Les Afghans ont « raison d’avoir peur », estime l’auteur des « Cerfs-volants de Kaboul »

Par Epoch Times avec AFP
17 août 2021 15:40 Mis à jour: 17 août 2021 15:41

La population afghane, qui se souvient de la brutalité du régime taliban, craint à juste titre le retour de ces insurgés, a estimé mardi l’Américano-afghan Khaled Hosseini, auteur du roman à succès « Les cerfs-volants de Kaboul ».

« Les Afghans connaissent les talibans. Ils se souviennent de ce qui s’est passé la dernière fois qu’ils étaient au pouvoir et ils ont raison d’avoir peur », a déclaré M. Hosseini sur la BBC, soulignant les « excès » et « restrictions draconiennes » auxquels la population avait alors dû faire face.

La « réalité très peu enviable » à laquelle sont désormais confrontés ses compatriotes est qu’ils vont désormais « vivre sous un régime qui s’est avéré extrêmement brutal lorsqu’il était en place dans les années 1990 », a-t-il ajouté, affirmant que « les talibans ne sont pas représentatifs de la volonté afghane ».

Le romancier de 56 ans, né à Kaboul mais qui a déménagé avec sa famille aux États-Unis en 1980 après l’invasion soviétique, a expliqué avoir parlé à des proches à Herat (ouest du pays). Ces derniers lui « ont décrit les bruits de coups de feu et de combats en cours » et ont vu apparaître des drapeaux talibans.

Craindre une « crise humanitaire »

« Maintenant, ils sont à la maison, ils sont anxieux, inquiets, ils ont peur, comme des millions d’autres Afghans », a-t-il ajouté.

Khaled Hosseini, qui dirige une fondation d’aide à l’Afghanistan, a dit sur son site internet craindre une « crise humanitaire ».

Manque « d’empathie » pour la population locale

Il a exhorté les États-Unis et la communauté internationale à faire pression sur les talibans pour qu’ils n’appliquent pas « la violence de manière punitive sur les citoyens afghans » et qu’ils respectent les droits humains, « en particulier ceux des femmes et des filles ».

L’auteur, à l’origine d’une série à succès qui se déroule en Afghanistan, a aussi demandé lundi sur Twitter aux États-Unis d’accepter des réfugiés afghans comme à la fin de la guerre du Vietnam.

Khaled Hosseini, qui confie avoir voté pour Joe Biden, a cependant fustigé sur la BBC son discours de lundi, dénonçant un manque « d’empathie » pour la population locale, et s’est interrogé a posteriori sur l’utilité de l’intervention américaine.

« A quoi tout ça a servi ? » a-t-il interrogé. Si la présence de femmes au Parlement et la scolarisation de millions de filles s’est améliorée ces dernières années, « tout cela est maintenant remis en question », a-t-il souligné, et « reste à voir si ces progrès seront durables ».

 

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