Opinion
Les divisions en Europe s’accentuent à la suite de l’assassinat de Charlie Kirk

Le leader du parti espagnol VOX, Santiago Abascal, apparaît sur des écrans à côté de l’image de Charlie Kirk, au début du rassemblement des Patriotes pour l'Europe au Palacio de Vistalegre à Madrid, en Espagne, le 14 septembre 2025.
Photo: Pablo Blazquez Dominguez/Getty Images
L’assassinat de Charlie Kirk, porte–drapeau de la jeunesse conservatrice américaine âgé de 31 ans, a provoqué une onde de choc bien au-delà des États-Unis. Alors que les réactions américaines étaient, comme on pouvait s’y attendre, divisées — hommages à droite, réactions plus réservées à gauche —, la réponse européenne a révélé des différences régionales bien visibles.
Notamment, le Parlement européen est devenu un point de controverse lorsqu’une demande de minute de silence formulée par l’eurodéputé suédois Charlie Weimers a été refusée pour une simple question de procédure – un détail pourtant ignoré par le passé, comme en 2020 après la mort de George Floyd.
Ces différences mettent en lumière des écarts clés sur les plans politique, culturel et médiatique à travers l’Europe. Dans les pays nordiques — Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède —, les réactions à l’assassinat de M. Kirk ont été en grande partie mesurées, mettant l’accent sur la tragédie de la violence plutôt que sur l’héritage politique de ce militant conservateur. Ces pays présentaient l’assassinat comme une affaire américaine lointaine, avec des personnalités publiques appelant au calme plutôt qu’à l’indignation.
Les médias majeurs, comme Aftonbladet en Suède et VG en Norvège, ont axé leur couverture sur les répercussions plus larges sur le débat démocratique, sans beaucoup parler des rassemblements émotionnels observés ailleurs.
Un ancien Premier ministre danois s’est dit « profondément choqué », sans pour autant faire de commentaire politique plus large. En Norvège, encore marquée par l’attentat du néonazi Anders Breivik qui a tué 77 personnes en 2011, les commentateurs ont donné la priorité à la désescalade. Et bien que la Suède ait connu des débats en ligne plus vifs, aucune grande manifestation ni geste parlementaire n’a eu lieu. De même, la réaction en Finlande a été mitigée, et l’Islande n’a montré quasiment aucune réaction publique.
Ailleurs en Europe, la réponse a été plus passionnée et émotionnelle. Au Royaume-Uni, bastion de la nouvelle vague du populisme conservateur en Europe de l’Ouest menée par Nigel Farage et son parti Reform, les anciens Premiers ministres Boris Johnson et Liz Truss ont tous deux condamné le meurtre. En France, les dirigeants du Rassemblement National (RN) ont présenté Charlie Kirk comme un « martyr de la liberté d’expression », établissant un parallèle avec les attentats contre Charlie Hebdo en 2015. Environ 250 personnes se sont rassemblées à Paris pour une veillée, où le porte-parole du RN a déclaré : « Ils ont été tués par la même balle. »
Les groupes conservateurs d’Europe du Sud ont également profité de l’occasion pour exprimer leurs réactions. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a critiqué ses opposants de gauche pour avoir « minimisé » l’assassinat, qu’elle a qualifié de « blessure profonde pour la démocratie ».
En Espagne, le parti Vox a organisé un hommage à Madrid avec des vidéos et des chansons, accusant le gouvernement de gauche d’avoir créé un « climat de haine ». Et André Ventura, leader du parti Chega, en pleine ascension au Portugal, a averti que l’on passait du « débat d’idées » à la « haine et au meurtre ».
Cependant, les réactions les plus fortes sont venues d’Europe centrale, l’une des régions les plus conservatrices du continent. Le parlement polonais, le Sejm, a observé une minute de silence, des députés prévoyant une exposition sur la vie de Charlie Kirk, tandis que l’opposition a demandé que le groupe Antifa soit classé comme organisation terroriste. Pendant ce temps, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, l’un des rares dirigeants européens à soutenir ouvertement Donald Trump, a imputé le meurtre à une « campagne internationale de haine » contre la droite politique.
Ce contraste entre la retenue nordique et le tollé dans le reste du continent est également quantifiable. Les réactions nordiques comptaient en moyenne moins de 10 articles majeurs par pays durant la première semaine après l’assassinat, contre des centaines dans des pays comme l’Italie et le Royaume-Uni. L’analyse du sentiment sur les réseaux sociaux montre également que les hashtags nordiques, tels que #CharlieKirk, affichaient un volume faible et un ton neutre, tandis que #KirkMartyr connaissait un pic en Europe du Sud et centrale.
Plusieurs facteurs expliquent ce clivage.
D’abord, les paysages politiques. Les partis sociaux-démocrates dominent la politique nordique depuis longtemps, tandis que la droite y est marginalisée, surtout dans les cercles d’élites qui influencent le débat public. Ainsi, M. Kirk y était perçu davantage comme une figure controversée que comme un défenseur de la liberté d’expression.
Ensuite, les paysages médiatiques. Les médias nordiques sont en majorité des services publics de tendance progressiste, souvent critiques envers les mouvements populistes conservateurs, y compris de Donald Trump et se ses politiques.
Enfin, le contexte historique. En Europe occidentale, méridionale et centrale, l’idéologie de droite est alignée avec les combats politiques menés par M. Kirk. En revanche, la plupart des partis de droite nordiques restent relativement modérés, même sur des questions telles que la migration de masse et ses effets socio-économiques.
Ainsi, le public nordique a eu plus de mal à s’identifier à Charlie Kirk et à son message, contrairement aux autres régions d’Europe où son assassinat a intensifié les divisions politiques. Il reste incertain de savoir comment cela influencera la politique européenne à long terme, mais cela pourrait accentuer les tensions politiques sur l’ensemble du continent.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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