Le livre « False Alarm » de Bjorn Lomborg donne raison au débat sur le changement climatique

Par Richard Trzupek
1 juillet 2020 20:44 Mis à jour: 1 juillet 2020 20:44

Quelles que soient vos prédispositions concernant la question du changement climatique, vous trouverez certainement quelque chose d’alarmant dans le dernier ouvrage de l’écologiste sceptique Bjorn Lomborg, intitulé False Alarm (fausse alerte). Et c’est précisément ce qui rend ce livre si important.

Dans un monde où l’hyperbole et l’hystérie continuent à supplanter tout discours rationnel, Bjorn Lomborg propose des arguments convaincants et réfléchis afin d’essayer de rendre au débat sur le changement climatique sa perspective et sa raison d’être. Il le fait en utilisant la science et l’économie comme il convient de le faire : comme de grands projecteurs éclairant toutes les facettes d’un problème, et non comme des pointeurs laser qui ne se concentrent que sur les données qui soutiennent leur thèse.

Le sous-titre du livre est : Comment la panique causée par le changement climatique peut nous coûter des billions, nuire aux populations pauvres et ne parvient pas à améliorer la situation de notre planète. Ce sous-titre semble un peu imposant, mais il résume bien ce qui suit. Bjorn Lomborg s’attaque très tôt à sa mission principale : « Nous effrayons les enfants et les adultes sans raison, ce qui est non seulement grave, mais moralement répréhensible. Si nous ne mettons pas un frein à cela, la fausse alerte climatique en cours, en dépit de ses bonnes intentions, va probablement laisser le monde dans un état nettement plus grave qu’il ne pourrait l’être. »

Toute personne qui lit la déclaration précédente et qui ne sait rien de Bjorn Lomborg pourrait supposer que ce professeur danois est ce que certains dans le débat sur le changement climatique qualifieraient de « négationniste ». Bien qu’il ait été catalogué ainsi à l’occasion, toute personne sensée l’ayant critiqué au premier abord reconnaît après réflexion que Bjorn Lomborg est quelqu’un d’autre, ni poisson ni volaille dans la ménagerie du changement climatique.

Il reconnaît que notre climat est en train de changer, et il admet que l’humanité a joué et continuera de jouer un rôle dans ce changement. Ce qu’il refuse de faire, et ce qu’il souhaite que nous refusions tous de faire, c’est de se laisser envahir par la panique.

Bjorn Lomborg apporte un style accessible à False Alarm, permettant au lecteur de digérer les faits et les arguments sans être submergé. Il s’adresse au lecteur, contrairement à tant d’ouvrages sur le sujet qui donnent des cours et harangue. La nature du débat sur le changement climatique rend impossible toute discussion exhaustive en un seul livre, mais Bjorn Lomborg fait une vaillante tentative pour y parvenir.

Comme tout écrivain sur le sujet, il doit choisir les faits, les exemples et les idées à présenter, et ceux-ci sont, bien sûr, conçus pour soutenir sa thèse centrale. Cela dit, Bjorn Lomborg fait un effort héroïque pour être juste sur tous les points de vue. Lorsqu’il rejette un argument populaire, il le fait généralement sans malice, bien que l’on puisse comprendre sa frustration face à la performance des journalistes et des politiciens quand il s’agit du changement climatique.

False Alarm est plein de moments à évoquer. Bjorn Lomborg nous livre l’un des meilleurs moments dès le début, car il fait valoir ce qui devrait être une évidence : le monde – et en particulier le monde en voie de développement – est confronté à une foule de défis qui sont beaucoup plus urgents et potentiellement nuisibles que le changement climatique, et il est irresponsable de prétendre que la réduction des émissions de carbone soit la clé pour les résoudre tous.

Sa conclusion : « Le fait d’insister pour invoquer le climat à chaque moment est le moyen d’aider le monde le plus inefficace parmi tous les moyens qui existent. »

L’une des idées les plus audacieuses présentées par Bjorn Lomborg va sûrement susciter les foudres des critiques : la possibilité pour l’homme de pouvoir un jour maîtriser le climat de la planète.

Dans un chapitre intitulé « Géoingénierie : Un plan de secours », Bjorn Lomborg affirme qu’il est possible de contrôler le climat en utilisant des technologies jusqu’ici inconnues. Invoquant la baisse substantielle des températures mondiales provoquée par l’éruption du Mont Pinatubo, Bjorn Lomborg affirme que l’homme pourrait trouver des moyens de contrôler directement les températures si le besoin s’en faisait sentir. Il ne préconise pas de mettre en œuvre une telle solution dans un avenir proche, mais affirme que nous devrions continuer à faire des recherches dans ce domaine. « Cela pourrait être le meilleur plan de secours pour la planète », dit-il.

Il critique l’accord de Paris comme étant mal conçu et, même s’il était pleinement appliqué, inefficace. Il préconise une taxe (modeste) sur le carbone, critique l’énergie solaire en raison de son coût et de son inefficacité relative, mais est un fervent partisan du financement pour la recherche sur les sources d’énergie alternatives et renouvelables.

L’observateur distrait peut en conclure que Bjorn Lomborg s’oppose à lui-même, et il ne fait guère de doute que les détracteurs absolus diront qu’il doit « choisir une voie ». Son refus de le faire est la force de son argumentation. L’idée que l’ensemble de la question du changement climatique puisse être réduit à une seule déclaration peut plaire aux professionnels des relations publiques, mais ce n’est pas une approche sur laquelle des scientifiques ou des décideurs politiques responsables devraient s’appuyer.

Tout le monde connaît le mème : « Le réchauffement climatique est réel, et il est causé par l’homme. » C’est une énonciation simple du problème apparent, qui mériterait sûrement un « A » dans le cours de marketing 101. Quoi qu’il en soit, cette simple affirmation n’est pas de la science. Le problème du changement climatique ne peut pas être expliqué au travers d’une seule déclaration, mais doit être abordé en répondant à une série de questions. C’est ce que Bjorn Lomborg tente courageusement de faire dans False Alarm.

Parmi ces questions figurent : Le changement climatique est-il réel ? Quel est le rôle des activités humaines dans la mise en place de ce changement ? Les conséquences du changement climatique, actuelles et futures, sont-elles rapportées avec précision ? Quels sont les coûts – tant monétaires que pour la qualité de vie – engendrés par l’atténuation du changement climatique obtenue en réduisant massivement l’utilisation des combustibles fossiles ? Certaines populations doivent-elles payer un prix disproportionné pour ces « solutions » ? Quelles sont les autres approches disponibles ?

Bjorn Lomborg aborde toutes ces questions et bien d’autres encore de manière réfléchie et raisonnée, en s’appuyant sur une quantité impressionnante de recherches et de données. Malheureusement, il ne fait aucun doute que des détracteurs en colère et bien-pensants tenteront de discréditer False Alarm en le faisant mourir de mille coups plutôt que de considérer l’élégance de l’approche holistique de Bjorn Lomborg.

Ses idées devraient être le fondement d’une approche de politique publique bien raisonnée qui permettrait à la civilisation d’avancer de manière positive. Malheureusement, on peut craindre que ces idées ne tombent en désuétude face à un monde de plus en plus déraisonnable et peu civilisé.

Richard Trzupek est chimiste et consultant en environnement ainsi qu’analyste à l’Institut Heartland. Il est également l’auteur de Regulators Gone Wild : How the EPA Is Ruining American Industry (les régulateurs à l’état sauvage : comment l’EPA ruine l’industrie américaine).

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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