Les dirigeants de l’UE partent pour un sommet en Chine sur fond de tensions géopolitiques et commerciales

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, arrivent à La Haye le 24 juin 2025.
Photo: John Thys/AFP via Getty Images
Les dirigeants de l’Union européenne (UE) rencontreront leurs homologues chinois à Pékin le 24 juillet, a annoncé le ministère des Affaires étrangères du régime communiste chinois le 21 juillet.
Le sommet marquant le 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre Pékin et Bruxelles se tiendra en présence de Xi Jinping, le dirigeant suprême de la Chine, et de Li Qiang, le Premier ministre, a indiqué le ministère.
Bruxelles a annoncé que le président du Conseil européen, Antonio Costa, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dirigeront la délégation de l’UE à Pékin.
Le sommet sera axé sur les relations bilatérales et « les défis géopolitiques actuels, notamment la guerre menée par la Russie en Ukraine », selon l’ordre du jour publié par le Conseil européen. La rencontre avec Li Qiang portera principalement sur « les aspects commerciaux et économiques de la relation ».
« Ce sommet est l’occasion de dialoguer avec la Chine au plus haut niveau et d’avoir des discussions franches et constructives sur des questions qui sont importantes à nous deux », a déclaré M. Costa dans un communiqué du 18 juillet. « Nous souhaitons un dialogue, un engagement réel et des progrès concrets. Nous aspirons à une relation juste et équilibrée, bénéfique pour les deux parties. »
Les relations entre la Chine et l’union des 27 États européens ont été tendues ces dernières années sur des questions allant des pratiques commerciales déloyales de Pékin à son « partenariat sans limites » avec Moscou.
Le 8 juillet, à Strasbourg, Mme von der Leyen a souligné aux législateurs européens que « le soutien indéfectible de la Chine à la Russie aggrave l’instabilité et l’insécurité ici en Europe ».
« Nous pouvons dire que la Chine soutient de facto l’économie de guerre de la Russie. Nous ne pouvons l’accepter. Et comme je l’ai toujours dit, la manière dont la Chine continue d’interagir avec la guerre de Poutine sera un facteur déterminant pour l’avenir des relations entre l’Union et la Chine. »
Le 18 juillet, l’UE a approuvé son 18e train de sanctions envers la Russie, comprenant des restrictions visant sept entreprises et institutions financières chinoises.
En réponse, le ministère chinois du Commerce a déclaré que cette mesure « avait de graves répercussions négatives sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE ». Le porte-parole du ministère a aussi évoqué de possibles mesures de rétorsion.
L’UE renforce également l’application des règles antisubventions et environnementales visant les voitures électriques chinoises largement subventionnées par Pékin. Ces mesures s’inscrivent dans un effort plus large visant à créer ce que les responsables européens appellent des « conditions de concurrence plus équitables » dans le commerce mondial.
Bruxelles a indiqué entretenir des liens commerciaux solides avec Pékin – les échanges bilatéraux ont dépassé les 845 milliards d’euros en 2024. Cependant, les subventions d’État chinoises et le manque d’accès réciproque au marché chinois constituent un point de friction majeur.
Bruxelles a lancé une série d’enquêtes antisubventions en 2024, notamment sur les importations de voitures électriques chinoises.
Le Parlement européen a récemment adopté une résolution visant à faire respecter les règles de concurrence loyale.
Sur le plan stratégique, l’Europe cherche à diversifier ses partenariats dans la région indopacifique. La veille du sommet avec la Chine, Ursula von der Leyen et Antonio Costa doivent se rendre au Japon dans le but d’approfondir leur coopération en matière de commerce et de défense.

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