La véritable histoire derrière la censure opérée par le FBI concernant l’ordinateur portable de Hunter Biden

Par Jeff Carlson & Hans Mahncke
21 septembre 2022 16:44 Mis à jour: 21 septembre 2022 16:44

Nous savons maintenant avec certitude que le FBI a activement œuvré pour modifier le résultat d’une élection présidentielle américaine.

Nous sommes en train de digérer les implications plus larges de cette manœuvre et toujours plus de questions viennent à l’esprit. Comment le FBI savait‑il que le New York Post allait publier un article sur cet ordinateur portable ? La dissimulation par le FBI de ce scandale était‑elle liée au premier procès visant à destituer Donald Trump ? Et pourquoi le FBI avait‑il un bureau physique situé au sein du Bureau national anticorruption d’Ukraine depuis juin 2016 ?

Enfin survient la grande question : l’enquête du FBI sur Hunter Biden avait‑elle en réalité pour but de le protéger, lui et son père ? Et, peut‑être plus important encore, de protéger le FBI ?

Dans une lettre adressée à l’inspecteur général Michael Horowitz, le sénateur Ron Johnson (Parti républicain‑Wisconscin) a récemment révélé comment des lanceurs d’alerte l’ont prévenu que « les responsables du FBI ont intentionnellement sapé les efforts pour enquêter sur Hunter Biden ».

Après que le FBI a obtenu l’ordinateur portable, révèle Ron Johnson, « les responsables locaux du FBI ont donné cet ordre aux employés : ‘Vous ne regarderez pas l’ordinateur portable de Hunter Biden.’ »

La raison officielle de cette inaction ? Le FBI ne souhaitait « pas interférer de nouveau dans le résultat de l’élection ». Cet argument de neutralité suit une logique des plus bancales. En choisissant de ne pas enquêter sur cet ordinateur portable, en réalité, le FBI affectait le résultat de l’élection.

Mais comme nous le savons maintenant, la vérité va bien au‑delà de ce qu’indique le sénateur Johnson dans sa lettre. Lors d’une interview désormais célèbre avec Joe Rogan, Mark Zuckerberg, cofondateur et PDG de Meta Platforms, a admis avec désinvolture que le FBI avait contacté Facebook juste avant que le New York Post ne publie son article sur l’ordinateur portable de Hunter. Le FBI voulait avertir le groupe de prendre garde face à une vague de désinformation russe imminente.

Il faut garder à l’esprit que l’article du New York Post a été publié en octobre 2020. Le FBI était en possession de l’ordinateur portable depuis décembre 2019 au moins, soit près de 11 mois. Mais en réalité, il avait probablement vu tout ce que contenait l’appareil quelques mois auparavant puisque c’est en juillet 2019 qu’il a été contacté par le magasin d’informatique voulant lui remettre l’ordinateur. Bref, s’il y a une chose que le FBI savait pertinemment, c’est que cet ordinateur portable était bien réel.

Ces révélations ont émergé suite à une multitude d’allégations formulées par le sénateur Chuck Grassley (Parti républicain‑Iowa). Selon lui « à des fins trompeuses, les responsables du FBI ont cherché à présenter comme une preuve de désinformation (…) [des éléments] sur les activités dérogatoires financières et commerciales à l’étranger de Hunter Biden, alors même que certains de ces éléments avaient déjà été confirmés ou pouvaient l’être ».

Le sénateur Grassley a également révélé « des manœuvres de falsifications de la part de hauts fonctionnaires du FBI et du département de la Justice dans des enquêtes politiquement sensibles. [Notamment] des enquêtes sur les élections et le financement des campagnes électorales sur plusieurs cycles électoraux. » Pour ne rien arranger, en août 2020, le FBI n’a pas hésité à qualifier l’enquête des sénateurs Grassley et Johnson de « tentative de mettre en avant de la désinformation russe ».

Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, au Paley Center For Media à New York, le 25 octobre 2019. (Drew Angerer/Getty Images)

En réponse à l’aveu de Zuckerberg, le FBI a plus tard publié une déclaration visant grossièrement à démentir les soupçons de collusion. Il s’agissait simplement « d’alerter une entité privée d’une menace potentielle et non pas d’exiger qu’elle prenne des mesures ».

