La viande provenant d’animaux ayant reçu des vaccins à ARNm pourrait bientôt se retrouver dans nos assiettes

Une liste croissante de sources alimentaires, dont les crevettes, le porc et le bœuf, sont ciblées par la technologie de thérapie génique par ARNm, et les risques sont totalement inconnus.

Par Megan Redshaw
30 septembre 2023 07:59 Mis à jour: 30 septembre 2023 07:59

Les crevettes font désormais partie de la liste de plus en plus longue de sources alimentaires que la technologie de thérapie génique par ARNm cherche à cibler. Une société israélienne cherche en effet à introduire l’usage de vaccins ARNm dans l’élevage des crevettes, et vient de lever 8,25 millions de dollars afin d’introduire ce type de vaccins par voie orale dans les espèces marines.

ViAqua, une société de biotechnologie, a créé un vaccin à base d’ARN reposant sur l’interférence de l’acide ribonucléique (ARNi) dont le but est de manipuler l’expression des gènes chez les crevettes. L’ARNi est un processus biologique dans lequel les molécules d’ARN sont utilisées pour inhiber l’expression ou la traduction des gènes et ainsi neutraliser les molécules d’ARNm ciblées.

Le vaccin se présente sous la forme d’un complément alimentaire conçu pour renforcer la résistance au « virus du syndrome des points blancs » (WSSV), qui ravage l’industrie de la crevette et cause des pertes annuelles d’environ 1 milliard de dollars et une réduction de 15 % de la production de crevettes dans le monde entier. ViAqua estime que les molécules d’ARN pourraient permettre d’inhiber l’expression des gènes à l’origine de la maladie.

Selon une étude de 2022, le nanovaccin est efficace à environ 80 % dans un modèle de provocation létale et présente d’excellents niveaux d’innocuité in vivo. Mais les risques liés à la modification de l’expression génétique des crevettes et les effets sur le consommateur ne sont pas connus.

« L’administration par voie orale est le Saint-Graal du développement sanitaire de l’aquaculture car il est impossible de vacciner des crevettes individuellement, et cela permet de réduire considérablement les coûts opérationnels de la gestion des maladies tout en améliorant les résultats », déclare Shai Ufaz, PDG de ViAqua, dans un communiqué de presse. « Nous sommes impatients de mettre cette technologie sur le marché pour répondre au besoin de solutions abordables en matière de maladies dans l’aquaculture. »

ViAqua prévoit de commencer la production en Inde en 2024 et estime que sa technologie offrira de nombreuses applications dans l’aquaculture et au-delà, selon son communiqué de presse.

Les vaccins à ARNm déjà utilisés sur les porcs

L’aquaculture n’est pas le seul marché visé par les vaccins à ARNm. Genvax Technologies, une start-up qui crée des vaccins à ARNm pour les animaux, a obtenu en 2022 un financement de 6,5 millions de dollars.

La technologie de Genvax consiste à insérer dans la plate-forme un transgène spécifique ou un « gène d’intérêt » correspondant à la souche variante. L’ARNsa génère alors une réponse anticorps sans qu’il soit nécessaire de faire correspondre l’ensemble de l’agent pathogène à la souche en circulation.

En avril 2022, le groupe a reçu une subvention de 145.000 dollars de la « Fondation pour la recherche sur l’alimentation et l’agriculture » afin de développer un vaccin à ARNsa contre la grippe porcine africaine (PPA), un virus très contagieux avec un taux de mortalité de 100 % chez les porcs, mais qui n’a jamais été détecté dans les pays occidentaux.

Selon un article de 2022 publié dans eClinicalMedicine, la technologie ARNsa utilise des nanoparticules lipidiques (LNP) pour encapsuler l’ARNsa. Lorsqu’il est injecté sous forme de vaccin, l’encapsulation des LNP facilite « l’absorption endosomale et la libération dans le cytoplasme des cellules cibles in vivo ». Cette nouvelle technologie présente « un potentiel important et non testé jusqu’à présent » et pourrait être utilisée dans des médicaments et des vaccins.

