Les pouvoirs d’autoguérison du foie semblables à ceux d’un phénix, et la façon dont vous pouvez l’aider à se régénérer

Tel un phénix renaissant de ses cendres, le foie humain possède une remarquable capacité à se régénérer, ce qui fait que cet organe vital est, pour ainsi dire, presque sans âge.

Des capacités d’autoguérison exceptionnelles
En tant que plus grand organe interne de notre corps, le foie possède une remarquable capacité d’autoréparation. Même après une ablation allant jusqu’à 90 %, il peut se régénérer jusqu’à atteindre sa taille maximale et reprendre une fonction normale. En outre, les foies partiels transplantés se développent complètement en quelques semaines.

Selon une étude allemande récente, le foie a toujours moins de 3 ans en moyenne, quel que soit l’âge de la personne. Le renouvellement des cellules du foie n’est pas affecté par le vieillissement, ce qui rend l’organe perpétuellement jeune. Avec un bon état de santé, même les personnes âgées peuvent avoir un foie jeune.

Ces capacités de régénération sont essentielles pour les nombreux rôles cruciaux du foie, notamment la production de bile, la synthèse des protéines plasmatiques et du cholestérol, la régulation de la glycémie, la transformation de l’hémoglobine, la détoxification du sang, la régulation de la coagulation et l’élimination des bactéries de la circulation sanguine.

Comment le foie obtient-il sa capacité de régénération ?

Les capacités de régénération du foie découlent de sa structure cellulaire unique et de sa division interne en lobes, a expliqué à Epoch Times le Dr Brian Kessler, spécialiste de la médecine sportive, de la gestion de la douleur et de la médecine de réadaptation.

1. Les parties du foie peuvent repousser indépendamment les unes des autres

Le foie comprend quatre lobes – gauche, droit, caudé et quadruple – et chacun d’entre eux peut se régénérer indépendamment. Si un ou plusieurs lobes sont enlevés, ils ne repoussent pas. Les lobes restants subissent une hyperplasie compensatoire, proliférant et augmentant de taille jusqu’à ce que le foie retrouve sa masse d’origine, et ils reprennent les fonctions des lobes retirés. La forme générale du foie est modifiée de façon permanente après la régénération, mais sa fonction est entièrement rétablie.

2. Les cellules hépatiques se divisent pour reconstituer les tissus endommagés

Les lobules du foie, les éléments constitutifs du tissu hépatique, révèlent un autre secret derrière les pouvoirs de régénération de l’organe. Les lobules sont des arrangements hexagonaux d’hépatocytes (cellules du foie) regroupés autour d’une veine centrale. Chaque lobule comporte trois zones aux rôles distincts.

Les chercheurs ont également identifié une voie de signalisation qui active les cellules de la zone 2 pour repeupler les tissus lésés dans les autres zones. Cette compartimentation zonale permet un renouvellement efficace et ciblé des régions endommagées, ce qui renforce la capacité de régénération du foie. Bien que de type identique, la répartition en zones permet aux hépatocytes de modifier leur fonction suivant l’endroit où ils se trouvent.

3. Les facteurs de croissance stimulent la croissance cellulaire

La capacité de régénération du foie repose également sur des facteurs de croissance spécialisés qui sont libérés lorsque l’organe est blessé, selon le Dr Kessler.

Le facteur de croissance des hépatocytes (FCH) et son récepteur spécialisé (MET) sont des acteurs clés. Le FCH active le MET pour induire la prolifération cellulaire, la migration et la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans les organes, y compris le foie. Cette voie facilite le développement, la régénération et la réduction de la cicatrisation des tissus.

4. Autres systèmes de soutien

Le foie dépend de plusieurs autres systèmes de soutien pour se régénérer.

Par exemple, le vaste réseau de vaisseaux sanguins du foie influence fortement sa capacité à se régénérer, qui repose sur la création de nouveaux vaisseaux sanguins. Les plaquettes qui s’accumulent dans le foie après une blessure contiennent des facteurs de croissance. La protéine de coagulation sanguine, le fibrinogène, signale aux plaquettes de s’accumuler, et ses niveaux peuvent prédire le succès de la régénération.

Les cellules immunitaires du foie, notamment les cellules T tueuses naturelles, les cellules tueuses naturelles et les cellules T régulatrices, réduisent l’inflammation (pdf) pour favoriser la cicatrisation des tissus.

En outre, la matrice extracellulaire (MEC), un échafaudage dynamique autour des cellules hépatiques, subit un remodelage constant, en particulier pendant la réparation des lésions. La matrice extracellulaire soutient structurellement les cellules hépatiques et est composée d’eau, de protéines et de protéoglycanes.

Comment le foie se régénère-t-il ?

La régénération du foie se déroule selon deux scénarios :

1. Résection partielle du foie

L’hépatectomie partielle consiste à enlever une partie du foie pour traiter une tumeur ou un cancer ou pour obtenir un foie partiel en vue d’une transplantation. L’objectif est de régénérer le nombre total et la masse des hépatocytes par la prolifération et l’élargissement des cellules.

