Le Conseil d’État autorise l’agence Viginum à surveiller nos publications sur les réseaux sociaux

Par Christine Modock
17 décembre 2021 09:51 Mis à jour: 17 décembre 2021 12:12

Viginum, le nouveau service français de protection contre les ingérences numériques étrangères, a reçu l’autorisation du Conseil d’État, par décret publié au JO le 9 décembre 2021, de surveiller les publications sur Internet. La juridiction suprême permet à la nouvelle structure gouvernementale de collecter les données publiques sur les réseaux sociaux.

Cette autorisation est perçue favorablement par le gouvernement, qui n’aura pas à se soumettre au débat parlementaire. Toutefois, le Conseil d’Etat précise que le périmètre d’action de Viginum devra être encadré par un projet de loi.

Le Conseil d’Etat définit le rôle de Viginum  

Conformément au décret n°2021-1587 du 7 décembre 2021 « portant autorisation d’un traitement automatisé de données à caractère personnel dans le but d’identifier les ingérences numériques étrangères », l’agence gouvernementale Viginum travaillera à partir des comptes de plateformes comptabilisant plus de cinq millions de visiteurs par mois, comme Facebook, Instagram ou Twitter. Les messageries privées comme WhatsApp ou Messenger ne seront pas examinées. Une enquête pourra être initiée en cas de données suspectes. Dans un tel cas, les informations recueillies pourront être gardées durant six mois.

Précisons que Viginum, qui dépend du Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), s’intéresse déjà aux thématiques géopolitiques et socio-économiques autour de la présidence française du Conseil de l’Union européenne qui débutera le 1er janvier 2022.

Pour faire face à la menace d’ingérences numériques étrangères, Viginum vise à étudier les techniques et procédés d’amplification dans la diffusion d’un contenu en ligne. L’organe analysera divers narratifs pour remonter à leur origine, pour étudier, grâce à  un travail de « stratégie intelligente », la cartographie des interactions et détecter à quel moment il y a eu immixtion d’acteurs étrangers dans le débat démocratique.

Selon le Figaro, l’agence aura pour but de « démontrer que certains faits partagés par des citoyens français peuvent s’appuyer sur des éléments créés de toutes pièces par d’autres pays, afin de les induire en erreur ».

Le jeu trouble de la Russie et de la Chine

Pékin utilise toute sa puissance économique et stratégique pour accroître son influence à l’étranger afin de dénigrer le modèle libéral. Les États démocratiques sont désormais très attentifs à ses initiatives agressives.

Quant à la Russie, son réseau cyber base est l’un des plus rapides, et notoire son ingérence dans le cyberespace des pays démocratiques, à travers de faux comptes, des publicités ou des bots… Force est de constater que la propagande électorale émanant de Moscou est palpable à travers la presque totalité des scrutins occidentaux récents. Ainsi, lors de l’élection présidentielle américaine de novembre 2016, les États-Unis ont été submergés de« de faux comptes plus ou moins automatisés sur les réseaux sociaux, attribués à la Russie ».

Les États-Unis très impactés par l’ingérence étrangère

Les États-Unis sont le pays où les tentatives d’influence russe sont les plus importantes selon la Commission d’enquête parlementaire américaine. Cette commission estime que de « 30 000 comptes russes ou pro-russes ont été actifs à la fin de la campagne présidentielle, depuis désactivés ». Ce qui représente, selon Twitter, 1,4 million de messages affichés 288 millions de fois.

« À l’instar de ses principaux partenaires européens et internationaux, la France renforce son dispositif de lutte contre la manipulation de l’information en se dotant d’un service destiné à protéger la démocratie contre les ingérences numériques étrangères. » Le Point


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