L’action de Meta, la société mère de Facebook, a vu son cours plonger de plus de 20% en intraday le 27 octobre, au milieu d’un carnage plus large des valeurs technologiques américaines. Les investisseurs se sont retirés face à l’impact de l’inflation globale sur les dépenses publicitaires.
Les actions de Meta ont chuté jusqu’à 24% jeudi, s’échangeant autour de 100 dollars, un niveau jamais vu depuis 2016. À son apogée, l’action se négociait à 382 dollars.
Le plongeon de l’action a fait chuter la valeur nette du PDG de Meta, Mark Zuckerberg, de plus de 10 milliards de dollars, selon une estimation de Bloomberg.
L’effondrement de Meta a été provoqué par le rapport sur les bénéfices du troisième trimestre de la société, qui a révélé un bénéfice par action inférieur aux attentes (1,64 $ contre 1,89 $ prévu), un chiffre d’affaires conforme aux attentes (27,7 milliards de dollars contre 27,4 milliards de dollars prévus) et des prévisions plus faibles que prévu pour le quatrième trimestre.
La division Reality Labs de Meta (en charge du métavers), qui a perdu plus de 9 milliards de dollars au cours des trois premiers trimestres, a enregistré des pertes plus importantes que prévu au troisième trimestre, soit 3,67 milliards de dollars contre 3,09 milliards attendus.
Zuckerberg a déclaré aux investisseurs, lors d’une conférence téléphonique sur les résultats, que Meta était confrontée à un certain nombre de vents contraires, notamment une « macroéconomie volatile, une concurrence croissante, une perte de signal publicitaire et des coûts croissants liés aux investissements à long terme ».
Le ralentissement de la publicité numérique frappe durement les entreprises de médias sociaux comme Meta, dont les actions ont chuté de 60% depuis le début de l’année, car les entreprises réduisent leurs dépenses publicitaires dans un contexte d’inflation galopante et de craintes de récession alors que la Réserve fédérale augmente les taux d’intérêt.
Zuckerberg, dont la fortune personnelle a plongé d’environ 11 milliards de dollars dans l’effondrement des actions de la société, a déclaré que Meta est en retard par rapport à ce qu’elle espérait en termes de revenus, mais il a émis une note d’espoir quant à une solution pour l’avenir.
« Je crois que le renforcement des priorités, de la discipline et de l’efficacité que nous appliquons dans toute l’organisation nous aidera à naviguer dans l’environnement actuel et à en sortir en devenant une société encore plus forte », a-t-il déclaré.
Au cours des 13 derniers mois, l’augmentation totale de la fortune de Zuckerberg s’est elevée à plus de 100 milliards de dollars, selon l’indice Bloomberg des milliardaires. Au sommet atteint en septembre 2021, Zuckerberg valait environ 142 milliards de dollars, chiffre aujourd’hui radicalement réduit à 38,1 milliards de dollars.
Les résultats de l’entreprise surviennent un jour après que Google et Microsoft ont affiché des chiffres décevants, provoquant une vente généralisée des valeurs technologiques.
Selon les analystes, les investisseurs s’inquiètent parce que Meta dépense pour des projets à forte intensité de capital à un moment où le marché publicitaire, une source importante de revenus pour la société, se tarit, les entreprises réduisant leurs dépenses dans un contexte de signes croissants d’essoufflement de l’économie.
Meta a prévu que les pertes de Reality Labs se creuseraient davantage en 2023 et a promis de « rythmer » les investissements au-delà.
Mark Shmulik, un analyste de Bernstein, a déclaré à MarketWatch que son équipe était « incroyablement frustrée de voir les dépenses gonfler avec un mépris presque total pour les attentes des investisseurs ».
« Notre ancien entraîneur de natation a un jour dit crûment : ‘La mauvaise nouvelle est que vous êtes nul, [et] la bonne nouvelle est que vous ne pouvez que vous améliorer.’ Il y avait une part de vérité dans ces mots, et peut-être que la même chose est vraie ici », a-t-il déclaré.
Bernstein a réduit son objectif de cours Meta à 135 dollars, contre 195 dollars auparavant. Au moins 13 maisons de courtage ont également abaissé leur objectif de cours sur l’action Meta, JPMorgan l’ayant réduit à 115 dollars, soit le niveau le plus bas de Wall Street.
Reuters a contribué à cet article.
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