Dans le cas d’une greffe avec donneur vivant, le foie malade du receveur est remplacé par une partie saine du foie du donneur.

Après l’opération, les foies du donneur et du receveur se régénèrent et atteignent leur taille complète en quelques semaines.

2. Activation des cellules hépatiques pour la réparation des tissus

Les lésions hépatiques causées par des toxines, des virus ou des attaques immunitaires déclenchent une inflammation et activent les cellules immunitaires qui libèrent des cytokines et des facteurs de croissance, amorçant ainsi la régénération. À proximité de la lésion, les hépatocytes se divisent rapidement pour remplacer les cellules perdues.

Le foie produit également de petites cellules épithéliales qui peuvent se différencier pour régénérer les tissus endommagés.

Dans les cas graves, si les hépatocytes sont insuffisants, les cellules progénitrices hépatiques s’activent et se différencient pour réparer le foie.

Le foie sait quand grandir et rétrécir

Le foie peut contrôler avec précision sa croissance et sa taille, et même rétrécir en cas de besoin.

Par exemple, une étude britannique a montré que les foies de souris diminuaient de poids durant un jeûne d’un jour sur deux affectant le métabolisme, sur une semaine. Mais dès la reprise d’une alimentation normale, la prolifération a augmenté et les foies ont retrouvé leur taille initiale.

De même, les régimes pauvres en sucre épuisent le glycogène, provoquant un rétrécissement temporaire du foie.

Quand les dommages sont-ils irréversibles ?

Certaines maladies et toxines peuvent dépasser les mécanismes de réparation et causer des dommages permanents malgré la capacité de régénération du foie.

Même si le foie métabolise les médicaments et les toxines, certains médicaments pris de manière excessive ou avec de l’alcool peuvent endommager le foie au-delà de sa capacité de régénération. Il s’agit par exemple des médicaments nommés AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), comme l’ibuprofène, l’amiodarone (pour les troubles du rythme cardiaque), de la pilule contraceptive, des statines, des médicaments contre les crises d’épilepsie et de la niacine à forte dose (vitamine B3) .

Des lésions graves et répétées provoquent l’accumulation de tissu cicatriciel, appelé fibrose, qui peut évoluer vers une cirrhose – une lésion permanente altérant la fonction hépatique.

Le maintien de la santé du foie par la modération et la prise de conscience est essentiel pour préserver le potentiel de régénération de l’organe tout au long de la vie.

Comment aider le foie à se régénérer

« Pour accélérer la régénération du foie, quelle que soit la cause des dommages, il faut d’abord cesser de l’endommager », explique le Dr Kessler. L’adoption d’un mode de vie sain selon les modalités suivantes peut être utile :

• Éviter l’alcool : « Il est essentiel de limiter la consommation d’alcool, car une consommation excessive d’alcool peut entraîner des lésions hépatiques et nuire à la capacité de régénération du foie », a déclaré à Epoch Times le Dr Saurabh Sethi, hépatologue formé à Harvard et à Stanford.

• Évitez de fumer : Le tabagisme augmente le risque d’avoir un foie gras , l’affection chronique du foie la plus courante.

• Évitez les substances illicites : La consommation de substances telles que les amphétamines, la cocaïne et le khat (un stimulant à base de plantes) peut entraîner des troubles hépatiques allant d’un dysfonctionnement léger à une défaillance soudaine.

• Contrôlez votre poids : L’excès de poids augmente le risque de maladie du foie gras, affectant jusqu’à 90 % des personnes souffrant d’obésité sévère.

• Mangez sainement : Adopter un mode de vie sain est essentiel pour conserver un foie jeune, selon le Dr Sethi. « Cela passe par une alimentation équilibrée, riche en fruits, en légumes et en céréales complètes. » L’ail contient également des éléments qui améliorent la santé du foie.

Thérapies

Les thérapies émergentes visant à améliorer la régénération du foie sont les suivantes :

• Ingénierie des tissus hépatiques : Cette approche de la médecine régénérative vise à réparer, régénérer ou remplacer les tissus endommagés afin de recréer la fonction hépatique et de traiter les maladies hépatiques aiguës ou chroniques.

• Médicaments à petites molécules : Ils favorisent la repopulation des hépatocytes transplantés en stimulant leur prolifération et en dépassant les limites de la greffe. Il s’agit d’une option thérapeutique potentielle pour les malades hépatiques en phase terminale

• Facteurs Yamanaka : Ils contribuent à rajeunir les cellules du foie et à accélérer leur cicatrisation. Ces facteurs de cellules souches embryonnaires peuvent rajeunir les cellules du foie par reprogrammation cellulaire in vivo.

• Vésicules extracellulaires de cellules souches : Les cellules souches libèrent des nanoparticules biologiques appelées vésicules extracellulaires, qui réduisent les dommages et stimulent la réparation.