Le fait que le FBI est choisi « d’alerter » Facebook, et non une autre plateforme n’est pas vraiment surprenant. Souvenons‑nous que Zuckerberg a débloqué plus de 400 millions de dollars pour influencer l’élection de 2020 en faveur de Biden.

Il est intéressant de relever que le FBI a utilisé le mot « menace » pour décrire l’ordinateur portable de Hunter Biden. Ce fameux ordinateur que le FBI détenait depuis 11 mois. Or, cet ordinateur ne constituait une « menace » que pour une seule chose : à savoir la candidature de Joe Biden à la présidence. C’est parce que cet ordinateur portable contenait pléthore de courriels permettant de comprendre comment Hunter Biden avait bloqué toute enquête sur la compagnie énergétique ukrainienne Burisma.

C’est Rudy Giuliani, l’avocat de Trump, qui a pris la responsabilité de l’enquête sur l’ordinateur portable. Comme nous le savons, Giuliani faisait également l’objet d’une enquête fédérale. Celle‑ci pourrait avoir débuté dès 2018.

Évidemment, un bon nombre de ses collaborateurs ont été ciblés par le département du Trésor.

Nous savons que Giuliani s’est penché sur la corruption et l’ingérence ukrainiennes dans les élections de 2020. Nous savons également qu’il était en possession physique des données de l’ordinateur portable depuis août 2020. Or c’est à ce moment que le FBI tente de discréditer l’enquête de Grassley tandis que Giuliani fournit des informations à ce sujet au New York Post.

En réalité, Giulani connaissait l’existence de l’ordinateur portable depuis plus d’un an, depuis juillet 2019. Il a probablement vu une grande partie du contenu avant d’en obtenir une copie complète.

Rudy Giuliani

L’avocat personnel du président Trump, Rudy Giuliani, avant une conférence de presse au siège du Comité national républicain à Washington, le 19 novembre 2020. (Mandel Ngan/AFP via Getty Images)

Le mois de juillet 2019 : le mois où le FBI lui‑même est informé de l’existence de cet ordinateur. Rappelons‑nous que le 25 juillet 2019 marque la date de l’appel téléphonique de Trump avec le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Or, au cours de cet appel Trump a invité Zelensky à contacter Giuliani et le procureur général de l’époque, Bill Barr. « Je vais lui demander de vous appeler ainsi que le procureur général. Rudy sait très bien ce qui se passe et c’est un homme très compétent », a déclaré Trump lors de cet échange.

C’est cet appel téléphonique qui a tout déclenché. C’est cet appel qui est à l’origine de la mise en accusation de Trump en 2019. Il apparaît maintenant que la dissimulation par le FBI de l’ordinateur portable de Hunter Biden ont eu un impact direct sur le procès de destitution de Trump.

Trump a été mis en accusation par une Chambre contrôlée par les démocrates le 18 décembre 2019. Le Sénat a finalement statué que Trump était innocent et a refusé de le condamner. Une des principales accusations portées par la gauche était que Trump avait « voulu corrompre le gouvernement ukrainien afin qu’il annonce publiquement des enquêtes sur ‘Joe Biden dans le but de créer des narratifs faux et préjudiciables.’ »

Mais en examinant la transcription de la discussion téléphonique entre Trump et Zelensky, on voit une histoire quelque peu différente.

La connexion avec l’Ukraine

Trump a déclaré à Zelensky : « On parle beaucoup du fils de Biden, on dit que Biden a stoppé les poursuites [du patron de Burisma, Mikola Zlochevsky] et beaucoup de gens veulent en savoir plus, donc tout ce que vous ferez avec le procureur général sera formidable. »

Les affirmations de Trump sont tout à fait correctes et vérifiables par les faits. À l’époque où il était vice‑président, Biden a exigé que Petro Porochenko (alors président) destitue du procureur général ukrainien Victor Chokine. Et les détails de la demande de Biden se trouvaient sur l’ordinateur portable du jeune Biden. Joe Biden s’est d’ailleurs vanté de cet incident lors d’une conférence à laquelle il a participé en 2019, racontant aux participants qu’il avait dit à Porochenko : « Petro, tu n’auras pas ton milliard de dollars. C’est bon, tu peux garder le procureur général. Comprend juste, qu’on ne paiera pas si tu le fais. »

