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Les dirigeants de l’UE se sont réunis à Copenhague pour évoquer la sécurité et l’Ukraine

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(De g. à dr.) La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Premier ministre polonais Donald Tusk, le président français Emmanuel Macron et la Première ministre danoise Mette Frederiksen font une déclaration lors du Sommet sur la compétitivité de Copenhague, au Danemark, en marge d'une réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, le 1er octobre 2025.

Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les 27 dirigeants de l’Union européenne se sont réunis le 1er octobre à Copenhague, au Danemark, pour discuter du soutien à l’Ukraine et, plus largement, des enjeux de défense.
Ce sommet a été le premier de deux rendez-vous organisés dans la capitale danoise. Les dirigeants de la Communauté politique européenne (CPE), qui rassemble 47 pays membres, se réuniront au Bella Center le 2 octobre pour des discussions portant sur des sujets similaires.
La réunion informelle de l’UE offre, pour la première fois, l’occasion aux États membres de débattre en bonne et due forme d’une proposition présentée par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, visant à utiliser des avoirs russes gelés pour financer un prêt à l’Ukraine.
La semaine précédente, la Commission, qui fait office de bras exécutif du bloc, a proposé d’employer les fonds gelés dans le cadre des sanctions pour financer un « prêt de réparation » destiné à renforcer l’effort de guerre ukrainien.
« Nous sommes à un moment où une action décisive de notre part peut amorcer un tournant dans ce conflit », a déclaré Mme von der Leyen mardi.
Elle a également indiqué qu’au moins une partie du prêt serait réservée à des achats ukrainiens auprès des industriels européens de l’armement, afin de dynamiser l’industrie de la défense du continent.
Selon ce schéma, l’Ukraine ne rembourserait le prêt que si la Russie payait des réparations pour la guerre. Le plan soulève toutefois des questions juridiques et techniques qui restent à clarifier.
La Belgique, qui détient la majorité des avoirs au sein du dépositaire de titres Euroclear, a adressé un avertissement ferme à l’encontre de cette idée, assurant qu’elle « n’arrivera jamais ».
« Si les pays constatent que l’argent des banques centrales peut disparaître au bon vouloir de politiciens européens, ils pourraient décider de retirer leurs réserves de la zone euro », a averti la semaine dernière le Premier ministre belge Bart De Wever, selon l’agence Belga.
La démarche a toutefois gagné en crédit la semaine passée, lorsque le chancelier allemand Friedrich Merz lui a apporté son soutien.
Les participants ont également discuté d’un projet de « mur de drones » pour protéger l’Europe, après des incursions de drones ayant entraîné la fermeture temporaire d’aéroports danois, dont l’aéroport de Copenhague.
Le ministère danois de la Défense a depuis déployé un système radar de précision à l’aéroport de Copenhague pour assurer la surveillance. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni ont également dépêché des avions, des navires et des systèmes de défense aérienne en amont des sommets.
Les forces armées ukrainiennes ont, de leur côté, envoyé une mission dans le pays pour des exercices conjoints et pour partager leur expertise en matière de lutte contre les drones russes.
Dans un communiqué du 25 septembre, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a indiqué que si les autorités ne peuvent déterminer qui est à l’origine de ces attaques hybrides, « nous pouvons au moins affirmer ceci : il n’y a principalement qu’un pays qui constitue une menace pour la sécurité de l’Europe, et c’est la Russie ».
Moscou dément toute implication.
Dans une publication du 25 septembre sur les réseaux sociaux, l’ambassade de Russie au Danemark a rejeté toute suggestion d’implication russe dans les incursions de drones au-dessus de l’aéroport de Copenhague, affirmant que l’incident avait été « mis en scène ».
« Il est évident que les incidents, impliquant des perturbations signalées dans des aéroports danois, sont une provocation mise en scène », a déclaré l’ambassade dans ce message.
« Il ne fait aucun doute qu’ils serviront de prétexte à une nouvelle escalade des tensions, dans l’intérêt de forces qui cherchent par tous les moyens à prolonger le conflit ukrainien et à l’étendre à d’autres pays. La partie russe rejette fermement les spéculations absurdes sur une quelconque implication dans ces incidents. »
Le Danemark n’a pas été le seul pays confronté en septembre à une activité inhabituelle de drones : plusieurs drones russes présumés ont violé l’espace aérien polonais le 10 septembre, contraignant des appareils de l’OTAN à décoller en urgence pour intercepter et abattre certains UAV, lors du premier face-à-face direct entre l’Alliance et Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022.
Quelques jours plus tard, des avions de l’OTAN ont également escorté trois avions de combat russes hors de l’espace aérien estonien.
Ces incidents ont poussé les dirigeants européens à s’interroger sur le niveau de préparation de l’Alliance face à la Russie.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a salué mardi l’idée d’un « mur de drones », la jugeant « opportune et nécessaire ».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devait également s’adresser, par visioconférence, aux dirigeants de l’UE mercredi.
Dans la soirée de mercredi, plus d’une douzaine d’autres dirigeants venus de tout le continent ont convergé vers Copenhague pour un dîner de la Communauté politique européenne.
Les dirigeants de la CPE se retrouveront demain pour des discussions sur la sécurité, les trafics et les migrations. Il s’agira du septième sommet de ce groupe, né en 2022 dans le sillage de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.