La statue en hommage à Johnny Hallyday sera finalement érigée, décide dans la douleur le conseil de Paris

Par Emmanuelle Bourdy
10 juillet 2021 09:43 Mis à jour: 10 juillet 2021 09:43

Un mât de six mètres avec en son sommet, une Harley Davidson inclinée, symbole du rockeur et œuvre de Bertrand Lavier, sera érigé en hommage à Johnny Hallyday. Mais il s’en est fallu de peu, et c’est après un vif débat dans l’hémicycle du Conseil de Paris, que la délibération portant sur son installation a été votée. L’œuvre sera installée dans le 12e arrondissement de Paris.

Au prix d’un débat houleux, ce mercredi 7 juillet dans l’hémicycle du Conseil de Paris, l’érection d’une statue en hommage à Johnny Hallyday a été actée, a rapporté Le Figaro. Cette œuvre, réalisée par l’artiste Bertrand Lavier, sera inaugurée le 14 septembre, sur le parvis de la salle de concerts de l’AccorHotels Arena de Paris-Bercy, par Laeticia Hallyday et Anne Hidalgo, la maire de Paris. Ce même jour, un concert hommage réunissant de nombreux chanteurs sera rendu à l’idole des jeunes. Si nombreux étaient ceux qui étaient pour rendre cet hommage au rocker, d’autres en revanche, notamment les 23 élus écologistes, ont voté contre.

Un « cadeau empoisonné » ?

La maire écologiste du 12ᵉ arrondissement de Paris Emmanuelle Pierre-Marie, était l’une des élus opposés à l’érection de cette sculpture pour des questions d’esthétisme. « Ici, on honore plus une marque de moto que le chanteur lui-même. Il y a aussi un souci de méthode. Il aurait fallu que les riverains et les Parisiens puissent donner leur avis plutôt que ces échanges en petit comité », a-t-elle également argumenté.

Les communistes ont également expliqué leur opposition. Raphaëlle Primet, conseillère de Paris et conseillère d’arrondissement du groupe Communiste et Citoyen a pointé le coût de ce qui est selon elle, un « cadeau empoisonné », ainsi que le relate Le Figaro. « La mairie payera les frais d’installation, de pose et d’entretien. Or dans le dossier remis aux élus, rien n’est chiffré, on ne connaît pas le coût de l’opération », a-t-elle souligné. « Enfin, à plus long terme, la ville est-elle obligée d’accepter les cadeaux de chaque artiste et de son galeriste qui veulent faire augmenter leur cote ? Qui décide à la mairie ? et selon quels critères ? » s’est-elle encore interrogée, sans toutefois obtenir de réponse de la maire de Paris.

« Oui, c’est une moto mais elle ne pollue pas »

Mais Anne Hidalgo n’a cependant pas manqué d’user de sarcasme pour rétorquer aux écologistes : « Oui, c’est une moto mais elle ne pollue pas, c’est une œuvre d’art. […] C’est un objet qui symbolise cet artiste. Je vous invite vraiment à élever le débat, à ne pas nous caricaturer nous-même. »

L’édile a également appuyé le fait que le chanteur était « un immense artiste, exigeant, mais aussi d’une grande gentillesse, d’une attention aux autres absolument impressionnante », ainsi que le précisent encore nos confrères. Elle a indiqué qu’elle avait eu « la chance de l’entendre parler de Paris et de son attachement à notre ville » et qu’elle se réjouissait « de voir que grâce au don que fait l’artiste Bertrand Lavier, nous puissions accueillir cette œuvre ».

« L’art suscite des controverses… »

Valérie Montandon, conseillère municipale LR dans le 12e arrondissement, a tenu des propos particulièrement virulents à l’égard des écologistes. « C’est incroyable cette impudence qu’ont les écologistes, et pas seulement à Paris, de vouloir contrôler la vie des gens ou encore de revisiter notre socle culturel, notamment lorsqu’il s’agit de culture populaire », a-t-elle contesté. Selon elle, Johnny Hallyday appartient à notre histoire commune, « notre patrimoine français qui unit toutes les générations ». Elle a accusé les écologistes de vouloir « réécrire la vie d’une légende française », et leur a demandé de sortir « de la pensée discriminante que les milieux populaires avec leurs habitudes de vie auraient un mauvais bilan carbone. C’est bien souvent le contraire ».

À l’issue de ce débat, Anne Hidalgo a conclu : « L’art suscite des controverses, c’est l’histoire de Paris et il ne peut en être autrement », rapporte Actu.fr.

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