Le RN ne veut pas censurer immédiatement Sébastien Lecornu, mais attend une « rupture »

Photo: DIMITAR DILKOFF/AFP via Getty Images
Le Rassemblement national n’entend pas censurer d’emblée le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, mais place sa confiance sous conditions, en attendant une réelle « rupture » avec la politique menée jusqu’ici. C’est ce qu’a expliqué son président, Jordan Bardella, mercredi à Strasbourg.
Le chef du RN a précisé que son parti ne voterait pas la censure « a priori », préférant, dans un premier temps, « écouter le discours de politique générale » du locataire de Matignon. « Soit il y a rupture, soit il y aura censure », a-t-il tranché lors d’un point presse organisé en marge de la session plénière du Parlement européen.
Les conditions fixées par le RN
Au-delà de cette ligne rouge, le Rassemblement national fixe plusieurs priorités. Il exige un durcissement de la politique migratoire et s’oppose à toute hausse de la fiscalité qui pèserait sur « la France qui travaille », a martelé Jordan Bardella. Il demande également que la France acte son refus du traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine du Mercosur, une mesure qu’il souhaiterait voir figurer parmi les premières décisions de M. Lecornu.
Une instabilité politique persistante
Cette posture s’inscrit dans un contexte politique particulièrement instable. Lundi, le prédécesseur de Sébastien Lecornu, François Bayrou, a été contraint de quitter Matignon après avoir échoué à obtenir la confiance de l’Assemblée nationale. Vingt-quatre heures plus tard seulement, il a été remplacé par l’ancien ministre de la Défense. Pour Jordan Bardella, pourtant, nul ne doit nourrir d’illusions : le bail du nouveau chef du gouvernement lui paraît « très précaire ».

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