Le PCC dissimule les données sur la mortalité alors que le COVID-19 sévit toujours en Chine

La Chine n'a pas publié les données des décès et des crémations depuis décembre 2022, après l'abandon soudain de toutes les restrictions par le PCC.

Par Alex Wu
23 avril 2024 08:17 Mis à jour: 23 avril 2024 08:22

Le régime communiste chinois a cessé de publier les données relatives aux décès et aux crémations à la fin de l’année 2022, lorsque le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir a soudainement abandonné sa politique draconienne du « zéro COVID » et ses mesures de contrôle, y compris les tests COVID-19.

Depuis lors, de nombreux Chinois, y compris des médecins et des infirmières dans tout le pays, ont continué à signaler des infections respiratoires graves ressemblant à la COVID-19. L’essor soudain des activités des entreprises funéraires locales a également été constaté sur les médias sociaux et rapporté à l’édition chinoise d’Epoch Times, ce qui indique que le COVID-19 n’a jamais disparu en Chine.

Ces derniers jours, des experts ont fait la lumière sur la disparition des données relatives aux décès en Chine.

Dans le passé, le ministère des Affaires civiles publiait généralement les données du trimestre précédent sur les mariages, les divorces, les décès et les crémations dans un délai de trois mois. Toutefois, la situation a changé après la vague massive d’infections à la fin de l’année 2022. Les données des affaires civiles pour le quatrième trimestre 2022 n’ont été publiées que le 9 juin 2023. Les données relatives aux décès et à la crémation n’ont pas été incluses.

Le département provincial des affaires civiles du Zhejiang, l’une des provinces les plus peuplées de Chine, a publié le 13 juillet 2023 les données relatives à la crémation pour le premier trimestre de cette année-là.

La publication a attiré l’attention des médias, mais a été rapidement supprimée. Le grand média chinois Caixin a également fait état des données, le 17 juillet de l’année dernière, mais l’article a aussi été rapidement supprimé. Toutefois, des médias internationaux ont repris les données et l’article de Caixin.

Les données officielles sur les décès du Zhejiang ont montré qu’au premier trimestre 2023, le nombre de crémations dans les funérariums de la province était de 171.000. Par rapport à la même période en 2022, le nombre a augmenté de 72.000, soit une augmentation de 72,7 %.

Le média Bloomberg a noté que les données « fournissent un rare aperçu de l’ampleur de la mortalité due à l’assouplissement soudain des restrictions sur le coronavirus par le gouvernement en décembre ».

L’abandon soudain par le PCC de toutes les mesures de lutte contre le COVID-19, y compris les fermetures restrictives de trois ans sans préparation, a déclenché une vague massive d’infection en Chine qui a duré jusqu’en février 2023. Selon une note divulguée de la réunion à huis clos des responsables de la santé du PCC, près de 250 millions de citoyens chinois ont été infectés par le COVID-19 au cours des 20 premiers jours, comme l’ont d’abord rapporté le Financial Times et Bloomberg.

Un laboratoire chinois teste une souche mutante de COVID-19 | China In Focus

Les autorités sanitaires chinoises ont déclaré que jusqu’à 80 % de la population chinoise avait été infectée au cours de cette vague. Les crématoriums et les pompes funèbres de toute la Chine ont fonctionné à plein régime, avec de longues files d’attente pour les crémations, comme l’ont rapporté les médias internationaux.

Les autorités chinoises ont déclaré que près de 60.000 personnes étaient mortes du COVID-19 au cours des cinq semaines qui ont suivi la levée des restrictions. Cependant, la communauté internationale a grandement soupçonné que le nombre réel de morts était beaucoup plus élevé.

Une dissimulation qui se poursuit

Le 18 avril, les dernières données publiées sur le site officiel du Ministère des Affaires civiles du PCC concernaient le quatrième trimestre 2023, qui ne comprend aucune donnée sur les décès ou les crémations.

Il en va de même pour les données figurant sur les sites web des bureaux des affaires civiles de Pékin, du Hunan et du Guangdong, tandis que les pages web des données des affaires civiles des provinces du Zhejiang, du Heilongjiang et du Hainan ne sont pas accessibles depuis l’extérieur de la Chine.