Genvax n’est pas la première entreprise à exploiter ce type de technologie chez le porc. En 2018, Merck a présenté SEQUIVITY, une « plateforme révolutionnaire de vaccins porcins » qui cherche à créer des « vaccins personnalisés sur ordonnance pour lutter contre les souches du virus de la grippe A chez les porcs, le circovirus porcin (PCV), le rotavirus et plus ».

SEQUIVITY utilise le séquençage électronique des gènes pour générer des particules d’ARN qui, lorsqu’elles sont injectées à un animal, donnent des instructions aux cellules immunitaires pour traduire la séquence en protéines. Celles-ci agissent comme des antigènes, de la même manière que le vaccin Covid-19 amène l’organisme à générer des protéines d’épi. Le système immunitaire de l’animal, lorsqu’il est confronté à l’agent pathogène vivant, reconnaîtra l’antigène et déclenchera une réponse immunitaire.

Selon Merck, cette technologie permet de développer un vaccin personnalisé « sûr et flexible » contre la grippe porcine en seulement huit à douze semaines, alors qu’il faut des années pour développer des vaccins traditionnels.

Bien que l’on affirme que les vaccins utilisant la technologie de l’ARN sont sûrs et efficaces, il semble que les études soient rares et qu’il n’y ait que peu voire pas de recherche pour déterminer les effets que la consommation de viande de porc vaccinée peut avoir sur le corps humain.

Les vaccins à ARNm chez les bovins suscitent l’inquiétude des producteurs

Une organisation américaine à but non lucratif, (R-CALF USA), qui compte plus de 5.000 membres et dont la mission est d’assurer la rentabilité et la viabilité de l’industrie bovine américaine, a fait part de ses inquiétudes quant à l’utilisation possibles de vaccins à ARNm chez les bovins dans un avenir proche.

En avril 2023, R-CALF USA a rencontré des médecins et un biologiste moléculaire au sujet du statut des injections d’ARNm dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en protéines. Le vétérinaire Max Thornsberry a indiqué que certains chercheurs ont découvert que l’ARNm et son virus codé pouvaient être transmis aux humains qui consomment des produits laitiers ou de la viande provenant d’un animal ayant reçu une injection d’ARNm.

Il s’est inquiété de l’impact total et des effets à long terme, inconnus à ce jour, de la consommation de viande provenant d’animaux vaccinés de la sorte, et a demandé que des recherches plus approfondies soient menées. Bien que plusieurs pays n’aient pas encore approuvé l’utilisation d’un vaccin à ARNm pour le bétail, certains augmentent déjà leurs importations de bœuf en provenance de pays qui vaccinent le bétail avec ce type de vaccins ou qui vont bientôt le faire.

« Cela montre qu’il est urgent de mettre en place l’étiquetage obligatoire du pays d’origine », explique M. Thonsberry. « Les consommateurs ont le droit de choisir de consommer ou non du bœuf provenant d’un pays où des injections d’ARNm sont pratiquées sur le bétail, et le seul moyen pour eux d’avoir ce choix est l’étiquetage obligatoire du pays d’origine pour le bœuf. »

Dans une tribune publiée sur son site Internet, le PDG de R-CALF USA, Bill Bullard, a déclaré que l’organisation avait été la cible d’attaques suite à leur prise de position, et accusée par des publications soutenues par l’industrie pharmaceutique de « semer la peur et de faire de la désinformation ».

M. Bullard encourage les autres pays à ne pas « trop faire confiance aux sociétés pharmaceutiques et au gouvernement » et martèle que son organisation « a l’intention de connaître la vérité et de continuer à publier certains résultats, de demander plus de recherches sur les effets à long terme des injections d’ARNm pour les bovins et d’exiger plus de transparence de la part des sociétés pharmaceutiques et du gouvernement ».

Plusieurs pays ont déjà élaboré ou proposé des lois visant à exiger l’étiquetage des produits dérivés d’animaux auxquels ont été administrés des vaccins à ARNm.

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