La vidéosurveillance de la cellule de Jeffrey Epstein n’aurait jamais existé, un fait difficile à croire pour les juges américains

Par Bowen Xiao
13 août 2019 17:21 Mis à jour: 13 août 2019 21:05

Durant les surveillances d’individus présentant des risques suicidaires, le règlement des centres de détention spécialisés américains est de filmer l’intérieur des cellules.

Or, selon un nouveau rapport mentionnant des sources pénitentiaires, la vidéo de surveillance du suicide apparent de Jeffrey Epstein n’a jamais été transmises aux enquêteurs investiguant sur le suicide du multi-millionnaire pour une bonne raison : celle-ci n’existe pas.

Le financier de 66 ans, arrêté en juillet pour trafic sexuel, était détenu au Metropolitan Correctional Center de New York. Cependant, selon le Bureau des prisons, il semble s’être suicidé début août.

Les premières circonstances de la détention de J. Epstein ont été communiquées à la presse.

Les autorités judiciaires ont affirmé au New York Post qu’il y avait neuf caméras à l’intérieur du centre, mais que toutes étaient concentrées à l’extérieur des cellules plutôt qu’à l’intérieur de ces dernières.

D’après une source citée par l’Associated Press, les gardes du centre faisaient des heures supplémentaires en raison d’un manque de personnel au sein de l’établissement. Un garde de l’unité d’Epstein faisait des heures supplémentaires pour la cinquième journée consécutive. Un autre surveillant faisait des heures supplémentaires obligatoires.

Une source policière a indiqué au New York Times que J. Epstein était seul dans sa cellule quand il est mort. La source explique que le compagnon de cellule de M. Epstein avait déjà été transféré, et que les gardiens censés -suivant le protocole – vérifier l’état de M. Epstein toutes les 30 minutes n’ont pas rempli leurs obligations durant la majeure partie de la nuit.

Bob Hood, un ancien chef des affaires intérieures du Bureau des prisons, a déclaré au journal qu’il ne comprenait pas pourquoi M. Epstein avait été retiré de la surveillance préventive contre le suicide. « Un homme est mort. Le Bureau des prisons n’a rien fait. C’est tout », dit M. Hood.

Le procureur général de New York, Letitia James, qui avait affirmé avoir visité le centre, a déclaré au Post qu’elle trouvait « très difficile de comprendre comment une telle chose avait pu arriver. »

« Je crois comprendre qu’il aurait dû faire l’objet d’une surveillance préventive et que les personnes sous surveillance ont sur elles une sorte de combinaison les empêchant de se blesser ou de blesser les autres », a-t-elle dit.

Réactions de Barr ; le médecin légiste parle

Le procureur général William Barr a déclaré que le FBI et l’inspecteur général du ministère de la Justice ouvraient une enquête sur la mort de M. Epstein. Le procureur s’est déclaré « consterné » en apprenant le suicide, ajoutant que celui-ci soulevait « de sérieuses questions auxquelles il faut répondre ».

Une source a affirmé à Reuters que le financier n’était pas sous surveillance au moment de sa mort. Le 24 juillet, Jeffrey Epstein aurait été retrouvé blessé et semi-conscient dans sa cellule de prison avec des marques sur le cou. On ne sait toujours pas s’il s’agit d’une tentative de suicide ou d’une agression par un autre détenu.

Les premiers rapports indiquent qu’Epstein a été placé sous surveillance à la fin de juillet, mais celle-ci a par la suite été abandonnée.

Une source qui a souhaité rester anonyme a dévoilé à Reuters que J. Epstein a été trouvé « pendu par le cou ». La source a également indiqué que d’après le règlement, deux gardiens de prison sont tenus de surveiller tous les détenus toutes les 30 minutes. Mais d’après cette source, la « procédure n’a pas été suivie durant la nuit ».

Pendant ce temps, le bureau du médecin légiste de la ville de New York a effectué une autopsie sur le corps de M. Epstein, expliquant que la cause de sa mort n’est pas encore déclarée en raison d’ « attente d’informations supplémentaires ».

« Un médecin légiste a autopsié aujourd’hui Jeffrey Epstein. Sa décision est suspendue pour le moment car celui-ci attend d’autres informations. À la demande des représentants de la personne décédée et avec l’accord du procureur fédéral, j’ai permis à un pathologiste privé (Dr Michael Baden) d’être témoin de l’autopsie. C’est une pratique courante », a déclaré le 11 août à la presse Barbara Sampson, médecin légiste en chef de la ville.

« Mon bureau s’en remet aux forces de l’ordre concernées pour les  enquêtes ultérieures concernant ce décès. Les demandes de renseignements concernant la décision du médecin légiste en chef doivent être adressées à mon bureau », a t-elle stipulé.

Bowen Xiao, journaliste d’Epoch Times, a contribué à ce rapport.

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