La haute direction du PCC serait-elle en train de nier être responsable de la persécution du Falun Gong ?

25 janvier 2016 13:05 Mis à jour: 1 février 2016 04:44

La campagne de lutte contre la corruption menée par le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) Xi Jinping entame sa quatrième année. Des dizaines de milliers de responsables du PCC ont été l’objet d’une enquête, plusieurs hommes parmi les plus puissants de Chine ont été soumis à une purge et condamnés. Le 12 janvier dernier, un autre haut responsable a été le premier, en 2016, à être reconnu coupable et condamné.

Les reportages en Occident sur la condamnation de l’ancien vice-ministre de la Sécurité publique, Li Dongsheng, ont mis l’accent sur la peine de 15 ans de prison infligée pour corruption. Toutefois, la couverture de ce procès en Chine a révélé beaucoup plus que cela, suggérant que les dirigeants actuels considèrent que la persécution du Falun Gong est la responsabilité de la faction de Jiang Zemin.

Dès le début, les accusations de corruption portées contre Li Dongsheng ont été liées à son rôle dans la persécution du Falun Gong.

En décembre 2013, lorsque le site officiel de la Commission centrale d’inspection de la discipline a annoncé l’ouverture d’une enquête sur Li Dongsheng, il a fait allusion à une de ses fonctions comme directeur du Bureau 610, une police secrète créée le 10 juin 1999 par Jiang Zemin dans le but d’éliminer la discipline spirituelle Falun Gong.

La mention du nom de cette agence secrète suggère que les véritables crimes de Li Dongsheng sont en quelque sorte liés au Bureau 610.

Lorsque Li Dongsheng a été condamné, la seule fonction mentionnée dans les articles de l’agence de presse officielle Xinhua était vice-ministre de la Sécurité publique. Le même jour cependant, le magazine d’affaires Caixin replaçait les crimes de Li Dongsheng dans le contexte de son rôle dans la persécution du Falun Gong.

Li Dongsheng, ancien directeur des forces de la police secrète rassemblée sous le Bureau 610, dans le Grand palais du peuple à Pékin, le 14 octobre 2007. (Frederic J. Brown / AFP / Getty Images)
Li Dongsheng, ancien directeur des forces de la police secrète rassemblée sous le Bureau 610, dans le Grand palais du peuple à Pékin, le 14 octobre 2007. (Frederic J. Brown / AFP / Getty Images)

« Une arme tranchante »

Ces trois dernières années, Caixin a joué un rôle particulier en Chine. Il publie régulièrement des informations semblant provenir directement de Zhongnanhai, les quartiers généraux de la direction du Parti communiste chinois.

Cet article de Caixin était intitulé Li Dongsheng, ancien vice-ministre de la Sécurité publique et acolyte de Zhou Yongkang, condamné à 15 ans de prison lors de son premier procès.

En 2009, Li Dongsheng avait été promu au poste de directeur du Bureau 610 ainsi qu’au poste de vice-ministre de la Sécurité publique. Un paragraphe de l’article mentionne ces deux fonctions directement liées à la persécution du Falun Gong, puis souligne que Li Dongsheng avait été officiellement promu, en octobre 2009, à un poste de haut responsable ministériel, devenant ainsi l’« arme tranchante de Zhou Yongkang ».

L’expression « arme tranchante de Zhou Yongkang » est très intéressante. Aucune loi chinoise n’autorise la persécution mise en application par Li Dongsheng. Cependant, c’est une campagne politique du Parti. Lorsque Li Dongsheng a pris ses fonctions dans le Bureau 610, il aurait dû être considéré comme l’arme du PCC et non celle de Zhou Yongkang.

Des pratiquants de Falun Gong portent des photos des victimes de la persécution en Chine lors d'un défilé à Washington, le 18 juillet 2011. (Epoch Times)
Des pratiquants de Falun Gong portent des photos des victimes de la persécution en Chine lors d’un défilé à Washington, le 18 juillet 2011. (Epoch Times)

Lorsque Jiang Zemin a lancé la campagne d’éradication du Falun Gong, il était le dirigeant suprême du PCC, et le PCC tout entier s’est joint à sa campagne. Pendant cette période, Jiang Zemin et le PCC ne faisaient qu’un. Quiconque au sein de la direction du Parti ne s’étant pas joint activement à la persécution n’était qu’une exception qui ne représentait que lui-même et pas le Parti.

Après que Jiang Zemin a pris sa retraite partielle en 2002 et complète en 2004, il y a eu des changements subtils dans la façon de diriger le Parti qui ont affaibli l’autorité du nouveau dirigeant du PCC, ont augmenté l’autonomie individuelle des dirigeants du Parti et ont assuré que Jiang Zemin puisse continuer à influencer la direction du PCC. Il a ainsi réussi à augmenter à neuf le nombre de membres du Comité permanent du Politburo – l’organe le plus puissant du Parti. Les nouveaux membres intronisés étaient des fidèles de Jiang Zemin. Ajoutés aux membres déjà présents, ils lui assuraient une influence prépondérante.

En plus d’augmenter le nombre de membres du Comité permanent, Jiang Zemin a décidé que chacun d’eux serait responsable de leurs propres départements et que personne n’aurait de droit de veto sur les autres.

Le message caché dans l’expression « arme tranchante de Zhou Yongkang » dans l’article de Caixin suggère que ni Hu Jintao ni Wen Jiabao – les deux principaux dirigeants de l’époque qui ont officiellement succédé à Jiang Zemin – n’étaient responsables de la persécution.

Heng He est journaliste d’Epoch Times.
Les avis exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les avis d’Epoch Times.

Version anglaise : News Report Suggests Chinese Leadership Disavows Persecution of Falun Gong

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