L’assassinat d’un partisan de Trump peut avoir été motivé par des raisons politiques

Par Zachary Stieber
1 août 2020 22:18 Mis à jour: 1 août 2020 22:18

L’une des dernières personnes à avoir parlé avec Bernell Trammell, un supporter du président américain Donald Trump qui a été abattu le mois dernier, affirme qu’il se peut que le meurtre ait été motivé pour des raisons politiques.

Son soutien à Donald Trump a pu « faire de lui une cible, surtout là où il se trouvait dans la région », a déclaré l’écrivain Adebisi Agoro au journal Epoch Times. « C’est une opinion politique totalement opposée à celle de tous les autres habitants du quartier. »

Néanmoins, seule une enquête permettra de déterminer si Bernell Trammell a été abattu parce qu’il brandissait en public des pancartes pour soutenir le président, a ajouté M. Agoro.

Bernell Trammell, 60 ans, a été abattu en plein jour le 23 juillet.

Des images du suspect montrent un homme vêtu avec des vêtements épais malgré la chaleur, se déplaçant à bicyclette pour se rendre sur les lieux et en revenir.

L’homme qui, selon la police, a assassiné Bernell Trammell à Milwaukee (Wisconsin) le 23 juillet 2020. (Département de la police de Milwaukee)

Les fonctionnaires de police ont déclaré qu’ils enquêtaient sur l’homicide et n’avaient pas encore trouvé le mobile.

Le Parti républicain du Wisconsin a demandé au procureur américain Matthew Krueger de mener une enquête sur le meurtre, en soulignant le soutien ouvert de Bernell Trammell à M. Trump.

« Aucun Américain ne devrait craindre pour sa sécurité personnelle en raison de son lieu de résidence ou de son appartenance politique », a déclaré Andrew Hitt, président du Parti, dans un communiqué.

Gerard Randall, président du Conseil afro-américain du Parti républicain du Wisconsin, a ajouté : « Je ne doute pas que si M. Trammell préconisait de soutenir le plan parental, Joe Biden ou l’Union américaine des libertés civiles, une clameur tonitruante pour la justice émanerait de la gauche politique. »

Le bureau du procureur Krueger n’a pas répondu à un message vocal.

Adebisi Agoro a déclaré qu’il était heureux de voir que les gens réclament une enquête fédérale sur la mort de M. Trammell, en soulignant le taux croissant de meurtres commis à Milwaukee et le nombre de crimes non résolus.

« Juste de voir quelqu’un s’engager. De voir quelqu’un dire qu’il veut demander une enquête fédérale sur la mort d’un Afro-Américain à Milwaukee, je lève mon chapeau », a-t-il déclaré au journal Epoch Times.

« Parce qu’il y a tellement de violence, tant de mères ou tant de parents et tant de membres des familles sont confrontés à ce problème. […] J’espère juste que quelque chose va se passer. »

Les homicides et les fusillades non mortelles sont montés en flèche à Milwaukee cette année, les homicides ont augmenté de 85 % et les fusillades non mortelles, de 64 % en date du 28 juillet, selon le ministère de la Justice.

Le meurtre de M. Trammell est survenu quelques jours avant le lancement par l’administration Trump de l’opération Legend, un programme destiné à lutter contre les crimes violents, à Milwaukee, Détroit et Cleveland.

Le procureur américain Matthew Krueger. (Bureau du procureur des États-Unis)

Plus de 25 enquêteurs fédéraux travaillant pour des organismes tels que le FBI, et les U.S. Marshals Service ont été désignés à Milwaukee. Ils aident les enquêteurs de l’État et les enquêteurs locaux à lutter contre les crimes violents, y compris les crimes impliquant des armes à feu et des groupes de trafiquants de drogue.

Dix de ces agents fourniront une assistance immédiate tandis que les autres seront affectés au cours de l’année à venir pour apporter une assistance permanente.

« C’est un engagement à long terme, un effort soutenu, pour faire de Milwaukee un lieu de vie plus sûr », a déclaré le procureur américain Krueger lors d’une conférence de presse qui s’est tenue cette semaine.

Bernell Trammell aurait tenu des pancartes en faveur de diverses causes, telles que le christianisme, la lutte contre la violence armée et le mouvement pro-vie. Parfois, il manifestait son soutien à des élus ou à des candidats, notamment à Lena Taylor, sénatrice démocrate qui s’est présentée à la mairie.

Adebisi Agoro a vu M. Trammell sortir avec des panneaux pour soutenir Donald Trump. Le rédacteur est ensuite allé sur Internet et a trouvé une photo de M. Trammell qui tenait un panneau qui se lisait « Votez Trump 2020 pour la communauté afro-américaine ». L’image a été largement diffusée, suscitant un grand nombre de commentaires négatifs. M. Trammell ne se servait pas d’Internet.

« Les gens parlaient de l’homme. Personnellement, comme je l’ai vu dans la communauté faisant des choses que les gens de la communauté ne soutenaient pas, j’ai senti que, n’étant pas personnellement présent sur Internet, il avait juste besoin d’avoir son mot à dire comme le reste du monde, d’avoir recours à d’autres moyens pour donner sa version des faits, parce qu’il apparaissait malgré lui sur la toile », a déclaré M. Agoro.

Le président américain Donald Trump se rend à la résidence de la Maison-Blanche après avoir quitté le Marine One sur la pelouse sud de Washington, le 25 juin 2020. (Drew Angerer/Getty Images)

Le rédacteur, qui dirige un site web appelé The God Degree, a organisé une interview avec M. Trammell, et M. Agoro est passé à son bureau le matin du 23 juillet.

« J’encourage les Afro-Américains de tous horizons et de toutes cultures ici au Wisconsin, et plus particulièrement ici à Milwaukee, à voter Donald Trump pour cette année. Trump 2020 », a déclaré M. Trammell à M. Agoro.

Il a expliqué qu’il pensait que Donald Trump était « un signe des temps ». Son soutien au président est né lorsque le président Trump a engagé Omorosa, une Afro-Américaine, et s’est assis avec le rappeur Kanye West pour engager une « vraie conversation ».

Après l’interview, M. Agoro est rentré chez lui et s’est préparé à en faire le montage. Alors qu’il était en ligne, il a vu que l’homme à qui il venait de parler avait été blessé au cours d’une fusillade. La mort de M. Trammell a été rapidement déclarée.

« Je suppose que le choc est ce à quoi je peux penser maintenant, car au début je ne réalisais pas l’ampleur de la situation, il est difficile de s’approprier cette réalité quand, une heure et demie avant que cela n’arrive, j’ai rencontré pour la première fois une personne qui, je dirais, a une vision du monde ou une pensée qui est singulière, différente du reste », a déclaré M. Agoro.

Selon le rédacteur, ce meurtre illustre à quel point les Afro-Américains luttent pour faire entendre leur voix.

« C’est triste que cet homme soit parti. Ça l’est, pour moi. Parce que je pense qu’il était très bien informé et qu’il était une mine d’informations. Il avait beaucoup de choses à partager », a-t-il dit.

« Cela donne à l’Amérique une chance d’examiner la dichotomie complexe que représente l’esprit afro-américains aux États-Unis en particulier. Parce que je pense – c’est mon point de vue – que même dans les récits politiques actuels, la voix n’est pas celle des hommes de la communauté afro-américaine. »

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