La Suède en rupture avec le concept «Zéro émission nette»

Par Gabriël Moens
29 août 2023 09:00 Mis à jour: 31 août 2023 09:48

La Suède est un pays hautement industrialisé qui compte une population de 10 millions d’habitants. Peu de pays peuvent rivaliser avec sa productivité, comme en témoigne sa capacité à concevoir et à fabriquer des voitures et des avions de classe internationale, comme le Saab JAS 39 Gripen.

Mais lorsque le coût de l’énergie électrique devient trop élevé, la productivité en pâtit, les usines ne sont plus compétitives face à la concurrence étrangère, elles ferment ou se délocalisent. Les industries périclitent.

Pour rester productive et compétitive, la Suède a récemment décidé de modifier sa politique « Zéro émission nette » sans attendre l’approbation d’un comité international.

Les prix de l’électricité en Suède et dans les pays européens voisins ont grimpé en flèche ces dernières années du fait de l’inefficacité et des coûts réels engendrés par les efforts déployés pour se conformer aux objectifs impossibles à atteindre le « Zéro émission nette » proposé, voire imposé, par les Nations Unies (U.N.).

L’Assemblée générale des Nations unies a créé le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 1988 pour évaluer les données scientifiques, techniques et socio-économiques relatives au changement climatique induit par l’homme, en partant du principe que l’activité humaine peut modifier le climat terrestre.

À cette fin, des milliers de milliards de dollars ont déjà été dépensés par des pays du monde entier, suivant aveuglément des diktats centralisés, décidés par des comités, sans qu’aucune preuve ne permette d’affirmer que le climat a changé, pour le meilleur ou pour le pire, en conséquence.

Au contraire, ce terrible gaspillage de ressources a eu de terribles conséquences sur le climat économique du monde occidental, en empêchant l’accès à une énergie bon marché, abordable et fiable, en particulier pour les personnes à faible revenu.

Le GIEC a accueilli la première conférence des parties (COP 1) à Berlin en 1995, au cours de laquelle des dizaines de milliers de délégués ont assigné des objectifs « Zéro émission nette » aux signataires.

Peu de délégués auraient eu des connaissances en physique, chimie, mathématiques, géométrie ou dans les sciences de la terre qui en dépendent, géologie, météorologie, astronomie, astrophysique.

Leur principale préoccupation (politique) était, et reste, le partage des richesses générées par les pays qui ont créé leurs richesses à l’aide de combustibles fossiles et non sur la science et une meilleure compréhension de la planète.

En supplantant la science par la politique, leurs décisions collectives sont devenues une menace directe pour la civilisation occidentale.

Le 20 juin, la ministre suédoise des finances, Elisabeth Svantesson, a déclaré au Parlement : « Nous avons besoin d’une plus grande production d’électricité, d’une électricité propre et d’un système énergétique stable. »

La ministre suédoise des Finances, Elisabeth Svantesson, s’adresse à la presse à son arrivée à la réunion du Conseil « Affaires économiques et financières » (Ecofin) au siège de l’UE à Bruxelles, le 17 janvier 2023. (Kenzo Tribouillard/AFP via Getty Images)

De manière unilatérale, la Suède a modifié les objectifs « Zéro émission nette », économiquement ruineux, au profit d’une conformité à plus long terme.

Ils sont revenus à une source d’énergie qui les avait bien servis pendant quatre décennies – les centrales nucléaires – pour produire de l’électricité, ce qui représente un recul important par rapport à l’objectif « Zéro émission nette » préconisé par le GIEC.

Mais derrière cette nouvelle façade d’électricité sans fossile se cache une réalité : 30% des besoins énergétiques de la Suède dépendront encore des hydrocarbures (principalement des combustibles fossiles) pour servir une économie moderne.

La science est contestée

Les changements climatiques sur la planète Terre sont inscrits de manière indélébile dans les roches, les cernes des arbres, les carottes de glace, les dépôts sédimentaires et, plus récemment, au cours de la courte période de vie humaine, dans des documents historiques.

Aucun des changements climatiques parfois cataclysmiques qui se produisent sur cette planète ne peut être attribué à la présence ou aux niveaux de dioxyde de carbone, naturels ou anthropiques, qui se trouvent dans la fine atmosphère qui enveloppe la planète.

Pour beaucoup de gens, il peut être surprenant que la source d’électricité la plus « propre » et la plus stable disponible aujourd’hui soit le charbon. Il a permis de passer du travail manuel et de l’énergie tirée des chevaux à l’exploitation de la puissance de l’atome pour nourrir et abriter une population que Thomas Malthus, économiste du XVIIIe siècle, n’aurait jamais imaginée.

Mais croire que l’homme peut modifier le climat en limitant les émissions (en se référant de manière trompeuse aux émissions de dioxyde de carbone) relève du domaine de la fantaisie.

La planète Terre reste ce que Winston Churchill a défini un jour comme la Russie : « une devinette, enveloppée d’un mystère, à l’intérieur d’une énigme ».

