Le Royaume-Uni et l’Allemagne vont développer conjointement une nouvelle arme de « frappe de précision en profondeur » d’une portée de plus de 2000 kilomètres, a annoncé Londres jeudi.
Cette décision fait suite à l’engagement pris par les deux pays de développer de nouvelles armes dans le cadre d’un pacte de défense bilatéral connu sous le nom d’Accord de Trinity House, signé en octobre dernier.
Le projet d’armement sera annoncé conjointement par le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, et son homologue allemand, Boris Pistorius, à Berlin.
La nouvelle capacité de frappe de précision en profondeur sera l’un des systèmes les plus avancés jamais conçus par le Royaume-Uni pour protéger la population britannique et renforcer la dissuasion de l’OTAN, tout en stimulant les secteurs de la défense britannique et européen, a déclaré le ministère britannique de la Défense.
M. Healy et M. Pistorius discuteront également d’un programme d’approvisionnement conjoint de torpilles Sting Ray pour les avions de patrouille et de reconnaissance maritimes P-8 Poseidon, afin d’améliorer la capacité des deux pays à contrer les menaces sous-marines.
Le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, a déclaré : « Le Royaume-Uni et l’Allemagne n’ont jamais été aussi proches, et l’accord de Trinity House a déjà un impact positif sur notre sécurité et notre économie. Ce partenariat nous aide à faire de la défense un moteur de croissance, en créant des emplois, en renforçant les compétences et en stimulant les investissements au Royaume-Uni et en Allemagne. »
UK and Germany to jointly develop 2,000-km-range strike weapon
Britain and Germany will jointly develop a new « deep precision strike » weapon with a range exceeding 2,000 kilometres, the British government said on Thursday, as Europe’s two largest economies step up their defence… pic.twitter.com/JsyHKHsblq
— Bricktop_NAFO (@Bricktop_NAFO) May 15, 2025
« Dans un monde de plus en plus dangereux, l’OTAN et ses alliés européens restent unis. Avec l’Allemagne, nous montrons la voie en soutenant l’Ukraine, en défendant le flanc oriental de l’OTAN et en investissant conjointement dans des capacités de nouvelle génération. »
La Grande-Bretagne était un membre fondateur de l’OTAN, rejoignant l’alliance en 1949, tandis que l’Allemagne de l’Ouest l’a rejoint en 1955 pendant la guerre froide, l’Allemagne de l’Est devenant membre de l’alliance après la réunification allemande en 1990.
Ces deux nations sont actuellement les deux plus grandes économies d’Europe.
Aucun détail supplémentaire sur le calendrier ou le budget du projet n’a encore été publié.
Depuis la signature de l’Accord de Trinity House en octobre, des équipages allemands ont rejoint le personnel de la RAF (Royal Air Force) dans deux vols à bord d’avions britanniques P-8 Poseidon, a déclaré le ministère londonien de la Défense.
Les ministres se retrouveront vendredi aux côtés de leurs homologues polonais, italien et français lors d’une réunion du Groupe des cinq ministres européens de la Défense à Rome.
Le quintet s’est réuni pour la dernière fois à Paris en mars de cette année, où ils ont discuté du soutien à l’Ukraine et de la place de l’Europe dans l’OTAN.
La décision de Berlin et de Londres intervient dans le cadre d’un réajustement de la politique et des dépenses de défense à l’échelle du continent, après que le président américain Donald Trump a clairement indiqué qu’il attendait de l’Europe qu’elle assume davantage de responsabilités pour sa propre sécurité.
Le Parlement allemand a approuvé en mars des plans pour une augmentation massive des dépenses, y compris la suppression des investissements dans la défense des règles qui plafonnent les emprunts.
Le plan budgétaire comprend 500 milliards d’euros pour un fonds spécial pour les infrastructures et prévoit de supprimer en grande partie les dépenses de défense des règles nationales qui plafonnent les emprunts.
Plus tôt cette semaine, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il était « prêt à ouvrir une discussion » sur le stationnement des armes nucléaires du pays sur le sol des alliés, dans le but de renforcer la défense de l’Europe, de la même manière que les États-Unis possèdent des armes nucléaires dans des pays tiers.
En février, le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé à une discussion sur le « partage nucléaire » avec la France, tandis qu’en mars, le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré que la Pologne « discutait sérieusement avec les Français » de « l’idée d’un parapluie nucléaire sur l’Europe ».
Les projets ont progressé le 9 mai, lorsque Paris et Varsovie ont signé un traité visant à renforcer leur coopération en matière de défense, d’énergie nucléaire et d’autres mesures. Ce traité ne mentionnait pas spécifiquement les armes nucléaires.
Le 7 mai, M. Macron et M. Merz ont annoncé la création d’un nouveau conseil de sécurité franco-allemand lors du premier voyage du dirigeant allemand à l’étranger après son entrée en fonction, cette décision signalant la poursuite des efforts de l’Europe pour remodeler sa posture de défense.
Chris Summers a contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters
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