L’élevage industriel, une aberration pour les animaux

17 août 2015 08:04 Mis à jour: 17 août 2015 15:39

 

Décidément Stéphane Le Foll n’a pas fini d’en découdre avec les éleveurs et producteurs de viande français. Jeudi dernier au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue au ministère de l’Agriculture, le ministre a réaffirmé la position du gouvernement, décidé à mettre fin à plusieurs mois de débats entre les éleveurs, les industriels et la grande distribution. Redressement des prix, mobilisation des collectivités, soutien aux éleveurs français, ainsi qu’un plan d’aide à hauteur de 600 millions d’euros. Tous les aspects du problème ont été passés en revue, excepté le modèle d’élevage et d’abattage en lui-même, qui relègue les animaux au rang de produits.

Selon une étude de 2006 de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), plus de 70 % des terres agricoles et 30 % de la surface émergée de la planète sont utilisées pour l’élevage industriel. Toujours selon la FAO, l’élevage produit 50 % des émissions de méthane, un gaz 300 fois plus nocif pour la couche d’ozone que le CO2. Le phénomène est global : de nombreux pays produisent de larges quantités de céréales pour nourrir les élevages industriels. C’est ainsi que certaines estimations donnent des milliers d’hectares de forêts tropicales détruits chaque jour pour étendre les productions céréalières.

La situation de la France n’est pas aussi alarmante. Selon l’organisme porte-parole des filières bétail et viande INTERBEV (Interprofession bétail et viande), les élevages en France sont de taille humaine avec une centaine d’animaux en moyenne et produisent environ 90 % de l’alimentation de leurs troupeaux – qui serait majoritairement composée d’herbe et de fourrages. C’est ainsi que sont entretenues plus de 13 millions d’hectares de prairies en France qui servent essentiellement pour l’élevage bovin.

D’autres types d’élevage ne sont cependant pas si bien lotis. D’après une récente infographie du Monde, 83 % des poules sont élevées sans jamais voir la lumière du jour et 95 % des cochons d’élevage vivent sur des caillebotis coupés du monde extérieur. Vivant dans des conditions sanitaires artificielles, les éleveurs ont recours aux antibiotiques et aux hormones de croissance pour garder les animaux vivants et doper la production.

Cependant une autre approche doit être envisagée. Certains nutritionnistes s’alarment face à la quantité de viande consommée qui a triplé en un siècle. Certains chercheurs associent une consommation de viande excessive, à l’augmentation du risque du cancer du colon et des maladies cardiovasculaires. Et les antibiotiques retrouvés dans les viandes favorisent l’apparition de bactéries de plus en plus résistantes. L’élevage français a besoin de réformes, certes économiques mais aussi éthiques, qui pourrait permettre in fine un ré-équilibre financier pour les acteurs de la filière. Mais sommes-nous prêts à moins consommer et à payer plus cher pour une nourriture de meilleure qualité ?


4 min pour comprendre le vrai poids de la… par lemondefr

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