Bien sûr, les connaissances ont évolué au cours du siècle dernier. Par exemple, le lien entre les cycles planétaires/cosmiques et le climat a été fermement établi par Milutin Milanković, un scientifique serbe, il y a un siècle. Ses théories peuvent être vérifiées à partir de données aujourd’hui disponibles sous différentes formes : archives historiques, vidéosurveillance par satellite et images prises par des body cams lors d’événements météorologiques extrêmes.

À notre époque, les travaux du professeur Wyss Yim de l’université de Hong Kong établissent le lien étroit entre l’activité volcanique sous-marine et les phénomènes météorologiques qui en résultent et qui constituent le climat mondial, totalement indépendant du dioxyde de carbone, qu’il soit d’origine naturelle ou anthropique.

Les travaux d’autres scientifiques éminents, tels que l’ancien président de Greenpeace Canada Patrick Moore et le professeur William Happer de l’université de Princetown aux États-Unis, montrent qu’il faut davantage de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, et non pas moins comme l’exigent les idéologues du « Zéro émission nette ».

Un employé pose avec un tuyau utilisé pour transporter du CO2 liquide sur la centrale électrique « Schwarze Pumpe » (Pompe Noire) à Werder près de Berlin, le 8 septembre 2008. (Michael Urban/DDP/AFP via Getty Images)

Les projets coûteux visant à « capturer et stocker le carbone » sont non seulement futiles, mais vont à l’encontre de la nécessité de mettre fin à la pénurie de dioxyde de carbone. Une pénurie de ce nutriment vital pour les plantes menace toutes les formes de vie.

Les pénuries à court terme du gaz à effet de serre le plus puissant, la vapeur d’eau, sont visibles, mais une pénurie à long terme de dioxyde de carbone est critique, elle était méconnue jusqu’à présent, mais elle est désormais mesurable.

On ne le répétera jamais assez, la vie sur Terre a besoin de plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, et non le contraire.

« Les entreprises spécialisées dans le captage et le stockage du carbone devraient réorienter leur capital d’investissement vers des plantations de bois et des cultures vivrières implantées autour de centrales à charbon performantes, qui produisent de l’énergie électrique propre et régénèrent le feuillage vert. »

Construite sur une Tour d’Hypothèses

Nick Cater, directeur exécutif du Centre de recherche Menzies, a résumé la perspective qu’offre l’objectif « Zéro émission nette » dans un article paru dans le journal Australian, où il passe en revue le dernier rapport publié par Net-Zero Australia sur « les coûts d’investissement de la décarbonisation du réseau [de centrales au charbon] » d’ici à 2030.

Il conclut que le rapport « construit une tour vacillante d’hypothèses pour conclure que le gouvernement peut atteindre ses objectifs ».

Le caractère absurde de toute cette débâcle énergétique se révèle en analysant en détail la logistique proposée.

Cette logistique nécessite l’extraction et le traitement de minéraux rares, la stérilisation de terres fertiles, la duplication de réseaux fiables alimentés au charbon permettant de « consolider » des sources d’approvisionnement peu fiables et peu abondantes, et des coûts de dépollution indispensables en l’espace d’une ou deux décennies.

Vue aérienne du parc solaire de Darling Downs près de Dalby, dans le Queensland, en Australie, sur cette photo non datée. (AAP Image/APA)

Il s’agit d’une folie à l’échelle industrielle. Les composés de carbone sont l’élément vital de notre économie – la « décarbonisation » revient à lui trancher la gorge, à la vider de sa force vitale.

Le dioxyde de carbone n’a jamais atteint le « Zéro émission nette ». Pendant des millénaires, le dioxyde de carbone a toujours eu tendance à être négatif, car les matières organiques ont absorbé ce gaz présent en quantité infime dans l’atmosphère.

Mais le réapprovisionnement périodique de ce gaz essentiel à la vie depuis l’intérieur des terres grâce aux activités volcaniques a fortuitement maintenu les niveaux de dioxyde de carbone au-dessus de 130 ppm, niveau au-dessous duquel les plantes meurent de faim, de même que les hommes qui, paradoxalement, cherchent aujourd’hui à le capturer et à le stocker.

Le stocker pour quoi faire ? La vie végétale et animale a prospéré il y a cent millions d’années lorsque les niveaux de CO2 étaient beaucoup plus élevés qu’aujourd’hui.

Les modèles ont donc tort de prédire avec confiance qu’en mettant fin à notre industrie des combustibles fossiles, il est possible de contrôler la température de la Terre à un ou deux degrés près.

Le monde occidental est devenu l’otage des engagements du GIEC qui menacent de détruire l’ensemble de notre système énergétique.

Nombreux sont ceux qui profitent de leur captivité en se rangeant du côté de leurs ravisseurs, et nombreux sont ceux qui ont subi un lavage de cerveau leur faisant croire que le souffle de vie, le dioxyde de carbone, est leur ennemi. Il est certainement temps d’arrêter de prétendre qu’en retenant notre souffle collectif, nous pouvons changer les fluctuations climatiques qui régissent notre environnement.

Et il semble que la Suède ait ouvert la voie pour que nous puissions éviter d’être les otages du GIEC.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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