à promouvoir de nouvelles initiatives et à développer celles qui existent déjà, afin de permettre et de faciliter l’acheminement de l’aide vers la bande de Gaza de manière continue et étendue, par voie terrestre, aérienne et maritime, en collaboration avec les organes de l’ONU et d’autres partenaires de la communauté internationale », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat, sur la plateforme de médias sociaux X.

« Pour ce faire, des efforts continus sont déployés pour augmenter l’ampleur et les moyens d’accès à cette aide malgré les difficultés opérationnelles rencontrées sur le terrain et les efforts actifs et odieux du Hamas pour réquisitionner, thésauriser et voler cette aide », a t-il ajouté.

M. Haiat a accusé l’Afrique du Sud de s’attaquer au « droits et obligations inhérents » d’Israël de défendre ses citoyens contre les attaques incessantes du Hamas et d’obtenir la libération des otages encore détenus à Gaza.

« Aujourd’hui encore, les terroristes du Hamas continuent d’attaquer les citoyens d’Israël et utilisent la population civile de Gaza comme bouclier humain. »

« Le Hamas affiche un mépris total pour le droit international et la vie des civils, Israéliens et Palestiniens, et nuit délibérément aux efforts humanitaires visant à aider la population de Gaza », a-t-il déclaré.

Israël a déclaré la guerre en réponse à une attaque transfrontalière sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 1200 personnes ont été tuées et 250 autres prises en otage.

Des colis d’aide humanitaire attachés à des parachutes sont largués par un avion militaire au-dessus de la bande de Gaza, le 25 mars 2024, au milieu du conflit entre Israël et le mouvement palestinien du Hamas. (Photo par -/AFP via Getty Images)

Israël a répondu par une campagne de frappes aériennes et une offensive terrestre qui ont fait plus de 32.000 morts parmi les Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas.

Une explosion se produit alors qu’un panache de fumée noire s’élève dans la bande de Gaza pendant le conflit entre Israël et le groupe militant palestinien du Hamas, le 31 janvier 2024. (JACK GUEZ/AFP via Getty Images)

Les combats ont déplacé plus de 80% de la population de Gaza, causé des dégâts considérables et déclenché une crise humanitaire. Les Nations unies et les agences d’aide internationale affirment que la quasi-totalité de la population de Gaza a du mal à se procurer suffisamment de nourriture et que des centaines de milliers de personnes sont au bord de la famine, notamment dans la partie nord de la bande de Gaza, durement touchée.

L’Associated Press a contribué à la rédaction de cet article.

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