Arrivée de Joe Biden alors vice‑président pour une réunion avec le président ukrainien de l’époque, Petro Porochenko, à Kiev, le 16 janvier 2017. (Genya Savilov/AFP/Getty Images)

Mais Joe Biden a omis quelques faits en relatant cette histoire en 2019. Car, le procureur général Chokine avait décidé de relancer l’enquête sur Burisma, malgré la nomination toute fraîche de Hunter Biden dans le conseil d’administration de la compagnie.

Avant d’être nommé, Chokine était déjà à la retraite, il avait été appelé pour remplacer d’urgence Vitaly Yarema. En tant que procureur général, Vitaly Yarema avait décidé d’enquêter sur Burisma. Initialement, Chokine ne posait pas de problème. Sa nomination visait à « nettoyer la corruption » et il excellait dans son rôle.

Victoria Nuland, alors secrétaire d’État adjointe du président Barack Obama, a personnellement écrit à Chokine en juin 2015, s’exprimant en ces termes : « Nous sommes impressionnés par l’ambitieux programme de réforme et de lutte contre la corruption de votre gouvernement. » Victoria Nuland est désormais la sous‑secrétaire d’État de Biden. Elle déclarait également que la réforme en cours de Chokine permettrait « d’enquêter et de poursuivre la corruption et d’autres délits de manière efficace, équitable et transparente ».

La lettre de Victoria Nuland n’a jamais été montrée lors de la mise en accusation de Trump en 2020. Elle n’a jamais été communiquée à l’équipe de défense de Trump. Pas plus que le courriel accablant du 2 novembre 2015 retrouvé sur l’ordinateur portable de Hunter Biden, envoyé par le chef du conseil d’administration de Burisma, Vadim Pozharsky.

Cet e‑mail, soigneusement éludé lors de la mise en accusation de Trump, exhortait Hunter Biden à « faire la livraison », en précisant que le « but ultime » était de « clore toute affaire ou poursuite » (contre le patron de Burisma, Mykola Zlochevsky).

La « livraison », c’était le procureur général Chokine, qui avait comme son prédecesseur décidé de rouvrir l’enquête sur Zlochevsky. Grâce à un pot‑de‑vin de 7 millions de dollars, cette enquête avait finalement été fermée tant bien que mal fin 2014.

Le jour même où Pozharsky a envoyé ce courriel, Hunter Biden a contacté Amos Hochstein, coordinateur des affaires énergétiques internationales envoyé tout spécialement par Obama.

Hunter Biden a ensuite rencontré Hochstein en personne quatre jours plus tard, le 6 novembre 2015. Biden a contacté Hochstein quelques heures après avoir reçu ce mail. Ce timing n’est pas vraiment anodin. Hochstein a plus tard déclaré aux enquêteurs du Congrès que Hunter Biden « voulait connaître mon point de vue sur Burisma et Zlochevsky ». Victoria Nuland a quant à elle déclaré aux enquêteurs du Congrès que Hochstein avait personnellement transmis ses préoccupations concernant le rôle de Hunter Biden chez Burisma au vice‑président de l’époque, Joe Biden, lors d’un vol vers l’Ukraine le 7 décembre 2015.

La sous‑secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, témoignant sur l’Ukraine lors d’une audience de la commission des affaires étrangères du Sénat, à Washington, le 8 mars 2022. (Kevin Dietsch/Getty Images)

Plus tôt dans l’année, Vadim Pozharsky avait « passé du temps » avec Joe Biden à Washington lors d’une réunion organisée par Hunter Biden. Aujourd’hui, Pozharsky tire parti non seulement de Hunter Biden, mais aussi de sa rencontre avec Joe Biden.