Le 16 avril, Wang He, observateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, a déclaré à Epoch Times qu’après l’abandon par le PCC de ses restrictions sur le COVID-19 à la fin de l’année 2022, une épidémie massive de COVID-19 s’est déclarée, avec un taux de mortalité élevé. « Le PCC veut cacher cela et ne publiera donc jamais les données relatives à la crémation. Les chiffres étant trop choquants, le PCC veut les dissimuler à jamais ».

M. Wang a souligné que le fait que le PCC ne divulgue pas les données relatives aux décès indique que l’épidémie de COVID-19 en Chine est toujours en cours et que le nombre de morts est encore très élevé. « Il y a encore beaucoup de morts. Même s’il [le PCC] maquille un chiffre, personne ne le croira et les gens pourraient chercher à savoir ce qui se cache derrière ce faux chiffre. Pour éviter ce risque, il se contente de garder le silence à ce sujet.

Le microbiologiste américain Sean Lin, professeur adjoint au Feitian College, a déclaré à Epoch Times le 15 avril qu’il y avait de multiples raisons pour que le PCC ne divulgue pas les données sur les décès.

Des travailleurs en tenue de protection manipulent un cercueil au salon funéraire Dongjiao, qui aurait été désigné pour s’occuper des décès dus au COVID-19, à Pékin, le 19 décembre 2022. (Bloomberg via Getty Images)

« Premièrement, si le monde entier peut voir clairement que la Chine enregistre un nombre considérable de décès dus à l’épidémie de COVID-19 et une forte baisse de la population, cela signifie que la taille du marché chinois est considérablement réduite. Les investisseurs étrangers se retireront alors plus rapidement. Si l’économie est en difficulté, le régime du PCC sera instable, » a expliqué M. Lin.

La deuxième raison est que le PCC craint que si le nombre de crémations dépasse de manière significative celui de la pandémie de COVID-19, après que le régime ait annoncé avoir « vaincu le COVID-19 », il ne soit pas en mesure d’expliquer l’écart, a souligné M. Lin.

« Il [le PCC] ne peut ni admettre que les données ont été falsifiées pendant la pandémie, ni que le COVID-19 n’a jamais quitté la Chine, ni qu’il dissimule encore le nombre de décès. Il n’autorise pas non plus les hôpitaux à effectuer des tests COVID-19 ».


Patients sur des lits installés dans l’atrium d’un hôpital très fréquenté de Shanghai, en Chine, le 13 janvier 2023. (Kevin Frayer/Getty Images)

Tout en suspendant tous les tests COVID-19 dans les hôpitaux, le PCC a attribué les vagues d’infections respiratoires ressemblant aux symptômes du COVID-19 en Chine à divers agents pathogènes et à d’autres causes, telles que la pneumonie à mycoplasme, la grippe A et la grippe B, tout en évitant délibérément de mentionner le COVID-19.

M. Lin a ajouté que la rétention des données sur les décès par le PCC visait à éviter toute responsabilité, et que la destruction des données relatives au COVID-19 faisait partie d’une opération de dissimulation.

Depuis le mois dernier, des citoyens chinois de diverses régions ont révélé à Epoch Times que le PCC avait ordonné aux hôpitaux et aux systèmes de santé de détruire toutes les données relatives à la pandémie de COVID-19.

Un médecin chinois qui a assisté et participé à la destruction des données relatives à la pandémie COVID-19 a déclaré à Epoch Times, le 10 mars, que la suppression des données avait commencé au début de l’année 2023, peu après la levée des restrictions imposées par la pandémie COVID-19. Les données détruites comprenaient les registres des patients relatifs aux visites à l’hôpital, aux carnets de vaccination, aux hospitalisations d’urgence, aux symptômes, aux certificats de décès signés attribués au COVID-19, aux discussions sur la cause du décès, à l’utilisation des médicaments, aux documents signés par la police indiquant que la cause du décès était le COVID-19, et aux permis d’incinération, d’après le médecin.

Dans tout le pays, des citoyens chinois continuent de signaler à l’édition chinoise d’Epoch Times, et sur les réseaux sociaux, les cas présumés d’infection par le COVID-19 et les nombreux décès qui s’ensuivent.

Ning Haizhong a contribué à ce rapport.

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