Le réalisateur Ridley Scott critique l’industrie cinématographique moderne : « Nous nous noyons dans la médiocrité »

Ridley Scott, le cinéaste acclamé derrière des classiques comme Alien (1979), Gladiator (2000) ou encore Seul sur Mars (2015), a partagé ses critiques sur le manque d’originalité qui, selon lui, gangrène le cinéma contemporain.

Le réalisateur britannique multi-récompensé s’est exprimé lors d’un événement organisé au BFI Southbank, un cinéma londonien dirigé par le British Film Institute, évoquant la banalité croissante des intrigues proposées sur grand écran.

« En ce moment, je ne vois que de la médiocrité. Nous nous noyons dans la médiocrité », a déclaré sans détour le cinéaste de 87 ans, présent sur scène aux côtés de son fils, Luke Scott, lui-même réalisateur âgé de 57 ans.

« La quantité de films produits aujourd’hui – littéralement à l’échelle mondiale – se compte en millions. Pas en milliers, en millions. Et la plupart, c’est de la [grossièreté] », a lancé Ridley Scott sans ambages.

Au cours de cette conversation consacrée à sa longue carrière à Hollywood, le cinéaste a souligné que de nombreux films actuels ne doivent leur salut qu’aux effets spéciaux numériques, qui les rendent également bien plus coûteux. Selon lui, un film ne peut véritablement exister que s’il repose d’abord sur « quelque chose de solide sur le papier ».

Face à l’état de l’industrie cinématographique actuelle, le réalisateur confie qu’il en est venu à revoir ses propres films.

« Alors ce que je fais – et c’est affreux à dire – c’est que j’ai commencé à regarder mes propres films, et en fait, ils sont vraiment bons. Et en plus, ils ne vieillissent pas », a déclaré Ridley Scott.

« J’ai revu La Chute du faucon noir l’autre soir et je me suis dit : “Comment diable ai-je réussi à faire ça ?” Mais je pense que, de temps en temps, un bon film voit le jour, [et] c’est un soulagement de savoir qu’il y a encore quelqu’un quelque part qui fait du bon cinéma. »

Ridley Scott a fait ses débuts de réalisateur en 1977 avec Les Duellistes, un drame historique se déroulant dans la France napoléonienne.

Depuis, il a signé une multitude de longs-métrages, dont Thelma & Louise en 1991, qui lui a valu sa première nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur réalisateur l’année suivante. En 2000, son film Gladiator, avec Russell Crowe, a remporté cinq Oscars, dont ceux du Meilleur film et du Meilleur acteur.

Plus récemment, Scott a réalisé Gladiator II, un drame historique épique sorti en 2024. Ce très attendu second volet – porté par Denzel Washington, Pedro Pascal et Paul Mescal – a engrangé plus de 55 millions de dollars aux États-Unis dès son premier week-end d’exploitation, selon Box Office Mojo.

Avec une série de projets en cours, dont le film de science-fiction post-apocalyptique The Dog Stars, attendu en salles l’an prochain, Ridley Scott ne montre aucun signe de ralentissement.

« C’est ma passion et donc mon plaisir. Je crois que c’est ce qui me fait tenir », confiait-il au Hollywood Reporter en novembre 2024, à la veille de son 87e anniversaire. « Clint [Eastwood] a 94 ans… J’ai 86 ans aujourd’hui, donc j’ai encore un peu de marge. »