Le Parti communiste chinois est vulnérable, et son règne pourrait prendre fin avec un prochain coup d’État d’après un expert

Par JAN JEKIELEK et FRANK FANG
25 juin 2021 04:53 Mis à jour: 25 juin 2021 05:04

Le régime chinois n’est pas aussi fort qu’il est dépeint au monde extérieur, et de nombreux problèmes internes qui minent le régime conduiront à sa disparition, a déclaré un ancien diplomate britannique et expert de la Chine.

Ces problèmes ont été reconnus par certains hauts fonctionnaires chinois eux-mêmes, et ils pourraient mener un coup d’État pour écarter l’actuel dirigeant chinois Xi Jinping afin de protéger leurs propres intérêts, a déclaré Roger Garside, auteur de China Coup : The Great Leap to Freedom (littéralement, « un coup d’État en Chine serait le grand saut nécessaire à la liberté »), lors d’une récente interview dans le cadre du programme American Thought Leaders (maîtres à penser américains) d’Epoch TV.

« Ils peuvent voir mieux que la plupart des gens que ce régime est fort à l’extérieur, mais faible à l’intérieur. Et qu’il est en état de décomposition politique », a déclaré M. Garside.

Il ajoute : « Et que leur meilleur espoir de préserver leur propre richesse et leur pouvoir, ainsi que le meilleur espoir pour la Chine, est de mener un coup d’État pour destituer Xi Jinping et lancer la Chine dans une transition démocratique. »

Ces problèmes ne sont pas causés par des « forces extérieures » ou des « forces anti-chinoises », que le Parti communiste chinois (PCC) rend souvent responsables des malheurs de la Chine. Au contraire, les problèmes ont été créés par le propre système politique du régime communiste, une dictature totalitaire, a déclaré M. Garside.

« Ils[le régime chinois] sont faibles intérieurement parce qu’il y a une crise morale en Chine. Il y a un système de corruption, le système est corrompu, de haut en bas, de gauche à droite. Et je pourrais continuer, mais le plus grand domaine de faiblesse est, curieusement, l’économie », a expliqué M. Garside.

Le plongeon moral en Chine a commencé lorsque le Parti communiste chinois (PCC) a perdu son autorité morale après le massacre de la place Tiananmen, selon M. Garside. Pour remplacer cette autorité perdue, le régime a lancé « la plus grande campagne de privatisation que le monde ait jamais vue », afin d’utiliser des « incitations matérielles » pour que les gens soient loyaux envers les dirigeants du PCC.

En juin 1989, le régime chinois a ordonné à ses troupes d’ouvrir le feu sur des étudiants manifestants et des civils non armés sur la place Tiananmen. Le PCC nie avoir déclenché une répression violente, et toute discussion sur le mouvement de protestation est considérée comme taboue en Chine.

Des sources anonymes au sein du PCC ont déclaré qu’au moins 10 000 personnes avaient été tuées ce jour-là, selon un câble britannique déclassifié et des documents américains déclassifiés.

« Il y a certainement une déchéance morale et un vide moral : pas de confiance, pas de vérité », a ajouté M. Garside.

L’effort de privatisation de Pékin n’a pas conduit à une économie de marché, mais à une économie dirigée qui a ouvert la voie à une corruption endémique en Chine.

« Il y a une absence de clarté de la propriété en Chine aujourd’hui sur les énormes entreprises publiques : qui les contrôle, qui les possède réellement, même les privées, qui les possède et les contrôle réellement. Tout cela est très opaque, et là où il y a de l’opacité dans les affaires économiques et financières, alors vous aurez de la corruption », a expliqué M. Garside. « Et cela a permis aux détenteurs du pouvoir à tous les niveaux [en Chine] de devenir riches et puissants. »

Ces dernières années, de nombreux fonctionnaires du PCC de haut et de bas rangs ont été accusés de corruption et de détournement de fonds, ainsi que des cadres supérieurs d’entreprises publiques chinoises. L’un des plus grands noms impliqués dans la corruption est Zhou Yongkang, un ancien chef de la sécurité qui a été condamné à la prison à vie en 2015.

Tous les problèmes de la Chine sont accentués par son économie, qui n’est pas aussi forte que le régime chinois le prétend, selon M. Garside.

Il a expliqué : « Depuis 2008, ils[le régime chinois] se sont appuyés sur l’injection de milliards de crédits dans le système afin de maintenir un taux de croissance artificiellement élevé. Et cet afflux d’argent a entraîné de nombreuses distorsions, une fausse activité économique, une activité non économique et une fragilité au sein du système financier. »

Plutôt que de rester assis sur le côté et d’attendre des changements politiques en Chine, les États-Unis et leurs alliés devraient être proactifs, par exemple en aidant à faire tomber le Grand Pare-feu du régime chinois, qui bloque l’accès à de nombreux sites Web et médias sociaux étrangers, selon M. Garside.

Il a ajouté : « Le régime communiste est vulnérable. Mais je ne crois pas que le régime totalitaire sera détruit uniquement par des dynamiques internes à la Chine. Je pense qu’il est absolument essentiel que les États-Unis et leurs alliés passent à l’offensive. »

Parce que la Chine et les États-Unis sont profondément liés, notamment sur les fronts économiques et sociaux, les États-Unis ne peuvent pas rester les bras croisés face aux menaces chinoises croissantes. « Si nous ne contre-attaquons pas contre ce régime ambitieux et dangereux, nous allons perdre notre liberté », a prévenu M. Garside.

« Nous ne pouvons pas nous contenter de rester assis et de dire que nous avons le droit de notre côté, que nous ferons un meilleur travail pour gérer nos propres pays. Oui, nous devons le faire. Mais nous devons aussi trouver les points faibles. Nous devons éduquer notre peuple au péril qui nous guette. »

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