Le seul endroit sur Terre où l’on peut «voyager dans le temps», gagner 21 heures en 3 km entre «l’île de demain» et «l’île d’hier»

Par Anna Mason
5 janvier 2023 13:50 Mis à jour: 6 janvier 2023 14:27

Imaginez que vous vous réveillez sur votre île natale en sachant que vos voisins, sur une île située à trois kilomètres de là, vont bientôt prendre le petit‑déjeuner du lendemain.

C’est le scénario réel pour les résidents des deux îles Diomède : Grande Diomède et Petite Diomède. Bien qu’elles ne soient distantes que de 3 km environs, elles ont un décalage horaire de 21 heures. Il n’est donc pas étonnant qu’on les appelle aussi « l’île de demain » (Grande Diomède) et « l’île d’hier » (Petite Diomède).

L’incroyable différence de fuseau horaire tient à des raisons historiques et géographiques. Les deux îles, situées dans le détroit de Béring, à peu près à mi‑chemin entre l’Alaska et la Russie, sont séparées par la ligne internationale de changement de date.

Pour ajouter à la singularité de la situation, Petite Diomède est américaine et Grande Diomède est russe.

Au centre les îles Diomède dans le détroit de Béring, avec la partie orientale de la Russie sur le côté gauche et la partie occidentale des États-Unis sur le côté droit.  (Domaine public)
(Peter Hermès Furian/Shutterstock)

En 1867, les États‑Unis ont acheté l’Alaska à la Russie en utilisant les deux petites îles comme point de repère pour tracer la frontière. Cela importait peu aux habitants (pour la plupart des Eskimos Inupiat) qui ont continué à coexister comme ils l’avaient toujours fait, jusqu’au début de la guerre froide où l’escalade des tensions a interdit les déplacements entre les deux îles.

Environ 77 citoyens américains vivent dans la ville de Diomède sur Petite Diomède, selon la World Population Review. Ayant un mode de vie traditionnel, ils survivent en chassant les animaux marins et en récoltant des poissons et des crabes. L’accès à l’île se fait principalement par hélicoptère.

Grande Diomède, en revanche, n’a pas de population permanente, mais abrite une station météorologique russe et une base militaire. Pendant la guerre froide, les anciens habitants ont été déplacés et beaucoup ont été envoyés en Sibérie.

L’île de demain (Grande Diomède) et l’île d’hier (Petite Diomède) dans le détroit de Béring. (Joshua Stevens/NASA)
Petite Diomède et Grande Diomède (Dave Cohoe/ CC BY 3.0)

Mais avant le conflit, les îles étaient unies en une seule communauté. En hiver, lorsque l’eau gelait pour former un pont de glace, les habitants faisaient régulièrement la navette. Peu de gens faisaient attention à la frontière et à la ligne internationale de changement de date qui les séparaient, et les deux îles partageait en une seule culture et les mêmes coutumes.

Techniquement, elles étaient séparées d’un jour, mais en réalité, la vie continuait normalement.

Aujourd’hui, la ville de Diomède est située autour d’une petite plage sur le côté ouest de Petite Diomède. Les habitants peuvent voir la Russie, sous la forme de Grande Diomède, depuis les fenêtres de leurs maisons.

La seule chose qui sépare les deux masses continentales est une étendue d’eau connue sous le nom de « rideau de glace » : à 3 km et 21 heures de distance.

La ville de Petite Diomède (Domaine public)
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