Le régime chinois oblige des moines et des Tibétains à assister à la démolition d’une statue de Bouddha

Par Nicole Hao
9 janvier 2022 15:32 Mis à jour: 9 janvier 2022 15:32

Le régime chinois a forcé les moines et les Tibétains à assister à la démolition d’une statue de Bouddha de 30 m de haut au temple de Thoesam Gatsel dans la préfecture autonome tibétaine de Garzê, dans la province du Sichuan, en décembre.

La statue de Bouddha a été construite après l’approbation par le régime du projet en 2015, et a une signification particulière pour les moines et les personnes tibétaines locales.

« Pour les Tibétains, la statue du Bouddha a plus de valeur que nos propres vies », affirme Kelsang Gyaltsen, représentant de l’administration centrale tibétaine à Taïwan, à Epoch Times le 7 janvier. « Le temple Thoesam Gatsel se trouve dans le comté de Luhuo, qui se trouve dans une zone sismique avec le comté voisin de Dawu. Les Tibétains croient que la statue de Bouddha peut protéger la population contre les tremblements de terre. »

Kelsang Gyaltsen condamne cette démolition et le fait que le régime oblige les moines tibétains et les résidents à y assister.

« Il détruit vos propriétés [du temple], blasphème vos dieux et vous oblige à renoncer à vos croyances spirituelles. Ordonner aux gens d’assister [à la démolition] ! Vous pouvez imaginer la pression mentale que [les moines et les résidents tibétains] ont subie pendant l’opération », déplore Kelsang Gyaltsen.

Kelsang Gyaltsen indique qu’il s’agit de la dernière mesure prise par le Parti communiste chinois (PCC) pour tenter d’éradiquer la religion et la culture tibétaines en Chine.

Kelsang Gyaltsen se tient devant la photo du Dalaï Lama. (Avec l’aimable autorisation de Kelsang Gyaltsen)

La démolition

La démolition a commencé le 12 décembre 2021 et a duré 9 jours, a rapporté Radio Free Asia (RFA) le 5 janvier. Outre la statue, le régime a également détruit 45 moulins à prières que les Tibétains utilisaient chaque jour pour exprimer leur dévotion sincère aux bouddhas.

« Des résidents tibétains d’autres villages ont également été contraints de se rendre sur place pour observer l’opération », a déclaré à RFA un Tibétain basé en Inde. « [Le régime] a déployé de nombreux policiers sur le site, afin d’empêcher les gens de prendre des photos, des vidéos ou de créer des perturbations. »

Un autre Tibétain qui vit en Inde a déclaré à RFA que la démolition « a été effectuée d’une manière très irrespectueuse… La statue a été presque totalement détruite. Le régime a dit que regarder cette opération pourrait donner une leçon au peuple tibétain. »

Un Tibétain du comté de Luhuo a déclaré que des Tibétains locaux avaient dépensé environ 40 millions de yuans (5,5 millions €) pour construire la statue. Le régime a approuvé le projet mais il a ensuite changé d’avis en affirmant que la statue était trop haute.

Un moine bouddhiste tibétain sort d’une salle de prière où sont suspendus des moulins à prières au monastère de Kumbum, à l’extérieur de Xining, dans la province de Qinghai, au nord-ouest de la Chine, le 8 mars 2009. (Frederic J. Brown/AFP via Getty Images)

Éliminer l’identité tibétaine

Selon M. Gyaltsen, le PCC est en train de détruire l’identité du peuple tibétain. Il exhorte la communauté internationale à donner un coup de main au peuple tibétain.

« Depuis plusieurs années, [le régime] oblige les enfants tibétains à aller à l’école. Ces écoles sont comme des camps de concentration, où les enfants ne peuvent pas rentrer chez eux fréquemment, où l’on n’enseigne que le chinois mandarin et où personne ne peut parler tibétain », explique M. Gyaltsen.

Au Tibet, les temples sont des écoles qui enseignent la morale, l’étiquette, la culture et le savoir tibétains. Les moines d’un temple communiquent et apprennent des moines d’autres temples. Les écoles que le régime a construites dans les régions tibétaines enseignent des matières destinées à l’endoctrinement  écrites et approuvées par le PCC.

« Le régime a lancé un système appelé ‘gestion localisée du bouddhisme’, dans lequel il ne permet pas aux moines de contacter les moines d’autres temples, et les jeunes Tibétains ne sont pas autorisés à se rendre dans les temples… Le régime a créé des ‘académies bouddhistes’, qui sont comme des écoles du PCC et enseignent aux étudiants les théories du PCC », affirme M. Gyaltsen.

Le PCC oblige les Tibétains à vénérer les dirigeants du PCC alors qu’ils vénèrent les bouddhas.

« À partir de 2011 ou 2012 environ, le régime a ordonné à tous les temples d’accrocher les portraits des dirigeants du PCC. Si vous voulez vénérer un bouddha, vous devez vénérer les dirigeants du PCC », ajoute M. Gyaltsen.

Le régime chinois ne permet pas aux Tibétains de vénérer le Dalaï-lama, le plus haut chef spirituel du Tibet et leader politique tibétain en exil, en interdisant aux gens de posséder des portraits ou des photos du Dalaï-lama.

En plus de retirer les photos du Dalaï-lama, le régime chinois a ordonné aux temples et aux foyers tibétains d’accrocher les portraits de ses dirigeants. Désormais, les Tibétains doivent accrocher les portraits du fondateur du régime, Mao Zedong, et du dirigeant actuel, Xi Jinping.


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