Le Parlement du Burkina Faso adopte une loi criminalisant les relations entre personnes de même sexe

Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au Burkina Faso, assiste à une réunion avec le président russe à Moscou le 10 mai 2025, lors des célébrations du 80e anniversaire de la victoire de l'Union soviétique sur l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Photo: ANGELOS TZORTZINIS/AFP via Getty Images
Le 1er septembre, le Parlement burkinabé a adopté une loi qui criminalise les comportements favorisant les relations homosexuelles dans ce pays d’Afrique occidentale, selon la chaîne de télévision publique.
Cette loi, connue sous le nom de Code des personnes et de la famille, a été adoptée à l’unanimité par les 71 membres non élus du Parlement de transition, mis en place après la prise du pouvoir par l’armée en 2022.
Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a déclaré à la chaîne publique nationale qu’en vertu de la nouvelle loi, toute personne se livrant à des pratiques homosexuelles serait passible de deux à cinq ans de prison et d’une amende.
M. Bayala a déclaré que les contrevenants seraient passibles de poursuites judiciaires, tandis que les ressortissants étrangers qui enfreindraient la loi pourraient être expulsés en cas de récidive. Le gouvernement a expliqué que cette mesure visait à moderniser le droit de la famille et à clarifier les règles relatives à la nationalité au Burkina Faso.
La loi doit encore être approuvée par le chef de la junte, Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir en septembre 2022 après avoir renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba lors d’un coup d’État militaire. M. Damiba avait pris le pouvoir plus tôt cette année-là, renversant le président de l’époque, Roch Kaboré, lors d’un autre coup d’État militaire.
Amnesty International, une organisation de défense des droits de l’homme, a estimé que cette législation constituait un recul pour le pays.
« Cette mesure ne fait que créer une discrimination et viole le droit à l’égalité devant la loi », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale, dans un communiqué.
Pour M. Sivieude, cette loi est contraire à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, deux textes ratifiés par le Burkina Faso.
« Nous sommes alarmés et profondément préoccupés par la criminalisation des relations homosexuelles entre adultes », a-t-il déclaré. « Chacun a droit au respect de sa vie privée et familiale et à en jouir sans crainte ni discrimination. »
M. Sivieude a appelé M. Traoré à renvoyer la loi au parlement de transition pour révision. Amnesty International a toutefois salué certaines dispositions de la loi, comme la fixation de l’âge minimum du mariage à 18 ans pour les hommes et les femmes, l’exigence du consentement des deux parties comme base du mariage et l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe en matière de droits successoraux.
Le Burkina Faso rejoindra plus de la moitié des 54 pays africains dotés de lois criminalisant l’homosexualité. De telles lois sont en vigueur dans plusieurs pays africains conservateurs, dont le Sénégal, l’Ouganda et le Malawi. D’autres pays, comme l’Afrique du Sud, le Botswana et l’Angola, ont dépénalisé les relations homosexuelles ou adopté des mesures de protection.
En mai 2023, l’Ouganda a promulgué la loi anti-homosexualité, suscitant les critiques de plusieurs pays occidentaux. Cette législation impose la peine de mort pour ce qui est considéré comme de « l’homosexualité aggravée », notamment dans les cas impliquant un mineur, une victime handicapée ou des situations dans lesquelles la victime ne peut donner son consentement.
Avec Reuters

Aldgra Fredly est une rédactrice indépendante qui couvre l'actualité des États-Unis et de la région Asie-Pacifique pour le journal Epoch Times.
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