Moins de trois semaines après le courriel de Pozharsky à Hunter Biden, Joe Biden intervenait lui‑même et exhortait le renvoi de Chokine auprès du président ukrainien : « Petro, tu n’auras pas ton milliard de dollars. C’est bon, tu peux garder le procureur général. Comprend juste, qu’on ne paiera pas si tu le fais. »

Mais Porochenko a refusé de se conformer à ces exigences. Joe Biden a donc utilisé le milliard de dollars de garanties de prêt (venant des contribuables américains) pour forcer le retrait de Chokine par d’autres moyens. Chokine a finalement été démis de ses fonctions en mars 2016. Au moment où Joe Biden quittait ses fonctions en janvier 2017, toutes les enquêtes sur Burisma avaient été closes, l’affaire était étouffée.

Au moment où le pot‑de‑vin de 7 millions de dollars a été versé en 2014 au prédécesseur de Chokine, Vitaly Yarema, Hunter Biden n’était pas seulement un membre du conseil d’administration de Burisma. Il était aussi (et surtout) le chef de l’unité juridique de Burisma. Un courriel de 2016 récemment rendu par publique par George Kent, fonctionnaire du département d’État, indique que Burisma avait versé le pot‑de‑vin pour mettre fin à l’enquête initiale de 2014 sur la corruption.

Il faut savoir que cette enquête avait initialement été lancée par les Britanniques. Tout a commencé lorsque les tribunaux du Royaume‑Unis ont gelé 23 millions de dollars d’actifs de Burisma. Après le versement du pot‑de‑vin, le procureur ukrainien a soudainement écrit au tribunal de Londres pour dire que l’affaire était close. Les 23 millions de dollars d’actifs gelés ont alors été restitués à Zlochevsky. George Kent témoignera plus tard lors des audiences de mise en accusation de Trump, mais curieusement, il ne mentionnera jamais rien de tout cela.

Donald Trump arrive pour prononcer le discours sur l’état de l’Union à la Chambre, le 4 février 2020. Trump a prononcé son troisième discours sur l’état de l’Union la nuit précédant le vote du Sénat américain sur son procès de destitution. (Leah Millis/Pool/Getty Images)

Il y a encore un autre élément dans cette histoire. En octobre 2014, l’Ukraine a créé le Bureau national de lutte contre la corruption (NABU) en réponse aux pressions du Fonds monétaire international (FMI)et à l’aide du vice‑président de l’époque, Joe Biden.

Le 22 janvier 2016, le directeur du NABU, Artem Sytnik, a annoncé que son bureau était sur le point de signer un protocole de coopération avec le FBI. Et en février 2016, le FBI avait un représentant permanent sur place dans les bureaux du NABU.

Quelques mois plus tard, le 30 juin 2016, le NABU et le FBI ont conclu un protocole d’accord permettant la présence d’un bureau du FBI dans les locaux du NABU. Le NABU a tout fait pour que le mémorandum avec le FBI ne soit pas rendu public, il est allé jusqu’à saisir la justice en 2018 pour empêcher sa publication.

En décembre 2017, le procureur général ukrainien Iouri Loutsenko, qui travaillera plus tard avec Giuliani, a accusé Sytnik de permettre au FBI de mener des opérations illégales en Ukraine, affirmant que le FBI était « invité sans la permission requise et en violation des procédures nécessaires ».

Taras Chornovil, un analyste politique ukrainien, s’inquiétait également des activités du FBI : « Une sorte d’opération d’infiltration est menée en Ukraine avec la participation directe (ou même sous le contrôle) du FBI. Cela signifie que les agents du FBI pourraient avoir accès à des données classifiées ou à des informations confidentielles. »

Autant d’élément qui rendent d’autant plus troublante la décision du FBI, fin 2019, de mettre fin à toute enquête concernant l’ordinateur portable de Hunter Biden. En réalité le FBI était certainement au courant des informations qui pouvaient être contenues sur le disque dur de l’appareil.

Avec tous ces détails à l’esprit, il n’est donc pas surprenant que le FBI ait enquêté sur Hunter Biden à reculons. Une fois les élections de 2020 terminées, Hunter Biden lui‑même a révélé que le FBI avait officiellement mené une enquêté sur lui. Entretemps le FBI avait ordonné à Facebook de censurer les histoires sur l’ordinateur portable en tant que désinformation russe.

Voir l’épisode complet de Truth Over News du jeudi 2 septembre.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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